Influenza aviaire: la vigilance à son paroxysme
Suite aux quelques cas de foyers d’influenza aviaire détectés dans le Sud-Ouest depuis le 1er décembre, le ministère de l’agriculture a relevé à “élevé”, le 6 décembre, le niveau de risque vis-à-vis de la maladie sur l’ensemble du territoire national. De leur côté, les professionnels appellent à la plus grande vigilance et demandent aux éleveurs de «respecter les mesures de biosécurité». Le ministère rappelle que le virus est «inoffensif pour l’Homme».
À ce jour, vendredi 9 décembre, 12 foyers d’influenza aviaire ont été confirmés dans les élevages du Sud-Ouest. Depuis le 1er décembre où avait été décelé le premier cas, six autres foyers ont été confirmés dans le seul département du Tarn. Cinq autres foyers avaient été confirmés le vendredi 2 décembre dans le Gers (3), les Hautes-Pyrénées (1) et le Lot-et-Garonne (1). Dans ces cinq élevages, il y a un lien épidémiologique direct avec le second foyer confirmé dans le Tarn — lui-même voisin du premier foyer — puisqu’ils avaient récemment reçu des lots de canards prêt-à-gaver de cet élevage.
«On est confronté à un virus très agressif pour les animaux, avec des taux de mortalité très élevés constatés sur les palmipèdes, mais totalement inoffensif pour l’homme, commente le président du Cifog, Christophe Barrailh. On pense d’abord aux éleveurs, qui travaillent au quotidien dans leur élevage, mais aussi aux consommateurs qui peuvent avoir toute confiance dans les produits. Il convient donc de déconnecter totalement cette problématique de la consommation. Ce point a été confirmé par l’Anses».
Afin de prévenir tout risque de contamination supplémentaire, des mesures de protection renforcées ont été mises en place sur l’ensemble du territoire: l’obligation de confinement ou de pose de filets permettant d’empêcher tout contact avec les oiseaux sauvages pour tous les élevages commerciaux de volailles (sauf dérogation précisée par arrêté) et toutes les basses-cours (sans dérogation possible), l’interdiction de tout rassemblement de volailles vivantes et en particulier des marchés de volailles vivantes, puis enfin, l’interdiction de lâchers de gibiers à plumes sur tout le territoire national.
«Les professionnels sont bien préparés»
«La mise en œuvre de ces mesures est essentielle et dépend de la mobilisation et de l’engagement de tous les acteurs du secteur, afin d’éviter l’installation de ce virus sur notre territoire et de protéger les élevages contre le risque qu’il représente», précise la préfecture des Pyrénées-Atlantiques dans un communiqué de presse. Pour le président du Cifog, «la meilleure manière de lutter contre le virus reste de respecter les mesures de biosécurité. Les professionnels sont bien préparés à gérer une telle problématique et disposent des procédures nécessaires pour maîtriser la situation».
L’objectif de ces mesures est de contenir le virus. Pour l’heure, les autorités ont confirmé que tous les animaux contaminés proviennent d’une même exploitation située à Almayrac dans le Tarn, voisine du premier foyer détecté. «Tous les cas avérés ou suspectés sont bien issus des déplacements des animaux depuis cet élevage tarnais, ou par contact direct avec ce site, confirme Christophe Barrailh. Toutefois, nous sommes encore dans une phase de migration au niveau de la faune sauvage. Ainsi, nous avons demandé aux pouvoirs publics de mettre en œuvre un dispositif permettant d’agir au plus vite en déployant, à titre conservatoire, le périmètre des 10 km autour d’un élevage enregistrant une très forte mortalité sans attendre les résultats du laboratoire national de référence. Un des enjeux majeurs dans la situation actuelle consiste à gagner du temps sur le virus».
Les fêtes de fin d’année approchant à grand pas, la profession se veut rassurante: ces cas d’influenza aviaire n’auront pas d’incidence sur la disponibilité du foie gras dans les magasins pour les fêtes. «Nos messages principaux: rester vigilants, signaler toute suspicion et respecter les mesures de biosécurité», conclut Christophe Barrailh.
Y. A. et F. B.
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