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Fin de trève sur le front laitier

Les producteurs de lait de vache ont demandé à  rencontrer les entreprises pour demander une revalorisation des prix : certaines ont accepté, d'autres non De nouvelles formes d'actions sont aujourd'hui envisagées.

Le 10 octobre, les acteurs de la filière laitière nationale avaient été réunis par le ministre de l'agriculture et le médiateur Francis Amand. Celui-ci avait alors affirmé que les entreprises étaient tenues de « respecter les contrats » signés avec les producteurs. Des démarches avaient alors été entreprises par les producteurs auprès des industriels un peu partout en France y compris dans notre région. Parmi les démarches engagées, la section laitière de la FDSEA des Pyrénées-Atlantiques­ avait décidé de rencontrer toutes les entreprises pour leur rappeler les recommandations du médiateur. Cette tournée des laiteries régionales a débuté le 4 novembre à  3A à  Lons par un entretien avec Thierry Lanuque, président de ce groupe coopératif. La section laitière basco-béarnaise a ensuite été reçue par les responsables de la SCA Haize Hegoa, Serge Ducasse et J.-L. Dachaguer, puis par le président de la coopérative Berria, Beà±at Saint-Esteben et son directeur Pierre Moles. Tournée des laiteries Également sollicité, le directeur des approvisionnements de la Fromagerie des Chaumes, Philippe Sellier a fait savoir qu'il ne souhaitait pas recevoir la section laitière « car le prix est discuté avec les organisations de producteurs ». Le responsable de la FDSEA 64, François Lavigne, lui a expliqué qu'il ne s'agissait nullement d'empiéter sur le rôle des OP : « la FDSEA souhaite simplement connaître la position de Bongrain concernant le prix pour la fin d'année ». M. Sellier a alors proposé un rendez-vous à  François Lavigne et Christophe Lasseguette le jeudi 14 novembre. Mais, M. Sellier s'est ravisé au dernier moment et a finalement refusé de recevoir les deux responsables !. Pour ce qui est Danone, le responsable des relations avec les producteurs dans le Sud-Ouest, Lucien Lahore, a également été contacté le 18 novembre. Au même moment, au niveau national, une délégation des représentants de quatre OP, représentant 75 % de la collecte de Danone produits frais France avait invité la direction de ce groupe à  la Maison du lait à  Paris à  13 h 30. « Cette réunion visait à  déterminer le mécanisme final pour établir l'évolution du prix du lait sur l'année 2013. Il y a urgence à  finaliser la méthode définitive avant l'annonce du prix du lait du mois de décembre » expliquent les producteurs. Danone joue la montre La direction de Danone a proposé de discuter de ce sujet le 6 décembre. « Ce sera trop tard », estiment les producteurs qui accusent la société, de « jouer la montre ». Il importe en effet « d'établir les conditions d'une augmentation du prix du lait payé pour 2013 en tenant compte des éléments de la médiation avec les pouvoirs publics, et définir ainsi la base de référence pour l'année 2014 », explique Gilles Durlin, président de l'OP Danone de Bailleul. Ce climat tendu pour ne pas dire de blocage, se vérifie au niveau régional. Selon la FRPL (Fédération régionale des producteurs), il semble bien qu'aucune entreprise ne soit aujourd'hui disposée à  respecter les contrats et à  répercuter une hausse de prix. « Cette revalorisation est pourtant indispensable, ne serait-ce que pour couvrir les charges de production », martèle François Lavigne.
Ce message s'adresse non seulement aux transformateurs mais aussi à  la distribution afin de permettre à  chaque maillon de la filière pouvoir dégager un revenu. Actions, mode d'emploi Dans un contexte de marché plutôt favorable, notamment à  l'export, il importe en effet de redonner de la rentabilité à  la production laitière. « Ce n'est plus le cas » déplore François Lavigne qui évoque une nouvelle fois la forte augmentation des charges. Le responsable FDSEA insiste aussi sur l'urgente nécessité de redonner des perspectives aux producteurs : « redonner aussi aux jeunes l'envie de prendre la relève ». Parmi les leviers permettant d'infléchir la position des industriels, la FNPL demande que les OP puissent engager, pour le compte des éleveurs, des actions en justice pour non-respect des contrats. Et au plan national comme plus localement, « il faut désormais s'attendre très prochainement à  des actions coups de poing », confie F. Lavigne. Tel est en tout cas le mot d'ordre national. Guy Mimbielle
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