Coup de semonce des laitiers
Alors que le marché repart à la hausse, certaines entreprises privées «Â traînent les pieds » pour parvenir à un accord pour le troisième trimestre, selon Hubert Majesté, administrateur à la FRPL.
Le marché du lait s'offre un ballon d'oxygène. Selon une récente communication de Bruxelles, « tous les indicateurs sont au vert ». Malgré cela, la tension en France reste palpable. En effet, les familles de l'interprofession laitière se sont séparées, le 22 juin, sans parvenir à un accord sur une recommandation nationale pour le troisième trimestre 2010.
Pour la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) et sur la base des indicateurs retenus par l'accord du 3 juin 2009, le prix du lait devrait augmenter de 11,1 %, soit + 31,30 € pour 1 000 litres, s'établissant à 330 euros/1 000 litres au mois de juillet. Ce n'est pas l'avis de la Fédération nationale des industries laitières (FNIL) qui évoque certes une augmentation de l'ordre de 10 %, mais sur une moyenne annuelle, soit un prix compris entre 300 et 305 €/1 000 litres. Hubert Majesté, administrateur à la Fédération régionale des producteurs de lait et président de la FDPL des Pyrénées-Atlantiques, dénonce cette situation
Quelle est à ce jour la situation des éleveurs laitiers du Sud-Ouest ? Hubert Majesté : Depuis la crise laitière, les trésoreries sont fortement affaiblies. Il est donc indispensable qu'avec un retour positif de la conjoncture, les producteurs puissent refaire du revenu. Il faut qu'ils profitent de cette période favorable.
Pourquoi les négociations pour la fixation du prix au troisième trimestre n'aboutissent pas ? H. B. : Le printemps dernier, après l'intervention du ministre de l'agriculture, tout le monde était d'accord pour trouver un accord sur le deuxième trimestre. Dans le même temps, les trois familles interprofessionnelles avaient convenu de définir les engagements et les modalités pour les troisième et quatrième trimestres. À la demande des pouvoirs publics, tout devait être calé avant le 31 mai. Mais aujourd'hui, rien n'est encore acté. Ce sont clairement certaines entreprises privées avec leurs propres arguments qui traînent les pieds pour parvenir à un accord.
Aussi, la FNPL veut intégrer dans les discussions la notion de gestion durable des volumes en même temps que la discussion du prix. Car selon nous, on ne peut pas parler de prix sans parler de volume. Les deux sujets sont indissociables, l'un et l'autre. D'ailleurs, les coopératives sont d'accords avec nous sur ce point.
Malheureusement, certains privés y semblent farouchement allergiques, préférant copier d'autres modèles inorganisés dont celui de nos voisins européens pour pouvoir économiser perpétuellement sur le prix du lait. Avec ces marchés à la hausse, la mécanique interprofessionnelle doit ramener rapidement ces privés à la raison. Cela deviendrait insupportable et les producteurs ne le supporteraient plus.
Cette position de l'industrie laitière et ce blocage semblent vous mettre en colère H. B. : En essayant de défendre au mieux les producteurs de lait et en sachant tous les sacrifices que l'on a tous fait collectivement, il est normal que je sois très en colère : il faut arrêter de s'aligner sur le moins disant Il faut à un moment donné tracer un chemin durable avec des règles du jeu bien établies sur le long terme. C'est tout le travail que la FNPL mène depuis des mois à travers la loi de modernisation agricole, le groupe européen de haut niveau, le travail d'organisation des producteurs pour que la contractualisation inscrite dans la loi puisse se faire en faveur des producteurs.
La coopération semble sur la même longueur d'onde (N.D.L.R. : lire zoom ci-dessus). Par contre, les industriels sont plus réticents et ainsi traînent les pieds. Ils veulent rester dans leur logique de libéralisme et dicter leur loi. mais nous, nous n'en voudrons pas et nous sommes persuadés que ce n'est pas un raisonnement durable.
Vous avez d'autres pistes pour aider les éleveurs ? H. B. : A la suite de la LMA et du compte rendu européen, nous travaillons actuellement dans le cadre de la loi avec les producteurs pour qu'ils puissent se regrouper efficacement et ainsi préparer leurs futures relations commerciales. Nous commençons aussi, au niveau des Pyrénées-Atlantiques, à travailler sur un plan d'accompagnement et de modernisation pour lequel nous allons solliciter les collectivités territoriales. Il faut tout faire pour soutenir les producteurs Propos recueillis par Yannick Allongue Contractualisation La Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL) se prononce en faveur de l'application de l'accord du 3 juin 2009 sur le prix du lait et de l'ensemble des indicateurs pendant la seconde partie de l'année 2010. « Cette conjoncture haussière est nécessaire pour les éleveurs laitiers qui ont traversé une année 2009 très difficile » indique-t-elle.
