Lait : la nécessaire maîtrise des coûts
Dans la continuité de la réunion organisée à Saint-Boès, au mois de mars, les chambres d'agriculture proposent une série de rendez-vous techniques. Le 5 juillet, à Soumoulou, les coûts de production étaient au centre des débats.
Les charges d'alimentation du troupeau laitier représentent environ 30 % du coût de production du lait. Loin devant la mécanisation (21 %), les charges courantes (19 %), la main-d'oeuvre (18 %) et les bàtiments (8 %) © Réussir
Le constat est indéniable. Pour améliorer le revenu des producteurs laitiers, les questions liées à l'organisation de la filière et au prix du lait représentent des enjeux majeurs. Cependant, les producteurs peuvent jouer sur d'autres leviers. C'est le cas, par exemple, des coûts de production, dont l'amélioration a un impact direct, et parfois considérable, sur la marge des ateliers. Afin de poursuivre les travaux engagés, la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques a proposé une rencontre sur ce thème, le 5 juillet, à Soumoulou. « À l'occasion de la réunion organisée à Saint-Boès, au mois de mars, les éleveurs ont émis le souhait de pouvoir se retrouver afin d'échanger sur des thèmes technico-économiques », justifie Jean-Louis Lafitau, président de la commission lait à la chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques.Pas de solution miracle
Les charges d'alimentation du troupeau laitier représentent environ 30 % du coût de production du lait. Loin devant la mécanisation (21 %), les charges courantes (19 %), la main-d'oeuvre (18 %) et les bàtiments (8 %). Leur maîtrise est d'autant plus importante que celles-ci ont littéralement « explosé » au cours des dix dernières années. Aujourd'hui, elles grignotent, lentement mais sûrement, les marges des ateliers.
Gràce au réseau de fermes de référence, la chambre d'agriculture dispose d'un chiffrage précis des résultats économiques de différents systèmes de production. Un premier enseignement s'impose. Les coûts de production vont presque du simple au double d'une exploitation à l'autre. « L'écart type observé est de 174 euros pour mille litres, explique Laure-Gaëtane Faure, ingénieur de la filière. On observe une très grande variabilité d'un système à l'autre et même à l'intérieur d'un même système ».
Pour un certain nombre d'éleveurs, des progrès sensibles sont donc envisageables. Mais pas de solution miracle pour autant. En revanche, un maître mot se dégage des commentaires des techniciens : maîtrise. « Il n'y a pas forcement de modèle idéal, poursuit l'ingénieur, chaque producteur a ses propres contraintes et son propre modèle. À chaque fois, il s'agit d'optimiser les coûts et de parfaitement maîtriser la conduite de son élevage ».
À l'intérieur de chaque exploitation, quelques pistes de réflexion sont à creuser. Des économies de concentré sont souvent possibles. Dans les systèmes à dominante mais, 280 grammes de concentré sont nécessaires pour produire un litre de lait. « L'objectif est de parvenir à 200 grammes », indique Laure-Gaëtane Faure. Des améliorations sur la qualité de la ration de base, sur l'efficience des fourrages ou encore sur la valorisation du pàturage sont susceptibles d'entraîner des économies d'aliments. D'autres facteurs peuvent également participer à la réalisation d'économies substantielles, comme le choix des vaches destinées à l'engraissement, le remplacement du tourteau de soja par une autre source de protéines, ou encore la réduction de la densité azotée de la ration.
Quoi qu'il en soit, le raisonnement des coûts de production devrait s'avérer de plus en plus nécessaire, à l'avenir. Car les prix des matières premières s'inscrivent durablement dans une tendance à la hausse. À court terme, les coûts de production pourraient augmenter de 15 à 30 euros pour mille litres de lait, selon les systèmes, dans les mois à venir. Une perspective qui renforce le besoin d'aller plus loin sur de telles thématiques.
Au final, la réunion a permis aux éleveurs présents de partager leur point de vue et de réfléchir de manière collective à des marges de progrès. Elle n'a malheureusement attiré qu'un public restreint. Pourtant, les échanges ont été très constructifs et appellent d'autres rendez-vous de ce genre. Fabien BrèthesContacts :
- Laure-Gaëtane Faure (chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques) 05 59 90 18 37.
- Hélian Valdéavéro (chambre d'agriculture des Landes) 05 58 85 45 22.
Les charges d'alimentation du troupeau laitier représentent environ 30 % du coût de production du lait. Loin devant la mécanisation (21 %), les charges courantes (19 %), la main-d'oeuvre (18 %) et les bàtiments (8 %). Leur maîtrise est d'autant plus importante que celles-ci ont littéralement « explosé » au cours des dix dernières années. Aujourd'hui, elles grignotent, lentement mais sûrement, les marges des ateliers.
Gràce au réseau de fermes de référence, la chambre d'agriculture dispose d'un chiffrage précis des résultats économiques de différents systèmes de production. Un premier enseignement s'impose. Les coûts de production vont presque du simple au double d'une exploitation à l'autre. « L'écart type observé est de 174 euros pour mille litres, explique Laure-Gaëtane Faure, ingénieur de la filière. On observe une très grande variabilité d'un système à l'autre et même à l'intérieur d'un même système ».
Pour un certain nombre d'éleveurs, des progrès sensibles sont donc envisageables. Mais pas de solution miracle pour autant. En revanche, un maître mot se dégage des commentaires des techniciens : maîtrise. « Il n'y a pas forcement de modèle idéal, poursuit l'ingénieur, chaque producteur a ses propres contraintes et son propre modèle. À chaque fois, il s'agit d'optimiser les coûts et de parfaitement maîtriser la conduite de son élevage ».
À l'intérieur de chaque exploitation, quelques pistes de réflexion sont à creuser. Des économies de concentré sont souvent possibles. Dans les systèmes à dominante mais, 280 grammes de concentré sont nécessaires pour produire un litre de lait. « L'objectif est de parvenir à 200 grammes », indique Laure-Gaëtane Faure. Des améliorations sur la qualité de la ration de base, sur l'efficience des fourrages ou encore sur la valorisation du pàturage sont susceptibles d'entraîner des économies d'aliments. D'autres facteurs peuvent également participer à la réalisation d'économies substantielles, comme le choix des vaches destinées à l'engraissement, le remplacement du tourteau de soja par une autre source de protéines, ou encore la réduction de la densité azotée de la ration.
Quoi qu'il en soit, le raisonnement des coûts de production devrait s'avérer de plus en plus nécessaire, à l'avenir. Car les prix des matières premières s'inscrivent durablement dans une tendance à la hausse. À court terme, les coûts de production pourraient augmenter de 15 à 30 euros pour mille litres de lait, selon les systèmes, dans les mois à venir. Une perspective qui renforce le besoin d'aller plus loin sur de telles thématiques.
Au final, la réunion a permis aux éleveurs présents de partager leur point de vue et de réfléchir de manière collective à des marges de progrès. Elle n'a malheureusement attiré qu'un public restreint. Pourtant, les échanges ont été très constructifs et appellent d'autres rendez-vous de ce genre. Fabien BrèthesContacts :
- Laure-Gaëtane Faure (chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques) 05 59 90 18 37.
- Hélian Valdéavéro (chambre d'agriculture des Landes) 05 58 85 45 22.