Christiane Lambert, «candidate naturelle» à la présidence de la FNSEA
Christiane Lambert s’est officiellement portée candidate à la présidence de la FNSEA. Celle qui assure l’intérim depuis le décès de Xavier Beulin a présenté sa candidature lors de la dernière réunion de l’actuel conseil d’administration de la centrale syndicale qui s’est tenu le 16 mars.
C’est le prochain conseil d’administration, programmé le 13 avril, lui-même fraîchement issu des urnes du congrès de Brest qui s'est déroulé les 28 et 29 mars, qui élira le président de la FNSEA et les membres de son bureau. Lors de ce conseil d’administration, le bureau sera élu, poste par poste, la présidence étant la première soumise au vote.
En théorie, des candidats peuvent se présenter jusqu’à la dernière minute, et à chaque poste du bureau (président, premier vice-président, secrétaire général…). Il peut également arriver que le président, une fois élu, propose lui-même une liste de membres du bureau. Il est aussi arrivé que deux personnes se présentent à un même poste de vice-président.
Secret de polichinelle
Pour la majorité des membres de l’actuel conseil d’administration de la FNSEA interrogés, Christiane Lambert représente un candidat naturel à la succession de Xavier Beulin. «C’est un secret de polichinelle qu’elle a les qualités naturelles pour être un bon porte-voix, estime Daniel Prieur. Pour moi, les choses se construisent autour de Christiane», dont il met notamment en avant «une capacité de communication énorme». «Si c’est Christiane qui y va, nous serons tous derrière elle», réagit également un président de FDSEA. «La candidature de la vice-présidente paraît naturelle», renchérit un autre.
La plupart voient en elle une personnalité «très compétente, qui connaît ses dossiers» et qui bénéficie d’une bonne image auprès des adhérents. Un élu avance, par exemple, qu’elle permettrait de «montrer qu’on n’est plus des vieux machos. Ça casserait les vieux clichés». Un autre, éleveur, se félicite qu’elle «incarne l’élevage».
Toutefois certaines critiques émergent sur sa capacité à déléguer, par exemple de la part de Robert Verger : «Il faudra qu’elle évolue, elle a tendance à s’approprier certains sujets». «La fonction vous oblige à vous dépasser, on devient le président de tout le monde», relativise un président de FDSEA, plutôt indifférent au choix du nouveau patron.
Un choix important… ou pas
«Moi, elle ne m’a pas convaincu, lâche un président de FDSEA, sous couvert d’anonymat. Elle risque de monopoliser le pouvoir, elle aura du mal à faire la synthèse». Lui plaide pour un «viticulteur», qui permettrait selon lui de «sauvegarder l’unité de la FNSEA, en sortant de l’opposition élevage/grandes cultures». D’autres élus estiment que l’opposition éleveur/céréalier «s’est normalisée». «On est sortis de ce schéma d’appréciation, je ne pense pas que ce soit le filtre principal, même s’il y a toujours des discussions sur l’alchimie des territoires, estime un président de FDSEA. Il y a eu des moments difficiles pour Xavier Beulin pendant la crise de l’élevage. Mais, depuis, il avait fait un gros travail dans les départements».
Pour lui, la question du président est presque accessoire. «La machine FNSEA fonctionne au-delà de la personnalité du président, elle est complexe, elle a des garde-fous. C’est plus une question d’équilibre global dans la structure. Et l’équilibre n’est pas seulement le fait du président». Comme lui, beaucoup d’élus relativisent l’importance de la présidence, pour mettre en avant le «bureau» et «l’équipe».