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Vieux-Boucau, un confetti qui a su faire sa place sur le littoral

Tour à tour portée par son activité portuaire puis par l’industrie du liège, la commune landaise vit aujourd’hui essentiellement grâce au tourisme. Le plus petit village balnéaire de la côte aquitaine, en surface, séduit par son authenticité.

file-Un pied dans l’eau, un pied ancré dans la terre, Vieux-Boucau joue la carte du terroir pour séduire. L’été, la cité balnéaire s’anime des opérations bœuf et poulet à la plage. Sans oublier la course landaise.
Un pied dans l’eau, un pied ancré dans la terre, Vieux-Boucau joue la carte du terroir pour séduire. L’été, la cité balnéaire s’anime des opérations bœuf et poulet à la plage. Sans oublier la course landaise.

En gascon, son nom signifie “vieille bouche” mais il faut comprendre “vieille embouchure”. Situé sur la côte sud des Landes, c’est en effet à Vieux-Boucau que l’Adour se jetait dans l’océan Atlantique avant son détournement vers Bayonne en 1578. «Étonnamment, c’est après que la commune est devenue prospère», indique le maire actuel, Pierre Froustey.

Vieux-Boucau est alors considéré comme l’avant-port de Bayonne. Les navires accostent dans ce havre et déchargent leurs marchandises qui sont ensuite transportées jusqu’au port de Bayonne grâce à des embarcations à fond plat, les pinasses. «Il y avait un trafic important.» Mais les infrastructures bayonnaises s’améliorent et il est bientôt plus facile pour les navires d’accoster directement dans le nouveau port que de faire escale à Vieux-Boucau. Le village perd son activité principale et connaît un déclin progressif.

L’industrie du liège apporte un second souffle à la commune. Au XIXe siècle, il y a jusqu’à sept usines dans le village. Parallèlement, une activité de pêche côtière associative se développe. Lorsque des bancs de poissons sont repérés au large, les usines ferment et quatre équipages (d’une quinzaine d’équipiers chacun) partent à bord de pinasses pour prendre dans leurs filets de quoi améliorer le quotidien. De retour à terre, le fruit de la pêche est partagé entre les participants. «Cette activité sociale importante explique sans doute la richesse de la vie associative à Vieux-Boucau», estime Pierre Froustey. Le village compte en effet une quarantaine d’associations actives…

Un tourisme à taille humaine

Avant la Seconde Guerre mondiale, l’activité du liège, délocalisée vers le Portugal, décline à son tour. Mais cette fois, la commune rebondit plus rapidement grâce à l’essor du tourisme dans les années 1930. Dans un premier temps, il s’agit d’un tourisme de proximité mais avec la création du lac artificiel de Port d’Albret, à la fin des années 1970, le village connaît un fort engouement. Aujourd’hui, la population passe de 1.600 habitants l’hiver à 22.000 en été !

Avec ses 450 hectares de superficie, Vieux-Boucau est pourtant la plus petite commune de la côte aquitaine. «Nous sommes un confetti sur le littoral… mais cette étroitesse est certainement un de nos atouts!». Ici, tout peut se faire à pied ou à vélo, offrant un cadre idéal pour des vacances familiales réussies. «Nous sommes un village au bord de l’océan, ni urbain comme l’est Hossegor, ni sauvage comme le sont Messanges ou Moliets, ni ostentatoire, ni ultra-populaire. Et nous souhaitons garder ce mélange, cultiver cette ambiance.»

Un attachement fort à l’agriculture

La commune n’a beau héberger aucune exploitation agricole, Vieux-Boucau est une fervente supportrice de l’agriculture landaise. «Nous sommes un village landais au bord de l’océan et à ce titre nous sommes attachés à notre patrimoine. Cela passe par les traditions, comme la course landaise que nous mettons à l’honneur dans nos arènes, attirant ainsi près de 40.000 spectateurs par an. Mais la gastronomie et les produits landais en font également partie et nous avons à cœur de les mettre en valeur.»

Vieux-Boucau accueille durant l’été l’un des plus grands marchés alimentaires de la côte, regroupant plus de 120 exposants le long du Moïsan, 6 jours sur 7. Mais surtout, le village côtier reçoit chaque année deux manifestations phares pour les agriculteurs landais: bœuf et poulet à la plage.

Elle a également servi de cadre au National Blonde d’Aquitaine en 2007 et devrait accueillir le National de la race Bazadaise en septembre, si les conditions sanitaires liées au coronavirus le permettent. «Au fil des années, des liens étroits se sont tissés entre les élus et le monde agricole. Nous sommes heureux de pouvoir faire partager le savoir-faire de nos agriculteurs… et les touristes en redemandent. Certains réservent leurs vacances en fonction de la date de Bœuf à la plage!».

Le Covid-19 fait évidemment planer beaucoup d’ombre sur le déroulement de la saison estivale 2020. «Nous n’avons aucune idée de ce qui va se passer, si les manifestations vont pouvoir être maintenues ou non, concède Pierre Froustey. Nous ferons tout notre possible pour qu’elles soient au rendez-vous mais cela dépendra de l’évolution de la situation sanitaire. Ce qui nous fait chaud au cœur, ce sont les messages des nombreux touristes qui nous disent qu’ils ont hâte de retrouver Vieux-Boucau pour leurs prochaines vacances. D’ailleurs, les professionnels n’ont enregistré que très peu d’annulations. Mais nous sommes conscients qu’au final, tout dépendra de l’ouverture des plages… ou non!».

Cécile Agusti

 

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