Ambiance «positive» et «combative» au congrès de la FNSEA
Premier congrès de l’équipe dirigeante élue l’an dernier et pour le ministre de l’agriculture, la FNSEA a tenu son temps fort annuel les 27, 28 et 29 mars à Tours. Au cours de ces trois jours, la centrale syndicale majoritaire a résolument affiché une volonté optimiste. Pour sa présidente, Christiane Lambert, ce rendez-vous a agi comme une «thérapie collective pour aborder l’avenir avec plus de sérénité».
«Ce congrès va également se dérouler dans un climat particulier, bon nombre de productions sont marquées par les séquelles des crises, qu’elles soient économiques, climatiques ou sanitaires», a rappelé la présidente de la FNSEA lors de la conférence de presse de présentation. Christiane Lambert a donc mis en avant la volonté de la FNSEA de ménager des temps d’échanges avec les agriculteurs.
Ainsi, la traditionnelle séance à huis clos qui fait office d’ouverture le premier jour, sera suivie d’une autre ce mercredi 28 mars. Ceci, afin d’évoquer, par exemple, la perte de 7 points de cotisations sociales, la PAC, la nouvelle carte des zones défavorisées simples, le Mercosur.
Christiane Lambert désire également faire un point particulier sur les situations psychologiques difficiles que vivent certains agriculteurs. Elle souhaite que, lors de sa venue, le ministre de l’Agriculture apporte plus de précisions sur les préretraites, évoquées par le Président de la République. Elle demandera également à Stéphane Travert d’écouter davantage la FNSEA; «syndicat majoritaire et porteur de solutions». Ce congrès sera donc à destination de «ceux qui foncent, ceux qui s’accrochent et ceux qui décrochent», insiste Christiane Lambert.
«Le monde bouge, bougeons!»
La première séquence ouverte au public, le 28 mars après midi, sera tournée vers l’avenir avec pour thème: «Le monde bouge, bougeons!». Avec un président qui gouverne en «mode start-up», la FNSEA souhaite se positionner comme un syndicat en mouvement et montrer sa volonté de suivre le rythme rapide imposé par le gouvernement. Dans cette séquence, des duos, composés de porteurs des dossiers de la FNSEA et de personnalités extérieures, évoqueront les sujets d’actualité et les perspectives d’avenir.
Elle sera ouverte par Serge Papin, président de Système-U, qui abordera la question du prix, qu’il a défendu durant les États généraux de l’alimentation. Il sera accompagné de Patrick Benezit, secrétaire général adjoint de la FNSEA. Magalie Sartre, directrice du développement durable du Groupe Bel, et Étienne Gangneron, parleront de la montée en gamme.
Le contrat de solutions, pour une trajectoire de progrès sur le sujet des produits phytosanitaires, sera traité par Éric Thirouin, secrétaire général adjoint de la FNSEA, et Bernard Chevassus-au-Louis, président de l’association Humanité et Biodiversité. Sur ce sujet, Christiane Lambert a profité de cette conférence pour annoncer qu’une initiative similaire sur l’irrigation sera portée par la FNSEA, à la demande de ses adhérents. La question du climat sera abordée en présence de Christian de Perthuis, fondateur de la chaire Économie du Climat, et d’Olivier Dauger.
La FNSEA veut mettre en avant sa volonté d’être source de solutions, comme le rappelle Christiane Lambert pour qui «l’agriculture est responsable, victime et solution». La PAC et la compétitivité seront les sujets de la dernière table ronde, ils seront traités par Luc Vernet, de Farm Europe, et Henri Brichart. Cette séquence sera conclue par Erik Orsenna, membre de l’Académie Française et témoin des grands enjeux qui touchent l’agriculture.
Développer la culture de la gagne
Demain, jeudi 29 mars, la dernière journée du congrès sera dédiée aux élections chambres d’agriculture. Pour Jérôme Despey, secrétaire général de la FNSEA, l’objectif de cette séquence est de développer la culture de la gagne au sein du syndicat pour aborder ce «prochain match». Cette séquence se fera en présence de Nicolas Beytout, PDG et fondateur du quotidien l’Opinion. La FNSEA souhaite qu’il apporte son expertise en termes de communication.
Le deuxième intervenant n’est autre que Marc Lièvremont, ancien sélectionneur du XV de France. Jérôme Despey espère qu’il transmettra aux congressistes ses valeurs sportives et combatives. Il voit de nombreuses similitudes entre le sport et le syndicalisme; «il y a un match à jouer tous les six ans, une équipe, une cause, des enjeux pour tous, la fierté du métier et la volonté de se dépasser».