Le budget 2017 de l’agriculture prévu en hausse
Présenté le 28 septembre par Stéphane Le Foll, le budget du ministère de l’Agriculture pour 2017 augmente de près de 700 millions d’euros pour passer à 5,12 milliards d’euros. Une hausse en partie liée aux 480 M€ provisionnés pour compenser, auprès de la MSA, les sept points de baisse de cotisations.
Compétitivité, sécurité sanitaire, agro-écologie, enseignement, les priorités du ministère de l’Agriculture restent ainsi inchangées. Avec 5,12 milliards d’euros (Mds €) contre 4,5 Md€ l’année dernière, le budget du ministère de l’Agriculture pour 2017 augmente de 15%, «en cohérence avec les grandes orientations stratégiques que j’ai toujours portées», a souligné le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, qui l’a présenté le 28 septembre.
Cette croissance est avant tout imputable à la baisse de sept points des cotisations maladie, annoncées dans le cadre du plan de soutien à l’élevage en septembre, et qui obligent le ministère à compléter les fonds de la MSA, ce qui représente 480 millions d’euros (M€) supplémentaires dans le budget.
Élevage, agro-écologie et installation en priorité
Dans le reste des crédits supplémentaires, 116 M€ sont affectés aux priorités de la politique agricole: soutien à l’élevage (l’ICHN passe de 256 M€ à 264 M€ entre 2016 et 2017, hors fonds européens), agro-écologie, avec un budget alloué aux MAEC qui progresse de 18%, passant 72 M€ à 85 M€, installation avec une DJA augmentée de 50%, soit 40 M€ (en lien avec la suppression des prêts bonifiés), appui aux filières agroalimentaires et à l’exportation.
Les fonds destinés à la sécurité sanitaire sont quant à eux en progression de 5%, comprenant la création de 60 postes supplémentaires, 5 M€ de plus pour la gestion de xylella fastidiosa, 7 M€ de plus pour la surveillance des maladies animales, et un million d’euros supplémentaire pour lutter contre les zoonoses.
Les efforts budgétaires sont concentrés sur le fonctionnement du ministère, avec 200 suppressions de postes et une baisse de 1,4% des dépenses (- 4% hors loyers). Ce budget est complété par les crédits européens de 9 Md€ et les dépenses fiscales à hauteur de 1,5 Md€.
Dernier budget de l’ère Le Foll
La présentation de ce budget pour la cinquième — et dernière fois — par Stéphane Le Foll a également été l’occasion, pour le ministre en passe de battre le record de longévité à ce poste, de dresser un premier bilan. Avec les présidentielles qui approchent, il tient notamment à rappeler que des promesses ont été tenues: l’ICHN a augmenté de 300 M€ entre 2012 et 2017, passant ainsi de 765 M€ à 1.056 M€, rejoignant l’engagement pris par le Président de la République au Sommet de l’Élevage en 2013.
Par ailleurs, 1.095 postes ont été créés en cinq ans dans l’enseignement agricole, dont 140 postes d’enseignants et 25 postes d’auxiliaires de vie scolaire en 2017. L’augmentation des effectifs est également notable sur la sécurité sanitaire, avec 180 postes créés en trois ans (après une stabilisation en 2014).
Enfin, les crédits des MAE ont doublé en cinq ans, ceux alloués au développement de l’agriculture biologique sont passés de 94 M€ en 2012 à 180 M€ en 2017.
Enfin, le ministre a insisté sur les baisses de charges pour les entreprises, liées aux allégements de cotisations et au CICE (crédit impôt compétitivité emploi) à hauteur de 2,3 Md€ en 2017. «On n’a jamais fait autant pour cette question posée qui est une réalité», a souligné le ministre. «De fait, les marges ont progressé dans l’agroalimentaire», a-t-il ajouté, rappelant qu’en 2012, les menaces de fermetures d’usines et d’abattoirs étaient plus nombreuses dans la filière.