La situation agricole de la Nouvelle Aquitaine inquiète D. Graciet
Le 14 septembre dernier, le président de la chambre régionale d’agriculture de la Nouvelle Aquitaine, faisait sa rentrée devant la presse. L’occasion pour lui d’insister notamment sur le volet budgétaire — entre crises sur tous les secteurs ou presque —, météo capricieuse avec un hiver 2015-2016 pluvieux et un été très sec, réorganisation autour de la Nouvelle Aquitaine… Pour Dominique Graciet, la situation est préoccupante.
«Pour harmoniser le développement agricole sur les trois anciennes régions, il faut une enveloppe supplémentaire de quinze millions d’euros, pour arriver à un budget total régional de soixante-dix millions environ», précise le président de la chambre régionale d’agriculture de la Nouvelle Aquitaine. Ce dernier a eu gain de cause auprès d’Alain Rousset, président du conseil régional.
Il lui faut maintenant finir de gérer les négociations avec les conseils départementaux au sujet des signatures de conventions locales. «Onze départements sur douze ont pour l’instant signé. Notre souci est de voir comment travailler entre agriculture, région et départements», continue le président.
Sans oublier que se rajoute la question des budgets du Feader, où les chiffres annoncés par Dominique Graciet sont pour le moins inquiétants, pour ne pas dire alarmants: «Après trois exercices sur les six, on serait sur 55% du budget déjà utilisés en Aquitaine, 60% en Poitou-Charentes et 75% en Limousin».
Peu de réjouissances
Au-delà de ces questions purement budgétaires, le président de la chambre régionale a balayé l’ensemble des sujets agricoles de cette rentrée. À commencer, encore, par l’influenza aviaire: «Peu de chose a été fait pour les entreprises qui sont dans l’obligation d’augmenter les prix. Un plan bâtiment a été mis en place, également pour un montant total de 25 millions d’euros, mais on attend la réponse de l’État», indique Dominique Graciet.
Au regard de l’actualité récente, impossible également de ne pas évoquer les crises dans l’élevage, en particulier le secteur bovin. Les dernières annonces pour la filière lait ne rassurent pas Dominique Graciet: «À 300 €/t, Lactalis ne fait que rattraper son retard sur les prix, mais la situation reste catastrophique, les groupes mettent les éleveurs dans des situations très compliquées».
Les dernières manifestations organisées au niveau national par la FNSEA et les JA, à l’appel de la Fédération nationale bovine, témoignent également des difficultés de la filière viande à faire entendre ses revendications autour de la démarche Cœur de gamme. Entre la baisse des prix, le possible déficit fourrager dû à la sécheresse, et la crainte «d’un encombrement du marché par des abattages massifs de la filière laitière», les perspectives ne sont pas réjouissantes.
Conflit avec la Dreal
Si, en viticulture, tout n’est pas perdu, puisque les fameuses pluies attendues sont arrivées, la filière fruits et légumes connaît des fortunes diverses. Tout comme le secteur des grandes cultures, dans lequel les rendements s’annoncent en baisse… L’un des rares signes positifs est du côté des volailles maigres. «Le marché est en croissance, et il représente une bonne opportunité de diversification», glisse le président de la chambre régionale.
Enfin, dernier volet au programme, le dossier environnemental. Un dossier épineux s’il en est, notamment concernant les zones vulnérables. Dominique Graciet ne mâche pas ses mots lorsqu’il évoque les relations entre la chambre régionale d’agriculture et la Dreal: «On en arrive à un point dommageable dans lequel l’environnement, qui pourrait être un faire-valoir et une solution pour l’agriculture, en devient un adversaire. On est en conflit avec la Dreal sur les mesures, les cartographies et les solutions exigées», résume-t-il.
Sylvain Desgroppes