Du lin pour les vaches laitières
À l'initiative de Lurali, la firme aliment de Lur Berri, un groupe d'éleveurs laitiers s'est réuni chez Marc Mirande à Saucède afin d'évoquer les postes à améliorer en matière d'alimentation du troupeau.
Comme l'indique Philippe Médou-Marère de Lurali, « la ration de base fourrage fait apparaître un manque de 3 litres de lait par vache et par jour. La moyenne économique de notre secteur se situe en dessous des autres régions de France. De plus, l'objectif est d'utiliser 210 grammes de concentré par litre de lait produit ; or, aujourd'hui on se situe à 274 grammes en moyenne avec 7.967 litres de lait par vache en 2011 contre 249 grammes de concentré et 8.813 litres par vache en moyenne sur d'autres groupe du Lactoplan national ».
Amélioration zootechnique
Pourquoi réintroduire des oméga 3 et du lin dans la ration ? Tout simplement pour poursuivre l'amélioration des résultats zootechniques du groupe, au niveau de l'alimentation et de la reproduction. « Concrètement, cela s'est traduit par l'introduction de lin dans le correcteur azoté (support ensilage mais) ; ce produit est baptisé le Luramalin. L'investissement dans le Luramalin devait se rentabiliser par l'augmentation de 0,8 litre de lait par jour, souligne Philippe Médou-Marère ». Deux supports aident à suivre l'évolution de l'introduction de lin dans la ration : le Lactoplan (gestion technico-économique du troupeau laitier) et le Visiolait (analyse infraliseur du lait) puisque des analyses de lait ont été effectuées chaque mois pour chaque producteur, sur des échantillons d'un mélange de quatre traites.
Deux élevages ont été suivis depuis 18 mois. Tout d'abord, celui de Marc Mirande, sur la zone de Navarrenx, avec 37 vaches, un quota de 330.000 litres de lait et, depuis six ans, il est impliqué dans le Lactoplan. L'essai a débuté courant 2010 ; l'éleveur est passé de 7.700 litres économique (avec 244 grammes de concentré) à 8 600 litres avec 237 grammes : « Peu de changement au niveau du concentré (moins 5 grammes) mais + 900 litres par vache, souligne Philippe Médou-Marère. La marge lait/concentré est passée de 1 792 € en 2009-2010 à 2 044 €. Précisons que le prix du litre de lait a également évolué, passant de 296 € à 318 € ».
Chez le deuxième éleveur, sur le secteur de Soumoulou, la moyenne économique est passée de 8 593 litres à 9.414 litres, soit + 821 litres en presque un an et demi (17 mois). En même temps, la consommation de concentré a diminué de 290 à 280 gr/litre de lait. La marge lait/concentré a progressé de 130 €, avec un prix de lait sensiblement équivalent. Deux outils de mesure
L'objectif d'augmenter de 0,8 litre de lait par vache a été largement atteint puisque la production a augmenté de 2,82 litres sur 305 jours chez le premier éleveur et de 2,69 litres chez le deuxième. Dans le premier élevage, le gain de 7 grammes de concentré se traduit par une baisse de 2.239 kg d'aliment et, chez le second, 10 grammes de concentré en moins, ce qui équivaut au final à une baisse de 5.193 kg de consommation d'aliment.
Ces essais font également apparaître des améliorations sur la partie reproduction et vétérinaire. Et Philippe Médou-Marère de conclure : « Pour être efficace dans ce type de projet, il faut respecter les fondamentaux : ce qui se fera en plus sera valorisé. D'où l'importance de ces fondamentaux : des quantités d'eau suffisantes, un plan de complémentation individualisé (ration semi-complète), l'élevage des génisses et avoir la possibilité de prendre du recul entre l'effet produit et la démarche qui doit être chiffrée ! »
Concernant le Visiolait, Jean-Luc Besset et Guy Hébrar de la société Valosud insistent sur les données nouvelles que cet outil apportera : « Chaque mois, Visiolait mesure et optimise la rentabilité de vos laitières. Le lait est la mémoire de ce que la vache mange. Visiolait analyse chaque mois la composition fine du lait et nous informe donc sur les performances (efficacité laitière et protéique), de la santé des vaches (acidose, transit, fertilité, immunité) et de la rentabilité zootechnique du troupeau. Le Visiolait peut venir en complément du Lactoplan. L'idée étant d'avoir la capacité à chiffrer et définir l'impact réel de l'apport de lin. » Les éleveurs de ce groupe ont décidé de poursuivre leurs commandes en Luramalin pour faire un nouveau bilan en juin au moment de la réunion de clôture. D'autres éleveurs ont sollicité Lurali pour lancer la démarche sur leurs troupeaux.
