La filière lait se mobilise autour de la qualité
Éleveurs, vétérinaires, techniciens, professionnels du matériel de traite et de l'alimentation animale ont dressé l'état des lieux des plans d'actions contre les mammites, germes cellules et autres butyriques
La qualité du lait Le sujet n'est vraiment pas nouveau mais il est encore et toujours d'actualité ! La problématique des mammites et des taux (cellulaires en particulier) demeure ainsi une préoccupation majeure pour la filière régionale. À commencer par les producteurs eux-mêmes dont une partie des revenus est conditionnée par ce paramètre. « La situation a même tendance à stagner, voire se dégrader » regrette Jean-Louis Lafitau, président de la commission bovins lait de la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques.
Pour nombre d'éleveurs, les mammites sont ainsi considérées comme « une véritable fatalité ». Plus que jamais, ce dossier doit donc redevenir « une grande cause de la filière » et faire l'objet d'une « mobilisation générale », assène Jean-Louis Lafitau. Dans cette logique, la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques a pris l'initiative de réunir, le 3 novembre dernier à Orthez, les différents partenaires concernés : Fédération départementale des producteurs de lait (FDPL), vétérinaires, Groupement de défense sanitaire, concessionnaires de machines à traire, fabricants d'aliments, techniciens de PACE (Pyrénées-Atlantiques Conseil Élevage), des laiteries, de l'insémination, représentants de collectivités territoriales Soit une cinquantaine de participants qui a fait part de ses expériences respectives.Peut et doit mieux faire
Présenté par Benoît Croharé, animateur Qualité du lait Sud-Aquitaine, l'état des lieux confirme bien que « le Sud-ouest peut mieux faire en matière de qualité du lait ». Les Pyrénées-Atlantiques ont des résultats certes un peu meilleurs que d'autres départements, tant pour les germes, les cellules et les butyriques. Mais globalement, la situation mérite d'être améliorée : avec un niveau moyen qui avoisine les 300.000 cellules à Cilaisud, le bassin Sud-ouest se situe en effet en deçà d'autres régions telles la Bretagne. Il existe donc des marges importantes de progrès, c'est pourquoi chaque opérateur à son niveau est mobilisé sur le dossier.
Joël Estrabou de la fromagerie des Chaumes présentait ainsi les modalités de contrôles des substances inhibitrices. En cas d'un premier test positif de présence de telles substances (antibiotiques, antiseptiques, antifongiques), des tests complémentaires sont effectués : au final, 30 % des suspicions initialement détectées sont avérées
Christèle Martinez et Yves Copin du groupe 3A présentaient la nouvelle grille Cilaisud en vigueur depuis avril 2011. Ils dévoilaient aussi les modifications prévues à compter du 1er janvier 2012 : la nouvelle grille introduira des changements qui devraient inciter à une plus grande réactivité vis-à -vis des problèmes de qualité.
Le Dr Le Mercier du Groupement technique vétérinaire des Pyrénées-Atlantiques insistait sur le coût de mammites pour les éleveurs. Ce coût global moyen annuel est de 11,40 euros pour 1.000 litres de lait, soit 78 euros par vache et par an. Ce montant englobe à la fois des surcoûts de production (pour un tiers) tels que des frais vétérinaires, d'hygiène ou nutritionnels mais aussi des pertes (pour deux tiers du coût) : il s'agit de pertes de production (manque de lait) mais aussi de pénalités de paiement. Les mammites sont aussi cause de mortalité accrue dans le troupeau, d'augmentation du nombre des réformes et de travail supplémentaire : autant de facteurs qui interfèrent à la fois sur le portefeuille et le moral des éleveurs.
Parmi les solutions au service des éleveurs, M. Le Mercier citait l'auto-diagnostic mis au point par l'ENV (école nationale vétérinaire) de Nantes en collaboration avec l'institut de l'élevage (Idele). Cet autodiagnostic s'appuie sur un bilan sanitaire de l'élevage et plus précisément sur l'hygiène dans le bàtiment, le contrôle des machines à traire, les premiers jets de traite, le comptage des cellules Autre outil au service des éleveurs, le PQI (plan qualité interprofessionnel). « Un plan, précise Benoît Croharé, qui s'adresse aux producteurs dont trois moyennes mensuelles successives ont dépassé les 400.000 cellules ».
Pascale Pierret du GDS évoquait quant à elle le « plan mammites cellules » qui prévoit l'intervention du vétérinaire ainsi que diverses opérations correctives (contrôle du lait, de la machine à traire, du bàtiment, avec possibilité d'intervention du GDS pour l'ambiance ou de la chambre d'agriculture si ledit bàtiment est défectueux). 154 éleveurs depuis 2005 ont bénéficié de cet accompagnement dont le coût est partiellement pris en charge par la caisse sanitaire du GDS.
Sylvie Dubarry de Pyrénées-Atlantiques Conseil Élevage listait ensuite tous les documents et outils proposés par le contrôle laitier dans son « plan cellules ». Enfin, les collectivités territoriales contribuent elles aussi à cet arsenal technique : les éleveurs peuvent ainsi bénéficier de « chèques conseil » octroyés par la Région sur quatre thématiques précises : mammites et cellules, vaches incurables, semences sexées et amélioration fécondité
Guy Mimbielle
Contact : Benoît Croharé - animateur qualité du lait Sud Aquitaine - Chambre d'agriculture 64 - 124 bd Tourasse - 64 078 Pau Cedex. Tél. : 05 59 90 18 31. Mail : b.crohare pa.chambagri.fr Comité de pilotage
Jean-Louis Lafitau président de la commission bovins lait de la chambre d'agriculture 64 dresse un bilan positif de cette rencontre, surtout du fait de l'importante participation. L'objectif était de réunir tous les partenaires concernés, « les mettre au même niveau d'information », dresser un état des lieux précis, étudier les possibilités d'amélioration des dispositifs. Il importe en effet de « coordonner nos actions pour être encore plus efficaces et réactifs » estime M. Lafitau. C'est pourquoi, la prochaine étape de la mobilisation va consister en la mise en place d'un comité de pilotage.
