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Cinq types de paillages pour litière au banc d'essai

Arvalis poursuit sa réflexion sur les alternatives à  l'utilisation de paille de céréales.

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La Lorraine est une région particulièrement concernée par la disponibilité et le prix de la paille de céréales, en raison d'aléas climatiques récurrents (gel, sécheresse), de la concurrence avec d'autres utilisations (paille alimentaire, bioénergie, fibre) et d'acheteurs de pays limitrophes. D'autre part, plus de 75% des bàtiments bovins lorrains sont sur litière accumulée, très gourmands en paille (8 à  10kg/jour/UGB). «La région Lorraine a donc décidé de financer une étude sur les alternatives à  l'utilisation de paille de céréales en litière pour les élevages bovins lait et viande en Lorraine», commente Marjorie Bouchier de la ferme expérimentale Arvalis à  Saint-Hilaire-en-Woëvre (Meuse). Différentes litières ont été testées sur l'atelier expérimental d'engraissement de jeunes bovins charolais. Le choix s'est porté sur des matériaux disponibles en Lorraine et potentiellement présents sur l'exploitation pour des raisons d'autonomie. La paille de colza comme alternative Cinq types de paillage ont été testés: paille de blé (témoin), paille de colza, menue paille de blé, plaquettes de bois en sous-couche (haie déchiquetée) et paille de blé apportée en quantité moitié moindre par rapport au témoin. Des essais ont été menés sur trois lots de 17 jeunes bovins conduits en ration sèche. Chaque lot disposait d'un box de 100m2 (60m2 d'aire paillée et de 40m2 d'aire raclée) et était paillé deux fois par semaine Différentes mesures (température, compaction, productivité, bien-être animal) ont permis de suivre le comportement en litière des différents matériaux ainsi que les effets induits sur les animaux durant sept semaines. Hormis pour le lot témoin sur paille de blé (environ 3kg/jour/JB), la quantité de paille utilisée n'était pas fixée au départ. Cet essai a permis de voir quelle quantité de litière était nécessaire, selon le type de matériaux, pour garder les animaux propres. Pour la paille de colza, cette quantité nécessaire s'élève ainsi à  3,41kg de paille/jour/JB, valeur très proche du témoin, contre 4,61kg de paille/jour/JB pour la menue-paille de blé. Aucun impact zootechnique n'a été observé pour les litières à  base de menue-paille ou de colza. «La litière avec paille de colza a présenté la compaction la plus importante, mais semble moins stable pour les animaux. Une solution serait un mélange avec de la paille de blé pour améliorer le confort. La paille de colza peut constituer une bonne alternative mais uniquement en période de pénurie de blé, puisque son rendement est deux fois plus faible», précise Marjorie Bouchier. L'emploi de menue-paille semble moins approprié du fait d'une quantité nécessaire au paillage supérieure de 50% par rapport à  la paille de blé, de sa compaction plus faible que le blé et d'un fort dégagement de poussières au moment du paillage. De plus, diminuer de moitié la quantité de paille de blé a entraîné une légère dégradation de la propreté des animaux. Toutefois, l'essai n'ayant duré que 7 semaines, la propreté aurait sans doute continué à  se dégrader. Le GMQ a d'autre part été réduit de 500 grammes par rapport au témoin, ce qui pourrait indiquer une possible dégradation du bien-être. On peut cependant supposer qu'avec une diminution moindre de la paille (25% au lieu de 50%) la propreté et les performances seraient maintenues tout en économisant de la litière. La mise en place d'une couche de plaquettes de bois sous la paille a permis de réduire de 30% la quantité de paille de blé utilisée sur la période d'essai «et aucun apport de paille n'a été fait les dix premiers jours». Études sur les coûts encore en cours Les plaquettes semblent donc être une bonne alternative et permettent de valoriser les haies sur l'exploitation. «D'autre part, un test de préférence a été réalisé à  la ferme du lycée agricole de Montluçon-Larequille. Les animaux avaient la possibilité de se coucher sur une litière de paille de blé ou sur une de plaquettes. Les vaches ont majoritairement choisi d'aller sur la litière de plaquettes», note Marjorie Bouchier avant d'ajouter «les résultats concernant les coûts de ces techniques alternatives sont encore en cours ainsi qu'une enquête auprès des éleveurs et des techniciens bàtiments». Selon Marjorie Bouchier, «ce travail permettra d'obtenir des données sur le comportement des différents matériaux en litière pour des vaches laitières et allaitantes, mais aussi d'étudier différentes conceptions de bàtiments. De plus, au moment de l'épandage, des tests physico-chimiques et de dégradation de la matière organique seront effectués sur le fumier». C.Delisle
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