Immobilisme et réglementation mènent l’agriculture française «droit dans le mur»
Ce mardi 7 juin, un peu partout en France, des opérations syndicales ont été menées par les FDSEA et les JA dans le cadre d’une journée nationale de mobilisation. L’enjeu est de «redonner une véritable politique à notre agriculture». La veille, à Pau et à Anglet, la FDSEA et les JA des Pyrénées-Atlantiques ont donné le coup d’envoi des actions en condamnant les entrées de la DDTM sur les deux sites.
Pour justifier cette journée nationale d’actions syndicales, Dominique Barrau rappelle que de nombreuses filières sont plongées dans une crise qui s’éternise. Depuis un an, «outre les filières d’élevage, le secteur des grandes cultures est lui aussi entré dans la crise des prix et personne ne voit la moindre éclaircie…» constate le secrétaire général de la FNSEA. De son côté, Bernard Layre, le président de la FDSEA 64, fustige «l’inertie d’une administration qui s’est emmurée dans son immobilisme».
Le retard des paiements des aides PACen est une nouvelle illustration: «l’État doit encore plus de 2milliards d’euros aux agriculteurs!», faisait remarquer la semaine dernière Dominique Barrau. Alors que l’informatisation devrait accélérer le traitement des dossiers, le versement des aides ne sera effectué qu’en fin de cette année 2016, s’indignait Bernard Layre. Ajouté à l’empilement de contraintes et de réglementations, cet immobilisme «nous mène droit dans le mur», ajoutait le président de la FDSEA.
Pour le président de la FDSEA des Pyrénées-Atlantiques «l’agriculture et l’alimentation méritent une vraie politique». Ce message est d’autant plus nécessaire que, dans le département comme ailleurs, la situation des marchés ne s’est guère améliorée par rapport à l’an dernier.
Un plan d’urgence à reconduire
Même si l’on observe une reprise en porcins, la situation de l’élevage est toujours aussi préoccupante: aux difficultés économiques des secteurs de la viande bovine ou du lait est venu se greffer le douloureux épisode de l’influenza aviaire chez les éleveurs de volailles et palmipèdes.
L’intense mobilisation de l’an dernier avait permis d’obtenir certaines avancées. Le plan d’urgence avait ainsi pris en compte partiellement les situations les plus difficiles: notamment celles des jeunes et des récents investisseurs. Autres types de mesures qui allaient «dans le bon sens», la baisse des prélèvements sociaux avait permis de replacer l’agriculture française dans la moyenne européenne.
La reconduction du plan d’urgence ainsi que de l’année blanche s’avère indispensable, estime la FNSEA qui dénonce par ailleurs «l’inadmissible retard des paiements des aides PAC». Au plan national, «l’État doit encore plus de deux milliards d’euros aux agriculteurs!», s’insurge Dominique Barrau qui fait remarquer que l’informatisation des déclarations devrait, au contraire, faciliter et accélérer les traitements et le paiement des dossiers.
Juste rémunération
Autre sujet récurrent maintes fois exprimé lors de manifestations agricoles, la FNSEA et JA ont redit, au cours des actions de ce mardi 7 juin la nécessité de revoir le mode de relation entre les différents acteurs des filières. Le maillon de la production revendique encore et toujours une juste rémunération pour le rôle qu’il joue en matière d’approvisionnement alimentaire et de défense de l’environnement.
La FNSEA rappelle enfin que les agriculteurs ont besoin de sécurité sur le court terme et de lisibilité sur le moyen terme: ces deux conditions sont mises à mal du fait de l’abandon des systèmes de régulation qui avaient pourtant fait leurs preuves au plan européen.
Guy Mimbielle
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