Pour nombre d'éleveurs, les mammites sont ainsi considérées comme « une véritable fatalité ». Plus que jamais, ce dossier doit donc redevenir « une grande cause de la filière » et faire l'objet d'une « mobilisation générale », assène Jean-Louis Lafitau. Dans cette logique, la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques a pris l'initiative de réunir, le 3 novembre dernier à Orthez, les différents partenaires concernés : Fédération départementale des producteurs de lait (FDPL), vétérinaires, Groupement de défense sanitaire, concessionnaires de machines à traire, fabricants d'aliments, techniciens de PACE (Pyrénées-Atlantiques Conseil Élevage), des laiteries, de l'insémination, représentants de collectivités territoriales Soit une cinquantaine de participants qui a fait part de ses expériences respectives.Peut et doit mieux faire
Présenté par Benoît Croharé, animateur Qualité du lait Sud-Aquitaine, l'état des lieux confirme bien que « le Sud-ouest peut mieux faire en matière de qualité du lait ». Les Pyrénées-Atlantiques ont des résultats certes un peu meilleurs que d'autres départements, tant pour les germes, les cellules et les butyriques. Mais globalement, la situation mérite d'être améliorée : avec un niveau moyen qui avoisine les 300.000 cellules à Cilaisud, le bassin Sud-ouest se situe en effet en deçà d'autres régions telles la Bretagne. Il existe donc des marges importantes de progrès, c'est pourquoi chaque opérateur à son niveau est mobilisé sur le dossier.
Joël Estrabou de la fromagerie des Chaumes présentait ainsi les modalités de contrôles des substances inhibitrices. En cas d'un premier test positif de présence de telles substances (antibiotiques, antiseptiques, antifongiques), des tests complémentaires sont effectués : au final, 30 % des suspicions initialement détectées sont avérées
Christèle Martinez et Yves Copin du groupe 3A présentaient la nouvelle grille Cilaisud en vigueur depuis avril 2011. Ils dévoilaient aussi les modifications prévues à compter du 1er janvier 2012 : la nouvelle grille introduira des changements qui devraient inciter à une plus grande réactivité vis-à -vis des problèmes de qualité.
Le Dr Le Mercier du Groupement technique vétérinaire des Pyrénées-Atlantiques insistait sur le coût de mammites pour les éleveurs. Ce coût global moyen annuel est de 11,40 euros pour 1.000 litres de lait, soit 78 euros par vache et par an. Ce montant englobe à la fois des surcoûts de production (pour un tiers) tels que des frais vétérinaires, d'hygiène ou nutritionnels mais aussi des pertes (pour deux tiers du coût) : il s'agit de pertes de production (manque de lait) mais aussi de pénalités de paiement. Les mammites sont aussi cause de mortalité accrue dans le troupeau, d'augmentation du nombre des réformes et de travail supplémentaire : autant de facteurs qui interfèrent à la fois sur le portefeuille et le moral des éleveurs.
Parmi les solutions au service des éleveurs, M. Le Mercier citait l'auto-diagnostic mis au point par l'ENV (école nationale vétérinaire) de Nantes en collaboration avec l'institut de l'élevage (Idele). Cet autodiagnostic s'appuie sur un bilan sanitaire de l'élevage et plus précisément sur l'hygiène dans le bàtiment, le contrôle des machines à traire, les premiers jets de traite, le comptage des cellules Autre outil au service des éleveurs, le PQI (plan qualité interprofessionnel). « Un plan, précise Benoît Croharé, qui s'adresse aux producteurs dont trois moyennes mensuelles successives ont dépassé les 400.000 cellules ».
Pascale Pierret du GDS évoquait quant à elle le « plan mammites cellules » qui prévoit l'intervention du vétérinaire ainsi que diverses opérations correctives (contrôle du lait, de la machine à traire, du bàtiment, avec possibilité d'intervention du GDS pour l'ambiance ou de la chambre d'agriculture si ledit bàtiment est défectueux). 154 éleveurs depuis 2005 ont bénéficié de cet accompagnement dont le coût est partiellement pris en charge par la caisse sanitaire du GDS.
Sylvie Dubarry de Pyrénées-Atlantiques Conseil Élevage listait ensuite tous les documents et outils proposés par le contrôle laitier dans son « plan cellules ». Enfin, les collectivités territoriales contribuent elles aussi à cet arsenal technique : les éleveurs peuvent ainsi bénéficier de « chèques conseil » octroyés par la Région sur quatre thématiques précises : mammites et cellules, vaches incurables, semences sexées et amélioration fécondité
Guy Mimbielle
Contact : Benoît Croharé - animateur qualité du lait Sud Aquitaine - Chambre d'agriculture 64 - 124 bd Tourasse - 64 078 Pau Cedex. Tél. : 05 59 90 18 31. Mail : b.crohare pa.chambagri.fr Comité de pilotage
Jean-Louis Lafitau président de la commission bovins lait de la chambre d'agriculture 64 dresse un bilan positif de cette rencontre, surtout du fait de l'importante participation. L'objectif était de réunir tous les partenaires concernés, « les mettre au même niveau d'information », dresser un état des lieux précis, étudier les possibilités d'amélioration des dispositifs. Il importe en effet de « coordonner nos actions pour être encore plus efficaces et réactifs » estime M. Lafitau. C'est pourquoi, la prochaine étape de la mobilisation va consister en la mise en place d'un comité de pilotage.