Thierry Ladevèze
Pourquoi réintroduire des oméga 3 et du lin dans la ration ? Tout simplement pour poursuivre l'amélioration des résultats zootechniques du groupe, au niveau de l'alimentation et de la reproduction. « Concrètement, cela s'est traduit par l'introduction de lin dans le correcteur azoté (support ensilage mais) ; ce produit est baptisé le Luramalin. L'investissement dans le Luramalin devait se rentabiliser par l'augmentation de 0,8 litre de lait par jour, souligne Philippe Médou-Marère ». Deux supports aident à suivre l'évolution de l'introduction de lin dans la ration : le Lactoplan (gestion technico-économique du troupeau laitier) et le Visiolait (analyse infraliseur du lait) puisque des analyses de lait ont été effectuées chaque mois pour chaque producteur, sur des échantillons d'un mélange de quatre traites.
Deux élevages ont été suivis depuis 18 mois. Tout d'abord, celui de Marc Mirande, sur la zone de Navarrenx, avec 37 vaches, un quota de 330.000 litres de lait et, depuis six ans, il est impliqué dans le Lactoplan. L'essai a débuté courant 2010 ; l'éleveur est passé de 7.700 litres économique (avec 244 grammes de concentré) à 8 600 litres avec 237 grammes : « Peu de changement au niveau du concentré (moins 5 grammes) mais + 900 litres par vache, souligne Philippe Médou-Marère. La marge lait/concentré est passée de 1 792 € en 2009-2010 à 2 044 €. Précisons que le prix du litre de lait a également évolué, passant de 296 € à 318 € ».
Chez le deuxième éleveur, sur le secteur de Soumoulou, la moyenne économique est passée de 8 593 litres à 9.414 litres, soit + 821 litres en presque un an et demi (17 mois). En même temps, la consommation de concentré a diminué de 290 à 280 gr/litre de lait. La marge lait/concentré a progressé de 130 €, avec un prix de lait sensiblement équivalent. Deux outils de mesure
L'objectif d'augmenter de 0,8 litre de lait par vache a été largement atteint puisque la production a augmenté de 2,82 litres sur 305 jours chez le premier éleveur et de 2,69 litres chez le deuxième. Dans le premier élevage, le gain de 7 grammes de concentré se traduit par une baisse de 2.239 kg d'aliment et, chez le second, 10 grammes de concentré en moins, ce qui équivaut au final à une baisse de 5.193 kg de consommation d'aliment.
Ces essais font également apparaître des améliorations sur la partie reproduction et vétérinaire. Et Philippe Médou-Marère de conclure : « Pour être efficace dans ce type de projet, il faut respecter les fondamentaux : ce qui se fera en plus sera valorisé. D'où l'importance de ces fondamentaux : des quantités d'eau suffisantes, un plan de complémentation individualisé (ration semi-complète), l'élevage des génisses et avoir la possibilité de prendre du recul entre l'effet produit et la démarche qui doit être chiffrée ! »
Concernant le Visiolait, Jean-Luc Besset et Guy Hébrar de la société Valosud insistent sur les données nouvelles que cet outil apportera : « Chaque mois, Visiolait mesure et optimise la rentabilité de vos laitières. Le lait est la mémoire de ce que la vache mange. Visiolait analyse chaque mois la composition fine du lait et nous informe donc sur les performances (efficacité laitière et protéique), de la santé des vaches (acidose, transit, fertilité, immunité) et de la rentabilité zootechnique du troupeau. Le Visiolait peut venir en complément du Lactoplan. L'idée étant d'avoir la capacité à chiffrer et définir l'impact réel de l'apport de lin. » Les éleveurs de ce groupe ont décidé de poursuivre leurs commandes en Luramalin pour faire un nouveau bilan en juin au moment de la réunion de clôture. D'autres éleveurs ont sollicité Lurali pour lancer la démarche sur leurs troupeaux.
Thierry Ladevèze