Aller au contenu principal

Volailles : la croissance de consommation ne profite pas à la filière française

Après un rebond des achats de volailles françaises en 2020, tirés par la consommation à domicile, les importations sont reparties de plus belle. Au premier semestre 2021 près de la moitié des poulets consommés en France est importée, alors que dans les années 2000 on n’importait que le quart de notre consommation.

L’Association nationale des volailles de chair (Anvol) a lancé un manifeste pour reconquérir le marché national, mais la tâche n’est pas facile car il faut affronter des concurrents étrangers redoutables tout en faisant la promotion du modèle d’élevage français face aux attaques malveillantes des associations véganes et animalistes.

«Il faut se battre à la fois sur le plan économique et sociétal, renouveler les bâtiments pour être plus performant, améliorer le bien-être animal et augmenter l’offre de volailles françaises», déclare Jean-Michel Schaeffer, président de l’Anvol. Mais la construction de nouveaux poulaillers, même en bio, suscite régulièrement des oppositions, accompagnées parfois de paroles cruelles sur les familles d’éleveurs. D’où l’appel de l’Anvol en direction des maires pour faciliter le dialogue.

100.000 tonnes importées par mois

L’élevage français reste encore familial, en polyculture, avec en moyenne 40.000 volailles par exploitation, soit trois fois moins que dans les autres pays européens. Quant au Brésil ou à l’Ukraine, nos autres concurrents, les fermes-usines rassemblent souvent un million de volailles par site.

Résultat, le prix de revient sortie abattoir est de 2,20€ le kilo en Ukraine contre 4,90€ en France pour le poulet standard et 12,30€ pour le poulet label rouge. L’Union Européenne est ainsi devenue la première zone d’importation de volailles au monde. Elle en achète près de 100.000 tonnes chaque mois.

À l’occasion d’un récent voyage de presse dans les Pays de la Loire, Gilles Huttepain, vice-président de l’Anvol, s’est insurgé contre «les attaques injustes des associations de défense des animaux. Pas un mot sur les élevages intensifs à l’étranger. On fait de l’agribashing mais uniquement contre les Français.» Pourtant, grâce au Pacte Ambition 2025, la France compte désormais 20% d’élevages en plein air, contre 5% en Europe. L’utilisation des antibiotiques a diminué de 60% en 15 ans.

Les efforts pour améliorer le bien-être animal se poursuivent. Alexandre Plu est éleveur à Tennie dans la Sarthe. Tout en faisant du poulet standard, il a investi 25.000 euros dans chacun de ses sept bâtiments pour y monter des fenêtres et apporter de la lumière. En dix ans, la densité des animaux a baissé. Il élève aujourd’hui 25.000 poulets au lieu de 30.000 par bâtiment de 1.300 mètres carrés.

Origine du produit

L’autre particularité de l’élevage français est sa diversité. On fait à la fois du poulet, de la dinde, des cailles, du canard ou de la pintade. Les productions sous signe de qualité, comme le label rouge ou le bio, représentent le quart de la production. Mais leur consommation reste stable depuis une dizaine d’années. Pour les fêtes de Noël, les consommateurs achètent majoritairement des dindes fermières ou des chapons engraissés en France.

C’est bien évidemment la volaille standard qui est le plus concurrencée par les importations, surtout dans la consommation hors foyer. D’où les demandes réitérées d’indiquer l’origine du produit dans la restauration commerciale et les cantines. Mais, malgré les demandes des consommateurs, le décret se fait toujours attendre. «Si la volaille française ne parvient pas à regagner le marché intérieur, elle continuera à perdre chaque année 5% de ses surfaces de bâtiments» regrette Benoît Drouin, vice-président des Fermiers de Loué.

Sous-titre
Vous êtes abonné(e)
Titre
IDENTIFIEZ-VOUS
Body
Connectez-vous à votre compte pour profiter de votre abonnement
Sous-titre
Vous n'êtes pas abonné(e)
Titre
Créez un compte
Body
Choisissez votre formule et créez votre compte pour accéder à tout Le Sillon

Les plus lus

L'Agenda de votre semaine

Réunion d'informations, sortie culturelle, conférence débat, portes ouvertes : retrouvez tous les événements  organisés…

la surtaxe Trump revient sur le tapis

Les filières alimentaires du bassin de l’Adour demeurent dans l’attente de voir ou non l’application de potentielles surtaxes…

Vendanges : lever les freins à l’insertion et répondre au problème de main-d’œuvre

Pour cette campagne 2024, l’Anefa 64, l’association Transition et la commune de Monein ont uni leurs forces au profit d’un…

AOP Ossau-Iraty : une adaptation aux réalités du territoire

Pour répondre aux défis climatique et économique, et ainsi être mieux en phase avec son temps, le syndicat de défense de l’AOP…

Dans les Landes, la FDSEA et JA sont passés à l’action

Dans la soirée de ce dimanche 17 novembre, la FDSEA des Landes et Jeunes Agriculteurs ont entamé, comme prévu, un…

FCO : la FDSEA en alerte face à la rupture de stock de vaccins

Face à l’expansion de la maladie, la FDSEA est mobilisée.

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 98€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site du Sillon
Consultez le journal Le Sillon au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters du journal du Sillon