Lactalis cède et augmente le prix du lait
Après plusieurs jours de négociations et de mobilisations syndicales, les éleveurs laitiers ont obtenu de Lactalis une hausse de 5 euros/1.000 litres tous les mois, de 280 euros en août à 300 euros en décembre.
Un accord a finalement été trouvé entre les producteurs de lait et leur collecteur Lactalis le 30 août dernier, après une réunion qui s’est tenue le matin en préfecture de Laval. Le prix fixé est de 290 euros en moyenne sur les cinq derniers mois de l’année (contre 257 euros initialement proposés par Lactalis au mois d’août), soit une augmentation de 5 euros du prix aux 1.000 litres tous les mois (de 280 euros en août à 300 euros en décembre), pour une moyenne de 275 euros sur l’année.
Le secrétaire général de la FNSEA, Dominique Barrau, a salué cet accord comme «une étape de franchie», et s’est dit satisfait de voir Lactalis revenir sur des niveaux de prix similaires à ses concurrents. La FNSEA souhaite néanmoins un rendez-vous avec le président de Lactalis, Emmanuel Besnier, pour discuter de l’avenir de leurs relations commerciales. Un rendez-vous avait été demandé dès le début du mois d’août par Xavier Beulin, président de la FNSEA, qui n’a pas obtenu de réponse satisfaisante depuis.
Thierry Roquefeuil «fier de cette victoire»
«Je suis fier de cette victoire rendue possible par l’action conjointe et complémentaire du syndicalisme et des organisations de producteurs», se félicite, pour sa part, le président de la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL) Thierry Roquefeuil dans un communiqué conjoint de la FNPL, de la FNSEA et des JA, suite à l’accord trouvé entre Lactalis et les organisations de producteurs. Cet accord «fait mentir la morale de La Fontaine! Le plus fort, le groupe Lactalis, a été contraint de lâcher et de revaloriser le prix du lait», estiment les trois syndicats. Et Thierry Roquefeuil de nuancer: cet accord «ne va pas à lui seul répondre à la crise laitière qui perdure. La responsabilité des autres entreprises laitières est évidemment engagée».
Cet accord a été décroché par les producteurs suite à une intense mobilisation. Dès le 22 août, des centaines d’agriculteurs bloquaient ainsi le siège de Lactalis à Laval, en Mayenne. Une première réunion, entre les représentants du groupe laitier et de la profession, s’était tenue à Paris le 25 août, en présence du médiateur des relations commerciales agricoles, Francis Amand.
La détermination la plus forte
Les négociations, très tendues, ont duré plusieurs jours. Lactalis a proposé dans un premier temps une hausse de 15 euros la tonne de lait, ce qui ferait atteindre un prix moyen de 271 euros. Devant le refus des syndicats et des organisations de producteurs, le groupe a décidé de rompre le contact le vendredi, introduisant même une action en référé pour faire évacuer le rond-point de la manifestation à Laval. En riposte, et pour obliger Lactalis à revenir à la table des négociations, la FNSEA annonçait le 29 août qu’elle allait manifester sur l’ensemble du territoire auprès des usines de Lactalis.
Finalement, la détermination et à la mobilisation des producteurs fera plier le numéro un mondial du lait. À présent, la FNSEA et les JA en appellent aux politiques pour qu’ils «encouragent et poussent à une relation beaucoup plus contractuelle entre producteurs et transformateurs».