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Lait : la France saura-t-elle saisir les opportunités ?

L'horizon pourrait s'éclaircir pour la filière laitière. En raison de la croissance de la demande mondiale et l'essoufflement de la Nouvelle-Zélande, de nouvelles opportunités de débouchés apparaissent pour l'Europe et la France en particulier.

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Selon le Centre national interprofessionnel de l'économie laitière (CNIEL), les fondamentaux du marché du lait sont bien orientés. Dans une étude qu'il vient de livrer pour la Fédération internationale de laiterie, le CNIEL considère que la demande mondiale va progresser dans les prochaines années. Ce qui laisse augurer des perspectives favorables pour les offres européenne et française en particulier. En effet, depuis quelques années, la croissance de la production mondiale de lait s'est ralentie. Alors qu'elle atteignait 2 à  3 % au milieu des années 2000, elle s'est subitement essoufflée en 2009, à  cause de la forte baisse des prix partout dans le monde et des évènements climatiques exceptionnels qui se sont produits en 2010 (inondation au Pakistan, canicule en Russie). Et la sécheresse qui frappe actuellement la Nouvelle-Zélande, le premier exportateur mondial, va réduire les disponibilités sur le marché international en 2011. Le déficit consommation mondiale/production se creuse Sur le long terme d'ailleurs, l'accroissement de la production laitière mondiale qui suivait la croissance de la population, a commencé à  décrocher dans les années quatre-vingt-dix. L'effondrement des filières laitières qui s'est produit dans les pays d'Europe centrale et orientale ainsi que dans les pays de l'ex-Union soviétique n'a pas encore été résorbé. Si bien qu'en 2010, la consommation apparente par habitant est plus faible qu'en 1970 (103 kg/hab. contre 106 kg/hab.).  Depuis quelques années, la production laitière enregistre des taux de croissance assez élevés en Asie du Sud est (+ 7 % par an en Chine, + 4 % par an en Inde), mais l'impact sur le marché international est faible en raison de la dimension de leur marché intérieur et en tout cas insuffisante pour satisfaire la croissance des besoins locaux. Quoi qu'il en soit, leur déficit se creuse. D'ailleurs les importations de l'Asie ont eu tendance à  se développer rapidement ces dernières années.  Risque de retournement de situation En revanche, la croissance est beaucoup moins dynamique en Europe (moins de 1 % par an), aux États-Unis (2 % par an) et même en Nouvelle-Zélande (+ 3 % par an) qui sont aussi les principaux exportateurs mondiaux. « L'Océanie ne pourra pas subvenir aux besoins asiatiques et le déficit laitier [de cette zone, NDLR] pourrait s'accroître dans les années qui viennent » estime Benoît Rouyer, chef du service économie au CNIEL. Y compris aussi dans les pays d'Afrique subsaharienne, ceux d'Afrique du Nord et du Proche et Moyen Orient qui ne seront pas en mesure de satisfaire eux-mêmes l'accroissement de leurs besoins. Ce qui offre de nouvelles perspectives à  l'Union européenne.  Mais le CNIEL ne cache pas non plus que le marché du lait restera exposé à  une forte volatilité des prix. Et si la filière laitière amorce actuellement un nouveau cycle de hausse des prix en raison de la demande soutenue de l'Asie du sud est, du Japon et de la Russie combinée à  une offre insuffisante des principaux fournisseurs sur le marché mondial, (notamment de la Nouvelle-Zélande, à  cause de la sécheresse qui la frappe actuellement), la situation pourrait se retourner rapidement. Le monde et l'Europe, avec le démantèlement des mécanismes de soutien, ont renoncé à  constituer des stocks de beurre et de poudre qui pouvaient jouer le rôle d'amortisseur à  la hausse comme à  la baisse. La France peut tirer son épingle du jeu « La filière française n'est pas foutue, contrairement à  ce que l'on pouvait croire, au plus profond de la crise laitière en 2009 ». Benoît Mangenot, le directeur du CNIEL, se veut résolument optimiste pour l'avenir.Certes la filière nationale est exposée, comme les autres, aux soubresauts de la conjoncture internationale et à  la fluctuation des prix.
Alors que la production néo-zélandaise fléchit, l'Europe et la France en particulier ont une carte à  jouer, estime-t-il. D'autant plus que notre pays jouit d'un climat tempéré et il est moins exposé que d'autres aux aléas climatiques.
En outre, les producteurs français qui nourrissent essentiellement leurs animaux avec des fourrages grossiers sont moins tributaires de la flambée des prix des céréales et des oléagineux (les concentrés à  base de céréales et de soja n'intervenant qu'en complément de l'alimentation).
Et, petite cerise sur le gàteau, la France dispose des réserves de production par rapport à  son quota, alors que les pays du Nord, sont déjà  quasi en dépassement. Le Sénat veut inciter les éleveurs à  se regrouper La commission des affaires européennes du Sénat propose d'inciter financièrement les producteurs de lait à  se regrouper au sein d'organisations de producteurs. Le président, Jean Bizet, approuve globalement les propositions de la Commission européenne visant à  renforcer le pouvoir de négociation des producteurs de la filière. Mais il craint que sans incitation financière directe, l'organisation des producteurs ne progresse pas très vite. Aussi propose-t-il de permettre aux organisations de producteurs de créer des fonds opérationnels abondés en partie par les crédits communautaires. Comme c'est déjà  le cas dans le secteur des fruits et légumes.
« Cette mesure encouragerait les producteurs à  se regrouper pour mettre en oeuvre des stratégies économiques plus fortes et innovantes (amélioration de la qualité des produits, mise en valeur commerciale, meilleure connaissance du marché, prévention et gestion des crises) » estime, la Commission des Affaires européennes.
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