3A veut un meilleur étalement de la production
Mardi 6 et mercredi 7 novembre, la coopérative 3A organisait ses traditionnelles journées portes ouvertes au sein d'exploitations laitières, dans les Landes puis les Pyrénées-Atlantiques. Cette année, les responsables de la structure ont fait le choix d'évoquer un sujet hautement stratégique pour la filière : l'étalement de la production laitière.
Mercredi 7 novembre, c'est le GAEC des Trois granges (MM. Barus et Guichenuy), à Bournos, qui accueillait la journée portes ouvertes de la coopérative 3A pour le département des Pyrénées-Atlantiques.
La gestion des volumes de lait et leur nivellement pour coincider avec le niveau de consommation constituent, en effet, des problématiques essentielles pour les industriels. Une mauvaise adéquation entre la production et les besoins peut coûter très cher à l'ensemble de la filière.
« Le marché des PGC (produits de grande consommation), qui constitue la plupart de nos débouchés, présente une consommation régulière tout au long de l'année, explique le président, Thierry Lanuque. Pour fonctionner de manière efficiente, on se doit d'approvisionner régulièrement nos structures de transformation ».
Déficit estival
Or, pour l'heure, les volumes produits sont loin d'être linéaires. Traditionnellement, la production laitière présente un pic au printemps. À l'inverse, un déficit est observé durant la période estivale. Aujourd'hui, tout l'enjeu consiste à rééquilibrer les volumes entre les premiers mois de l'année et l'été, car l'excédent de lait produit durant le premier semestre pose notamment de gros problèmes de valorisation.
En 2012, les volumes de dégagement, produits au-delà des capacités industrielles françaises, présentaient une valorisation autour de 210 euros pour mille litres, pour les industriels ! « Dans nos régions, on ne peut pas se permettre d'avoir du lait mal valorisé Il en va de l'équilibre de l'ensemble de la filière », commente Joël Bats, administrateur de la coopérative.
Une nouvelle grille de paiement
Afin d'inciter les producteurs à s'engager dans cette voie, le groupe coopératif s'appuie, pour l'heure, sur la prime de saisonnalité, se traduisant par un relèvement du prix du lait durant la période estivale. À compter du 1er janvier 2013, 3A a fait le choix de se doter d'une nouvelle grille de paiement. Fruit de trois années de réflexions et de discussions, cette réécriture va s'accompagner d'une forte diminution du principe de flexibilité additionnelle (ajustement du prix du lait pour tenir compte de la valorisation en produits industriels).
En pratique, la nouvelle grille tiendra compte de la régularité de la production de chaque exploitation. Les écarts de production dans le temps tiendront compte de la valorisation réalisée par l'entreprise sur ces volumes et seront donc éventuellement pénalisés. La régularisation sera effectuée en fin d'année civile. Bien entendu, ce nouveau dispositif tiendra compte des hausses de livraisons dans le cas d'une croissance du cheptel, ou d'autre cas similaires.
« Nous sommes conscients que cela représente un profond changement, commente Thierry Lanuque. C'est une manière de responsabiliser nos coopérateurs, mais c'est aussi un moyen de se préparer à l'après 2015, en leur offrant le maximum de chance de réussir la transition ». Fidèles à leur volonté de dialogue et d'échange avec les producteurs, les responsables du groupe ont profité des journées portes ouvertes pour les sensibiliser à ce défi. Évoquant les perspectives pour la campagne 2013, ils ont également tenu à évoquer la silhouette d'une embellie significative, au niveau des marchés. « On pense retrouver des niveaux de valorisation équivalents, voire supérieurs, à ceux de 2011, avec une accélération sur la période estivale ».Fabien Brèthes Leviers techniquesPour un éleveur laitier, comment faire pour niveler la production de son cheptel ? Les réponses sont, avant tout, d'ordre technique. Au cours des rencontres organisées au sein d'exploitations, des ateliers ont permis d'évoquer quelques points susceptibles d'influencer la régularité de la production, comme la ventilation des bàtiments, durant l'été. Bien entendu, l'étalement des vêlages est un principe de base. « Le groupage des vêlages est catastrophique pour l'industrie laitière », note Joël Bats. Les conditions de traite et la prévention des cellules constituent également des sujets majeurs dans le Sud-Ouest. « La lutte contre le fléau du taux cellulaire constitue un vrai challenge pour la filière locale ».
« Nous sommes conscients que cela représente un profond changement, commente Thierry Lanuque. C'est une manière de responsabiliser nos coopérateurs, mais c'est aussi un moyen de se préparer à l'après 2015, en leur offrant le maximum de chance de réussir la transition ». Fidèles à leur volonté de dialogue et d'échange avec les producteurs, les responsables du groupe ont profité des journées portes ouvertes pour les sensibiliser à ce défi. Évoquant les perspectives pour la campagne 2013, ils ont également tenu à évoquer la silhouette d'une embellie significative, au niveau des marchés. « On pense retrouver des niveaux de valorisation équivalents, voire supérieurs, à ceux de 2011, avec une accélération sur la période estivale ».Fabien Brèthes Leviers techniquesPour un éleveur laitier, comment faire pour niveler la production de son cheptel ? Les réponses sont, avant tout, d'ordre technique. Au cours des rencontres organisées au sein d'exploitations, des ateliers ont permis d'évoquer quelques points susceptibles d'influencer la régularité de la production, comme la ventilation des bàtiments, durant l'été. Bien entendu, l'étalement des vêlages est un principe de base. « Le groupage des vêlages est catastrophique pour l'industrie laitière », note Joël Bats. Les conditions de traite et la prévention des cellules constituent également des sujets majeurs dans le Sud-Ouest. « La lutte contre le fléau du taux cellulaire constitue un vrai challenge pour la filière locale ».