La souletine Axuria passe l’exercice d’après-Covid avec brio
Malgré d’honorables résultats, la coopérative s’efforce de sécuriser au maximum la rémunération de ses adhérents notamment face à l’inflation.
Malgré d’honorables résultats, la coopérative s’efforce de sécuriser au maximum la rémunération de ses adhérents notamment face à l’inflation.
Le 7 octobre dernier, la coopérative Axuria a tenu un point presse à Mauléon pour brosser le bilan de son exercice comptable arrêté au 30 juin dernier. Fort de 8.900.000 euros, le chiffre d’affaires de la coopérative souletine, historiquement haut, enregistre une progression de 32,50% par rapport au précédent exercice… De quoi ravir les 280 adhérents, mais les responsables de la structure préfèrent, eux, nuancer.
«Cette hausse est, en partie, due à l’augmentation tarifaire, explique le directeur Battita Baqué. Le total des produits a certes augmenté de plus de 30% mais les charges ont accru dans les mêmes proportions.» Le résultat d’exploitation de l’exercice se monte à 350.000 euros dont 95% ont été redistribués aux éleveurs adhérents. Une partie du résultat a été prudemment placée en réserves légales en cas d’éventuels exercices difficiles à venir.
L’inflation généralisée n’explique cependant pas tout dans la progression du chiffre d’affaires : les bons chiffres trouvent également leur source dans l’évolution des volumes commercialisés notamment en agneaux de lait. «Le travail mis en place au niveau commercial depuis plusieurs années par la coopérative récolte les fruits de son investissement. De nouveaux clients ont intégré la coopérative», précise le directeur, qui observe tout de même une légère baisse des éleveurs ovins dans ses rangs.
Agneau de lait en hausse
Les deux activités, ovines et bovines, participent à ces bons résultats. L’agneau de lait s’est bien vendu sur la première période de novembre décembre notamment sur le marché outre-pyrénéen… En effet, face à une baisse significative de leur production locale, l’activité restauration des Espagnols a, comme en France, connu une hausse. Cette situation a induit une demande accrue en agneaux de lait qui a profité à Axuria. Quant à la seconde période, «celle de Pâques», précise le directeur d’Axuria, ce sont 6.000 agneaux de lait qui ont été commercialisés en plus par rapport à l’exercice précédent. Enfin, concernant ceux vendus sous le label agneau de lait des Pyrénées, avec 15.297 ventes, c’est un retour aux chiffres historiques de 2019.
Malgré l’augmentation massive des prix de céréales, l’activité bovine connaît aussi une embellie avec un excédent de 130.000 euros. Après une période compliquée, le veau rosé a retrouvé des couleurs.
Conjoncture difficile
Ces bons chiffres ont de quoi satisfaire Peio Quillehalt, qui a tenu à rendre un hommage appuyé aux salariés. «La vocation première de notre coopérative c’est, avant tout, de bien rémunérer les éleveurs. On se rend compte qu’en cette année post-Covid, ce travail a payé, car l’activité de restauration a repris très fort.» Pour le président, ce résultat est également lié à l’activité de valorisation du produit efficace menée par les équipes commerciales.
Le personnel en salle de découpe a, au même titre, joué un rôle prépondérant dans les résultats d’Axuria avec une «productivité plus soutenue» cette année en raison, notamment, d’une organisation différente du travail. «Nous avons la chance d’avoir des salariés très impliqués dans la réussite de la structure et c’est à souligner», se réjouit Peio Quillehalt. Il y a quatre ans, Axuria en comptait 20 alors qu’aujourd’hui elle en dénombre dix de plus.
Cette dynamique ne doit cependant pas faire oublier la conjoncture économique actuelle. «Nous demandons aux éleveurs d’ovins et de vaches grasses d’être patients. Malgré les difficultés, nous serons vigilants pour répercuter les hausses de prix qu’ils subissent dans la commercialisation de leurs bêtes afin de leur permettre de continuer à dégager un revenu. Nous passerons le cap tous ensemble», insiste le président d’Axuria. En cas de difficultés trop importantes, les responsables de la coopérative ont rappelé que les adhérents pouvaient faire appel à la coopérative. Pour l’heure, les premiers mois du nouvel exercice sont d’ores et déjà encourageants.
Fabrice Borowczyk