Avec Api-Agro, les instituts techniques jouent collectif
La plateforme collaborative pour la mutualisation de données Api-Agro, en ligne depuis le 10 février, doit faciliter le partage de référentiels agronomiques et la production de nouveaux services dans toutes les filières agricoles.
Après plusieurs mois de gestation, la plateforme Api-Agro (www.api-agro.fr) a été officiellement lancée le 10 février à Paris. Réunissant la majorité des instituts techniques agricoles (ITA) sous l’égide de l’Acta et quelques partenaires de la recherche & développement (INRA, Agro-Transfert Ressources et Territoires), le projet Api-Agro avait été retenu en 2013 par le ministère de l’Agriculture pour améliorer l’interopérabilité et les échanges de données entre les différents acteurs de l’écosystème agricole. Comme son nom l’indique, Api-Agro utilise une interface API (application programming interface), qui permet le partage de données avec des règles de diffusion et d’usage claires.
Un catalogue de dix jeux de données
La plateforme Api-Agro a été conçue à partir de l’inventaire des références agronomiques présentes au sein de chaque partenaire du projet. La version mise en ligne comporte ainsi un catalogue de dix jeux de données. Sont accessibles par exemple la base de données sur les produits phytosanitaires de l’Acta, la base des sols type d’Arvalis-Institut du Végétal, les codes officiels des races de ruminants de l’Institut de l’élevage ou encore les indices de coût de matières premières des aliments pour volailles de l’Itavi. C’est la start-up française OpenDataSoft qui assure la gestion et la mise à disposition des données de manière sécurisée.
Pour chacun des partenaires, la plateforme Api-Agro offre la possibilité de développer de nouveaux canaux de diffusion numérique multi-supports (web, mobiles…). Mais sa grande originalité est de favoriser l’interopérabilité en offrant des référentiels pouvant être utilisés comme des “briques” élémentaires pour le développement de logiciels de gestion d’exploitation agricole, d’outils d’aide à la décision (OAD) ou toute application web d’utilité agricole.
Première pierre d’un “big data”
«C’est encore un projet en devenir, concède Emeric Emonet, ingénieur d’études systèmes de culture à l’Acta, co-animateur d’Api-Agro. Comme dans un supermarché, l’utilisateur pourra voir l’offre disponible et connaître les conditions d’accès aux données ou fonctions de calcul qui l’intéressent. Si son modèle économique est en cours de construction, sa pérennité dépendra avant tout des services qu’elle rendra aux fournisseurs et aux consommateurs de référence».
Comment va évoluer Api-Agro? Mehdi Siné, chef du service systèmes d’information et méthodologie d’Arvalis-Institut du Végétal, également co-animateur d’Api-Agro, fixe les trois chantiers prioritaires: poursuivre l’alimentation de la plateforme en référentiels, finaliser sa charte d’utilisation (accès aux données, garantie de service et de confidentialité) et stabiliser le consortium de partenaires pour pérenniser son avenir.
Philippe Lecouvey, directeur général de l’Acta, se veut optimiste: «Api-Agro est la première pierre d’un big data qui va prendre de l’ampleur en recherchant des complémentarités. Il crée une dynamique porteuse d’espoirs, de nouvelles opportunités de mutualisation et de valorisation des données et la création de nouveaux services pour la recherche appliquée».