Euralis : Christophe Peès prend du recul pour raison de santé
Christophe Congue, agriculteur de Moumour, a été nommé président délégué pour suppléer Christian Peès, qui doit faire face à des problèmes de santé.
Christian Peès, président du groupe Euralis, a fait savoir à son conseil d’administration, le vendredi 27 mars, qu’il mettait entre parenthèses ses activités au sein de la coopérative durant les prochains mois «pour des raisons de santé», annonce un communiqué de presse.
Pour le remplacer pendant son absence, le conseil d’administration a nommé Christophe Congues, agriculteur à Moumour, dans les Pyrénées-Atlantiques, au poste de président délégué. Il était, jusqu’à présent, président de la commission territoriale Sud Aquitaine et président délégué du pôle agricole.
Âgé de 47 ans, Christophe Congues est producteur de maïs semences, kiwis et de tabac. Investi depuis 6 ans dans les instances du groupe Euralis, il a été, dans sa vie d’avant, président de la Fédération des tabaculteurs (départemental et régional) et secrétaire général de France Tabac durant 15 ans. Une expérience qu’il mettra au profit de sa nouvelle mission.
«Nous avons une belle équipe au sein du bureau, souligne-t-il. On s’est réparti les tâches et les dossiers. Il faudra qu’on joue collectif le temps que Christian revienne». Car il en est bien conscient, on ne remplace pas comme cela le pilier du groupe Euralis. Son rôle de président délégué consistera donc à appliquer la feuille de route définie lors de la dernière assemblée générale. «Je piloterai le conseil d’administration pour faire en sorte que la stratégie soit appliquée.»
Fidèle à ses racines
Christophe Congues se définit, avant tout, comme un homme de terroir. «Je suis d’abord d’ici, et je vais me battre pour les gens d’ici, lâche-t-il. C’est ce combat pour le local qui, pour moi, a du sens». À ses yeux, le développement des activités du groupe à l’étranger est une nécessité économique car «il faut aller là où le développement se passe», mais elle ne doit pas couper les dirigeants de la base. «Il ne faut pas négliger notre agriculture, surtout par rapport aux mutations qui se dressent face à nous.»
L’activité semences illustre parfaitement cette volonté de rester proche du berceau de la maison mère. L’usine de production est à Lescar. «Nous n’avons pas délocalisé la production de semences destinées à nos agriculteurs, note Christophe Congues. Aujourd’hui, on a toutes les cartes en main. On n’est dépendant de personne. On produit ici ce que les agriculteurs vont semer ici».
S’adapter au Covid-19
Durant cet intermède, l’agriculteur béarnais désire donc rester au contact des coopérateurs, mais aussi des salariés. «Aujourd’hui, une des priorités c’est de livrer les agriculteurs pour qu’ils puissent semer les cultures de printemps. Et on ne pourra pas le faire seul. Nous avons donc besoin de mettre les salariés dans de bonnes conditions de sécurité.»
Le dirigeant d’Euralis sait aussi pouvoir compter sur l’investissement des salariés du groupe. «Par exemple, sur les 1.000 personnes du pôle agricole, 570 sont actuellement sur le terrain. D’autres en télétravail. C’est ce qui fait notre force. C’est une grande fierté de voir ainsi des salariés qui se donnent parce qu’ils savent que la saison se joue là. Il y a une vraie cohésion.»
Au sein du pôle alimentaire, des adaptations ont, par contre, été nécessaires. Rougier, qui alimente les restaurateurs, a été mis en sommeil le temps du confinement. Les deux autres marques du groupe, Stalaven (boucher-traiteur) et Montfort (grande distribution), continuent leur activité.
Autre atout à mettre en avant en cette période crise sanitaire, la proximité des Point Vert. «On a noté un regain d’activité, notamment du rayon “La table des producteurs” qui propose des produits issus de nos adhérents», assure Christophe Congues. Du local : de la fourche à la fourchette… C’est une des recettes essentielles en ces temps de crise.
Y. Allongue
Christophe Congue, président délégué d'Euralis