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La croissance durable de Maisadour

Pour un peu, la campagne 2012-2013 paraîtrait presque normale. Une nouvelle fois, Maisadour a présenté un bilan (clôturé au 30 juin) pour le moins flatteur, lors de son assemblée générale, mardi 3 décembre 2013 à  Hagetmau.

file-Directeur général du groupe Maisadour depuis 2008, Thierry Blandinières quitte le groupe sur un bilan solide. Les dirigeants du groupe et les responsables politiques départementaux lui ont rendu un hommage appuyé. © Le Sillon
Directeur général du groupe Maisadour depuis 2008, Thierry Blandinières quitte le groupe sur un bilan solide. Les dirigeants du groupe et les responsables politiques départementaux lui ont rendu un hommage appuyé. © Le Sillon
Le chiffre d'affaires du groupe coopératif landais a poursuivi une croissance soutenue (+ 10%) et frôle désormais le milliard et demi d'euros (1,49 million). Le résultat net est lui aussi positif, à  hauteur de 2,5 millions d'euros. On oublierait presque que la période en question a été marquée par un contexte extrêmement délicat. Il faut se souvenir notamment de la situation sur le marché des céréales, bien différente de celle d'aujourd'hui. «Le mais a été payé jusqu'à  213 euros la tonne Un record jamais vu», affirme le directeur général, Thierry Blandinières. Si cet élément explique une partie de la hausse de chiffre d'affaires du pôle végétal (pour 40 millions d'euros environ), il se répercute mathématiquement par des coûts de production très élevés au niveau des filières animales. Or, le choix a été fait de «payer le mais à  son maximum tout en maintenant le système d'indexation des marges des éleveurs», indique le président Michel Prugue. La stratégie fait ses preuves Dictée par la volonté de privilégier le revenu des coopérateurs, cette stratégie n'était pas sans risque pour le groupe et ses entreprises de transformation surtout. «Ce choix n'a pas été fait dans toutes les coopératives», note le président. D'ailleurs, les résultats du pôle aval s'en sont ressentis, mais le groupe a fait mieux que sauver les meubles. Il le doit avant tout à  son modèle économique et aux orientations choisies en matière de positionnement de ses produits agroalimentaires. Depuis plusieurs années déjà , Maisadour mise sur un équilibre entre ses différents pôles. Une manière de ne pas mettre tous les oeufs dans le même panier. Le groupe s'appuie surtout sur la recherche de débouchés à  forte valeur ajoutée pour ses filières animales et son activité gastronomie. L'idée consiste à  créer un portefeuille de marques puissantes, elles-mêmes adossées à  des signes officiels de qualité, dans un objectif de montée en gamme des produits et d'innovation permanente. Toutes les opérations entreprises, en terme de restructuration ou de développement, suivent cette ligne de conduite. À ce titre, l'exercice 2012-2013 a été marqué par une redistribution des cartes sur la filière volailles. Pour des raisons de compétitivité, l'ancien abattoir Dangoumeau, à  Clermont (40), a été fermé. Celui de la Sovol, à  Pontonx-sur-l'Adour, a été restructuré. À chaque fois, les activités ont été recentrées sur le site des Fermiers landais, à  Saint-Sever. «Tout cela s'est fait sans bruit, avec un accompagnement au niveau social et le souhait de reclasser les employés», rassure Thierry Blandinières, qui tient à  remercier les salariés pour leur état d'esprit dans les discussions. Afin de financer un plan compétitivité-emploi, 6millions d'euros ont été provisionnés lors du dernier exercice. Cette somme explique en partie la baisse de l'excédent brut d'exploitation (EBE) du groupe. Pour la filière volailles, la prochaine étape de la réflexion concerne la frange périgourdine de Fermiers du Sud-Ouest, car la santé de l'abattoir de Terrasson reste bancale. L'outil vient d'être remis au goût du jour et l'idée de la création d'une plate forme logistique fait son chemin. Au niveau du pôle agroalimentaire, l'autre épisode majeur de l'année écoulée concerne l'entrée dans les produits de la mer, au travers de la filiale MMVH (qui réunit Maisadour, Vivadour et Val de Sèvres). Un choix loin d'être anodin. Pour les dirigeants, ce secteur doit être un nouveau tremplin pour la croissance du groupe dans les années à  venir. En mars, la production de saumon fumé a été lancée via la marque Delpeyrat, après la reprise de la Saumonerie Saint-Ferréol (43). Dans la continuité, le groupe a fait l'acquisition de Viviers de France (poissons frais) auprès des Norvégiens de Norway Seafoods. L'opération a été officiellement validée lundi dernier. Autre reprise, la société Pêcheurs d'Islande. Spécialiste du saumon fumé basé en Seine-Maritime, elle a été rachetée pour un euro symbolique. Face à  la crise qui touche le monde de l'agroalimentaire, ces rachats illustrent «les opportunités régulières de reprise qui se présentent dans ce secteur», commente Thierry Blandinières. Dans cette production aussi, Maisadour entend rentrer «par le haut». C'est pourquoi, Delpeyrat vient de lancer le concept de saumon «supérieur», qui a fait vivement réagir son principal concurrent. «On fait bouger les lignes, note Thierry Blandinières. Notre marque est en train de monter en puissance». Dans les années à  venir, le chiffre d'affaires de ce secteur présentera un potentiel de croissance évident. De 130 millions d'euros aujourd'hui, il pourrait passer à  200 millions d'ici 4 à  5 ans. La locomotive du foie gras Dans ce vaste chantier de développement, la filière palmipèdes n'est pas en reste. Dernièrement, le groupe vient d'imaginer la démarche de production «100% Sud-Ouest». Cette stratégie, qui vise à  se démarquer commercialement, s'est traduite par la relocalisation des élevages de canards reproducteurs et des couvoirs. Une ferme de reproduction a été mise en route en Aignan (32) et une autre va voir le jour à  Carrère (64). «Au total, tout cela s'est traduit par la création de 50 emplois», note le directeur général. Sur le plan commercial, Delpeyrat reste la marque motrice au niveau du foie gras. Un récent investissement sur le site de Saint-Pierre-du-Mont lui permet de proposer des produits innovants, à  plus forte valeur ajoutée. À côté de celle-ci, la marque Excel va disparaître au profit de Sarrade. Cette dernière bénéficie d'une meilleure visibilité, selon les responsables. Nouveau directeur général Saumon, foie gras, volailles Maisadour est en train de déployer un système solide et durable, pour offrir à  ses adhérents des débouchés à  forte valeur ajoutée. Dans le groupe depuis dix ans, Thierry Blandinières est pour beaucoup dans la conception de cette feuille de route. Depuis son arrivée aux manettes de Delpeyrat en 2003, l'entreprise a été redressée, puis a multiplié par cinq son chiffre d'affaires. Dans le même temps, Maisadour a presque triplé de volume.
Michel Prugue a tenu à  rendre hommage à  ce «visionnaire». Le président a aussi voulu rassurer les adhérents quant à  l'avenir du groupe. La ligne est bien tracée, selon lui. Un nouveau directeur général vient d'être recruté. Il prendra ses fonctions durant le premier trimestre 2014. Malgré ce changement de taille, le groupe dipose des relais de croissance nécessaires pour envisager l'avenir sereinement. Fabien Brèthes
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