Vins de Madiran : se différencier qualitativement
En s'appuyant sur une bonne récolte 2011, la SCA Vignerons du Madiran souhaite travailler l'image et la spécificité de ses vins pour améliorer ses ventes.
Des vendanges précoces et réalisées dans d'excellentes conditions, voilà de quoi donner le sourire aux 142 vignerons de la SCA vignerons du Madiran, réunis en assemblée générale mardi 31 janvier au chàteau de Crouseilles. Comme l'indique son président Roland Podenas, « les vendanges ont débuté le 19 septembre sous un soleil estival. Ce millésime 2011 nous donne de réels espoirs : la maturité lente des baies entraîne des taux d'acidité plus faibles et des équilibres de vins prometteurs ». Clôturant son exercice au 31 juillet 2011, la SCA Vignerons du Madiran a notamment présenté ses résultats des vendanges 2010.
Après deux années consécutives où le vignoble du Madiranais a été touché par la grêle (2007 et 2008), ces dernières récoltes ont connu des niveaux de rendements « normaux ». Sur les 49.610 hectolitres récoltés (contre 47.107 hl l'année précédente) sur 894 hectares, le Madiran représente l'essentiel avec 679 ha et près de 40.000 hl ; viennent ensuite le Pacherenc doux (144 ha), le Pacherenc sec (17 ha), le Béarn (14), le reste (une trentaine d'ha) étant commercialisé en vin de Pays et vin de table.
Restructuration du vignoble
Avec la perte de quelques « gros » clients, les ventes de Madiran ont baissé mais une légère progression (2 %) est observée aujourd'hui. Dans un contexte mondial du vin marqué par une baisse de 30 à 35 €/hl, l'élément positif est que les prix ne décrochent pas. En Pacherenc doux, même si le produit bénéficie d'une excellente image, les ventes ont été très difficiles en fin d'année 2011.
« Un véritable travail de marketing et de communication est mené par l'ensemble des équipes ; on table sur des ventes d'un niveau similaire à l'an dernier », précise M. Podenas. Ce que confirme Denis Degache, le directeur : « Suite à un vaste programme de travaux menés de 2007 à 2009 sur des équipements (chai de vinification), la volonté des coopérateurs a été de mettre l'accent sur la signalisation (panneautage) et l'embellissement du site de Crouseilles (plantations, espaces verts) ».
Mise en conformité
Parmi les efforts demandés aux viticulteurs, la mise en conformité du vignoble a déjà bien commencé puisque 44 % des surfaces ont une densité d'au moins 4.000 pieds à l'hectare. Un plan de restructuration a commencé en 2008 et des aides conséquentes sont prévues jusqu'en 2015. Le conseil d'administration de la cave coopérative s'est fixé d'atteindre 60 % du vignoble reconverti en 2017.
Président de Plaimont Producteurs, Joël Boueilh a insisté sur l'importance de ces travaux : « Dans cette période difficile, il convient de pérenniser le vignoble, c'est pourquoi j'invite les viticulteurs à arracher les vignes ayant de faibles rendements et densités tant que les aides existent ».
Pérenniser le vignoble
Pour le président de Plaimont, « il faut continuer les animations dans les magasins : nous devons conserver cette capacité à nous mobiliser en grand nombre, comme l'ont fait les 65 vignerons partis animer les magasins Nicolas à Paris et sur l'ensemble de la France. Notre appellation a fait le choix, il y a plus de vingt ans, de se différencier par la qualité de ses produits ; les statistiques prouvent que nos prix sont les meilleurs de tout le grand Sud-Ouest : la différenciation qualitative doit être plus que jamais d'actualité pour nous tous ».
Sollicité en tant que conseiller général, Charles Pélanne, également vigneron à Mont-Disse, a soutenu l'idée de « développer des partenariats avec l'ensemble des acteurs pour permettre à nos territoires de continuer à vivre à partir du rassemblement des hommes. Le conseil général sera à vos côtés pour soutenir la coopérative dans ses initiatives ».
Thierry Ladevèze