Néanmoins, pour la FNCL, ces débats ne doivent pas occulter l'avenir de la production laitière en France et notamment la sortie des quotas en 2015. Dans cette perspective, les coopératives se prononcent une fois de plus pour l'élaboration « d'une contractualisation équilibrée au sein de l'interprofession » avec la mise en place de volumes et de prix « différenciés ».
Pour la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) et sur la base des indicateurs retenus par l'accord du 3 juin 2009, le prix du lait devrait augmenter de 11,1 %, soit + 31,30 € pour 1 000 litres, s'établissant à 330 euros/1 000 litres au mois de juillet. Ce n'est pas l'avis de la Fédération nationale des industries laitières (FNIL) qui évoque certes une augmentation de l'ordre de 10 %, mais sur une moyenne annuelle, soit un prix compris entre 300 et 305 €/1 000 litres. Hubert Majesté, administrateur à la Fédération régionale des producteurs de lait et président de la FDPL des Pyrénées-Atlantiques, dénonce cette situation
Quelle est à ce jour la situation des éleveurs laitiers du Sud-Ouest ? Hubert Majesté : Depuis la crise laitière, les trésoreries sont fortement affaiblies. Il est donc indispensable qu'avec un retour positif de la conjoncture, les producteurs puissent refaire du revenu. Il faut qu'ils profitent de cette période favorable.
Pourquoi les négociations pour la fixation du prix au troisième trimestre n'aboutissent pas ? H. B. : Le printemps dernier, après l'intervention du ministre de l'agriculture, tout le monde était d'accord pour trouver un accord sur le deuxième trimestre. Dans le même temps, les trois familles interprofessionnelles avaient convenu de définir les engagements et les modalités pour les troisième et quatrième trimestres. À la demande des pouvoirs publics, tout devait être calé avant le 31 mai. Mais aujourd'hui, rien n'est encore acté. Ce sont clairement certaines entreprises privées avec leurs propres arguments qui traînent les pieds pour parvenir à un accord.
Aussi, la FNPL veut intégrer dans les discussions la notion de gestion durable des volumes en même temps que la discussion du prix. Car selon nous, on ne peut pas parler de prix sans parler de volume. Les deux sujets sont indissociables, l'un et l'autre. D'ailleurs, les coopératives sont d'accords avec nous sur ce point.
Malheureusement, certains privés y semblent farouchement allergiques, préférant copier d'autres modèles inorganisés dont celui de nos voisins européens pour pouvoir économiser perpétuellement sur le prix du lait. Avec ces marchés à la hausse, la mécanique interprofessionnelle doit ramener rapidement ces privés à la raison. Cela deviendrait insupportable et les producteurs ne le supporteraient plus.
Cette position de l'industrie laitière et ce blocage semblent vous mettre en colère H. B. : En essayant de défendre au mieux les producteurs de lait et en sachant tous les sacrifices que l'on a tous fait collectivement, il est normal que je sois très en colère : il faut arrêter de s'aligner sur le moins disant Il faut à un moment donné tracer un chemin durable avec des règles du jeu bien établies sur le long terme. C'est tout le travail que la FNPL mène depuis des mois à travers la loi de modernisation agricole, le groupe européen de haut niveau, le travail d'organisation des producteurs pour que la contractualisation inscrite dans la loi puisse se faire en faveur des producteurs.
La coopération semble sur la même longueur d'onde (N.D.L.R. : lire zoom ci-dessus). Par contre, les industriels sont plus réticents et ainsi traînent les pieds. Ils veulent rester dans leur logique de libéralisme et dicter leur loi. mais nous, nous n'en voudrons pas et nous sommes persuadés que ce n'est pas un raisonnement durable.
Vous avez d'autres pistes pour aider les éleveurs ? H. B. : A la suite de la LMA et du compte rendu européen, nous travaillons actuellement dans le cadre de la loi avec les producteurs pour qu'ils puissent se regrouper efficacement et ainsi préparer leurs futures relations commerciales. Nous commençons aussi, au niveau des Pyrénées-Atlantiques, à travailler sur un plan d'accompagnement et de modernisation pour lequel nous allons solliciter les collectivités territoriales. Il faut tout faire pour soutenir les producteurs Propos recueillis par Yannick Allongue Contractualisation La Fédération nationale des coopératives laitières (FNCL) se prononce en faveur de l'application de l'accord du 3 juin 2009 sur le prix du lait et de l'ensemble des indicateurs pendant la seconde partie de l'année 2010. « Cette conjoncture haussière est nécessaire pour les éleveurs laitiers qui ont traversé une année 2009 très difficile » indique-t-elle.
Néanmoins, pour la FNCL, ces débats ne doivent pas occulter l'avenir de la production laitière en France et notamment la sortie des quotas en 2015. Dans cette perspective, les coopératives se prononcent une fois de plus pour l'élaboration « d'une contractualisation équilibrée au sein de l'interprofession » avec la mise en place de volumes et de prix « différenciés ».