La facture cachée de l'énergie
Si 52 % de la facture énergétique de la ferme France sont consacrés à la consommation « directe » d'énergie (fioul, gaz, électricité), les 48 % restants sont payés par les agriculteurs à travers les intrants.
Carburant, gaz, électricité : à travers leurs factures, les agriculteurs savent que l'énergie qu'ils consomment « directement » représente une part importante – et mesurable – de leurs charges. On savait moins, en revanche, que les producteurs payent un tribut non-négligeable lié à l'énergie « indirecte », nécessaire à la production et au transport des intrants qu'ils achètent.
Charges directes et indirectes d'énergie sont même quasiment égales, conclut une étude que l'Ademe (Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie) s'apprête à publier. Elles représenteraient respectivement 52 et 48 % des charges liées à l'énergie qui atteindraient, en 2009, 12.300 euros en moyenne par exploitation.
130 % entre 1990 et 2010
Cette analyse économique de la dépendance de l'agriculture à l'énergie s‘intéresse au poids économique que représente l'énergie par rapport à l'ensemble des charges que doivent assumer les exploitations agricoles. Un travail de prospective sur la période 2010-2020, met également en lumière la vulnérabilité économique des exploitations agricoles, dans un contexte où le prix de l'énergie est orienté tendanciellement à la hausse.
Selon l'étude, les charges liées à l'énergie ont augmenté de 130 % entre 1990 et 2010. Elles atteignent 12.300 euros en moyenne par exploitation en 2009. 52 % de ce montant sont imputables à la consommation d'énergie directe (fioul, gaz, électricité), 27 % au poids de l'énergie dans le coût des engrais et 15 % à l'énergie indirecte via l'alimentation animale.
La première dépense d'énergie de la ferme France est le carburant, constatent les auteurs, qui concluent : « De forts enjeux pèsent donc sur des actions telles que les passages aux bancs d'essais moteurs, les formations à l'éco-conduite, l'adaptation des moteurs aux travaux ou la mutualisation des machines agricoles ». En prenant un scénario où le prix du pétrole atteindrait un pic à 150 $ le baril en 2015, l'étude conclut que sur la période 1990-2020, les coûts liés à l'énergie, directs et indirects, représenteraient 12 à 20 % des charges variables, avec un pic de dépendance de la ferme France en 2015. Cette vision à l'échelle de la ferme France masque la forte hétérogénéité entre les filières de production, qui est l'un des enseignements de l'étude.
Si l'on regarde séparément les OTEX (orientation technico-économique des exploitations), l'horticulture/maraîchage arrive en tête des filières les plus vulnérables : l'énergie pèse pour 25 % des charges variables des exploitations. Les grandes cultures, céréales oléoprotéagineux se distinguent aussi nettement, avec une part des charges liées à l'énergie de 22 %. Viennent ensuite les systèmes polyculture (20,7 %), granivore (19,2 %), ou encore polyculture élevage (18,7 %). Cette étude pourrait éclairer les réflexions en cours sur la compétitivité des exploitations, sur les nouveaux modèles agricoles, sur lesquels Stéphane Le foll entend travailler ou sur la transition énergétique voulue par François Hollande. Par ailleurs, même si l'étude ne vise pas à évaluer l'efficacité des politiques publiques, elle pose un regard sur les dispositifs mis en oeuvre : plan de performance énergétique des exploitations, fonds chaleur et soutiens aux énergies renouvelables Sur la même période, les charges totales des exploitations augmentent aussi, passant de 30.000 euros par exploitation en moyenne en 1990 à 60.000 euros en 2009. Profils variés
L'étude de l'Ademe montre aussi que le poids de chaque poste de dépense varie fortement d'une filière à l'autre. Pour les grandes cultures, les postes les plus importants de dépenses liées à l'énergie sont le carburant et les engrais.
En 2015, ces postes pèseraient respectivement 10 % et 6 % de l'indice de dépendance (rapport des charges liées à l'énergie sur les charges variables de l'OTEX). Pour les systèmes granivores (volaille, porc), c'est au contraire le gaz qui arrive en tête : il représente près d'un tiers des charges liées à l'énergie. Les aliments pèsent quant à eux pour deux tiers de ces charges d'énergie et représentent 13 % de l'indicateur de dépendance.
Cette analyse économique de la dépendance de l'agriculture à l'énergie s‘intéresse au poids économique que représente l'énergie par rapport à l'ensemble des charges que doivent assumer les exploitations agricoles. Un travail de prospective sur la période 2010-2020, met également en lumière la vulnérabilité économique des exploitations agricoles, dans un contexte où le prix de l'énergie est orienté tendanciellement à la hausse.
Selon l'étude, les charges liées à l'énergie ont augmenté de 130 % entre 1990 et 2010. Elles atteignent 12.300 euros en moyenne par exploitation en 2009. 52 % de ce montant sont imputables à la consommation d'énergie directe (fioul, gaz, électricité), 27 % au poids de l'énergie dans le coût des engrais et 15 % à l'énergie indirecte via l'alimentation animale.
La première dépense d'énergie de la ferme France est le carburant, constatent les auteurs, qui concluent : « De forts enjeux pèsent donc sur des actions telles que les passages aux bancs d'essais moteurs, les formations à l'éco-conduite, l'adaptation des moteurs aux travaux ou la mutualisation des machines agricoles ». En prenant un scénario où le prix du pétrole atteindrait un pic à 150 $ le baril en 2015, l'étude conclut que sur la période 1990-2020, les coûts liés à l'énergie, directs et indirects, représenteraient 12 à 20 % des charges variables, avec un pic de dépendance de la ferme France en 2015. Cette vision à l'échelle de la ferme France masque la forte hétérogénéité entre les filières de production, qui est l'un des enseignements de l'étude.
Si l'on regarde séparément les OTEX (orientation technico-économique des exploitations), l'horticulture/maraîchage arrive en tête des filières les plus vulnérables : l'énergie pèse pour 25 % des charges variables des exploitations. Les grandes cultures, céréales oléoprotéagineux se distinguent aussi nettement, avec une part des charges liées à l'énergie de 22 %. Viennent ensuite les systèmes polyculture (20,7 %), granivore (19,2 %), ou encore polyculture élevage (18,7 %). Cette étude pourrait éclairer les réflexions en cours sur la compétitivité des exploitations, sur les nouveaux modèles agricoles, sur lesquels Stéphane Le foll entend travailler ou sur la transition énergétique voulue par François Hollande. Par ailleurs, même si l'étude ne vise pas à évaluer l'efficacité des politiques publiques, elle pose un regard sur les dispositifs mis en oeuvre : plan de performance énergétique des exploitations, fonds chaleur et soutiens aux énergies renouvelables Sur la même période, les charges totales des exploitations augmentent aussi, passant de 30.000 euros par exploitation en moyenne en 1990 à 60.000 euros en 2009. Profils variés
L'étude de l'Ademe montre aussi que le poids de chaque poste de dépense varie fortement d'une filière à l'autre. Pour les grandes cultures, les postes les plus importants de dépenses liées à l'énergie sont le carburant et les engrais.
En 2015, ces postes pèseraient respectivement 10 % et 6 % de l'indice de dépendance (rapport des charges liées à l'énergie sur les charges variables de l'OTEX). Pour les systèmes granivores (volaille, porc), c'est au contraire le gaz qui arrive en tête : il représente près d'un tiers des charges liées à l'énergie. Les aliments pèsent quant à eux pour deux tiers de ces charges d'énergie et représentent 13 % de l'indicateur de dépendance.