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La colère des éleveurs de chevaux de trait

Les éleveurs redoutent d'être les dindons de la farce dans le cadre du désengagement de l'État dans les haras nationaux. Selon eux, «Â on privilégie le pur-sang au trait ».

file-Roland Couloumat, président d'Aquitrait, encadré par André Paris, président du syndicat du Haut-Ossau, et Pierre-Yves Pose, président de l'AECA, a dénoncé les «Â conséquences très graves pour les éleveurs aquitains » du désengagement de l'
Roland Couloumat, président d'Aquitrait, encadré par André Paris, président du syndicat du Haut-Ossau, et Pierre-Yves Pose, président de l'AECA, a dénoncé les «Â conséquences très graves pour les éleveurs aquitains » du désengagement de l'
Les éleveurs de chevaux de trait d'Aquitaine sont aujourd'hui exaspérés. Ils ont exprimé leur ras-le-bol lors de l'assemblée générale d'Aquitrait1, organisée le samedi 12 mars à  Sévignacq-Meyracq, dans les Pyrénées-Atlantiques. En lisant la lettre de Franck Barlet, directeur territorial Aquitaine Poitou-Charentes des Haras nationaux, dont certains ont vivement regretté l'absence, le président d'Aquitrait, Roland Couloumat, s'attendait à  des réactions virulentes. Ce fut bien le cas. Motif de la colère ? La décision de l'État de réorganiser sa politique équestre, de recentrer ses activités en rapprochant d'une part les Haras nationaux du Cadre noir au sein de l'Institut français du cheval et de l'équitation (IFCE). Une lettre qui fàche
L'État a également choisi de placer sous gouvernance professionnelle et régionale les missions dites concurrentielles de la filière équine au sein d'un Groupement d'intérêt public (GIP), France Haras. Constitué pour une durée renouvelable de 5 ans, c'est ce dernier qui intéresse plus particulièrement les éleveurs. En résumé, plus de Haras nationaux, un désengagement financier de l'État et un glissement vers des structures locales et privées à  l'horizon 2014.
« Cela a des conséquences très graves pour les éleveurs aquitains », poursuivait le président Couloumat. Ceci d'autant plus que les Pyrénées-Atlantiques (285 éleveurs pour 1200 juments) représentent la plus grande poulinière de France. « Les Haras nationaux avaient la triple fonction d'étalonnage (reproduction, sevrage et poulinage), d'animation du réseau de sites inséminateurs et de mises en place de structures autonomes ». Sur toutes ces activités, les haras étaient déficitaires et l'État complétait. « La création de France Haras a pour vocation d'équilibrer les comptes, mais comment vont-ils faire ? ». En tous les cas, l'État ferme le robinet de façon ferme et définitive. Le glissement, vers le local et le privé, inquiète tout particulièrement André Paris, président du syndicat du Haut-Ossau, qui n'hésite pas à  parler de politique équine bling-bling. « On privilégie le pur-sang au trait, peste-t-il. J'ai l'impression qu'en 2014 on va nous donner un bébé à  l'agonie et qu'après, ne pouvant faire face, on nous accusera de l'avoir tué ». Et d'évoquer une politique de sape. « En 2008, nous avons réussi à  maintenir les tournées et les tarifs mais, en 2009, on nous a imposé la synchronisation des chaleurs. Sans compter qu'en 4 ans, nous avons eu quatre directeurs des haras ». À cela il faut ajouter la suppression des tournées d'insémination artificielle et des points de regroupement. « Le comble c'est que les haras n'ont pas d'étalon à  nous prêter, en particulier pour les juments ardennaises ».
André Paris a demandé en vain un moratoire afin de tout mettre à  plat. « Nous essayons de développer une filière viande équine bio. Toutes ces contraintes ne vont pas dans le bon sens. Nous voulons bien construire des GIP locaux mais pas avec les techniques imposées actuellement. Nous ne voulons pas que tout cela se fasse au-dessus de nos têtes ». Le responsable ossalois préconise que « chaque GIP local à  venir soit validé par chaque syndicat ». Pour l'heure la situation est particulièrement difficile pour les éleveurs ne possédant qu'une ou deux juments, cas plutôt courant dans les vallées pyrénéennes.
D'où une question qui fusait dans l'assemblée. « Pourquoi, alors que nous avons une vocation agricole, ne pas nous séparer des courses et du loisir, et nous rapprocher d'autres syndicats de type FNSEA ? ». Cela, en l'état actuel, paraît difficile à  réaliser, le monde des courses étant en partie financeur, via les paris, du développement du cheval de trait (fonds éperon). 1. Aquitrait : Fédération régionale de douze syndicats d'éleveurs de chevaux lourds, dont six dans les Pyrénées-Atlantiques.
Philippe Delvallée

Les bonnes nouvelles
Il existe des motifs de satisfaction en matière d'élevage de chevaux de trait, selon Roland Couloumat. « Nous sommes parvenus à  rentrer au sein du conseil d'administration de France Trait. Nous pouvons donc influer sur les décisions prises, lesquelles étaient intimement liées auparavant aux berceaux de races ». L'Aquitaine n'est en effet qu'une zone d'élevage. « Nous avons également empêché que nos chevaux soient considérés comme animaux de compagnie ».
Dissolution du Conseil des équidés élevage régional, remplacé par l'Association des éleveurs de chevaux aquitains suite à  des malversations (343.000 € détournés), confiance retrouvée auprès de la Région ou encore classement en races menacées sont autant de bonnes nouvelles.
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