Vers une baisse de 20% de la production de foie gras en 2021
Le Cifog estime que la nouvelle épizootie entraînera une perte totale de 6,7 millions de canards, en se fondant sur des remises en place à compter du mois de mai. La production de foie gras devrait être inférieure à 12.000 tonnes.
Lors d’une récente visioconférence, le Cifog est revenu sur l’épizootie d’influenza aviaire qui sévit dans le bassin de production du Sud-Ouest depuis décembre. «Cette nouvelle crise sanitaire a fait des ravages dans les élevages et vient de nouveau fragiliser tous les maillons ainsi que les opérateurs qui gravitent autour, a souligné le président Michel Fruchet. Si l’épizootie semble désormais maîtrisée, nous devons maintenant tout mettre en œuvre pour nous relever et renforcer la sécurisation de la filière».
Depuis le début de l’épizootie, la France dénombrait 485 foyers d’influenza aviaire dans les élevages, dont 472 dans le Sud-Ouest. «Les mesures adoptées en 2017 dans le cadre du pacte de la filière, et notamment la base de données avicole, nous ont permis de gagner un temps précieux, tient à souligner la directrice du Cifog, Marie-Pierre Pé. Mais il faut aussi se rendre à l’évidence qu’il y a encore des progrès à apporter».
Le professeur Jean-Luc Guérin a redit les caractères contagieux et pathogènes de ce virus H5N8 et les modalités de propagation qui ont désormais été assez clairement identifiées par les vétérinaires. «Les principales difficultés ont été liées à la dissémination de proximité. Contrairement à la précédente crise de 2016-2017, l’effet des transports a été beaucoup moins important», a précisé à nouveau Jean-Luc Guérin.
En attendant la reprise
Le Cifog estime à 6,7 millions de canards les pertes totales dues à l’épisode d’influenza aviaire de 2020-2021 : 1,2 million d’animaux «décimés dans les exploitations touchées par le virus», 1,2 million abattu préventivement, et 4,3 millions «qui ne pourront pas être mis en production» par rapport à une année normale. Selon l’interprofession, l’influenza aviaire pourrait provoquer une baisse de la production française de foie gras de 20% en 2021, à 11.700 tonnes (contre près de 14.600 tonnes en 2020 et près de 16.800 tonnes en 2019).
Cette prévision — qui placerait la production au niveau de 2017 — se base sur l’hypothèse d’une remise en place dans les élevages à compter du mois de mai. Et donc d’une reprise des abattages en août. Une perspective incertaine, car «nous sommes toujours dans l’attente d’une date de redémarrage de la part des autorités sanitaires», souligne la directrice Marie-Pierre Pé.
F. Brèthes