Le concours national Bazadais sera au cœur de la foire de Barcelonne
Cette année, c’est Barcelonne-du-Gers qui accueille le concours national de la race Bazadaise, en parallèle de la foire de matériels agricoles qui se déroulera le week-end prochain, vendredi 9, samedi 10 et dimanche 11 février.
L’organisme de sélection Excellence Bazadaise, qui a pour principales missions la tenue du livre généalogique, la sélection, la génétique et la promotion, organise tous les deux ans le concours national de la race. À chaque édition, un site différent est choisi, en fonction de l’implantation des élevages. Ainsi, l’édition 2018 se déroulera dans le cadre de la 45e foire de matériels agricoles d’occasion de Barcelonne-du-Gers, organisée du vendredi 9 au dimanche 11 février prochain.
Double évènement
En complément de ce traditionnel et incontournable rendez-vous du monde rural, qui étale sur 4 hectares expo-ventes de matériels agricoles d’occasion, bovins, volailles et 800 camelots, la race Bazadaise sera particulièrement mise en valeur lors de la manifestation gersoise. Ainsi, sous les chapiteaux installés au silo Vivadour, une centaine d’animaux, répartis dans plusieurs sections, sera en compétition.
Pour cause d’implication des éleveurs à la fête des bœufs gras à Bazas, les animaux arriveront le mercredi après-midi pour les pesées. «La tradition installée depuis 1283 veut que chaque jeudi précédant mardi gras, la cité de Bazas accueille la Fête des bœufs gras, au cours de laquelle sont présentés les plus beaux spécimens de la race», précise Joël Sillac, le président d’Excellence Bazadaise.
Parés de rubans et de couronnes fleuries, les bœufs défilent au son des fifres et des tambours dans les rues de la ville, avant que la journée ne se termine par un banquet lors duquel la race Bazadaise est à l’honneur. À Barcelonne-du-Gers, cette fameuse viande persillée s’appréciera aussi aux menus des repas organisés par le comité de foire.
Une race qui s’expatrie
Utilisée jadis comme race de travail, la Bazadaise voit ses effectifs fortement chuter au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, avec la mécanisation de l’agriculture. Réorientée vers la production de viande aux qualités bouchères et gustatives reconnues, la native du massif forestier landais et du sud de la Gironde étend désormais sa zone de prédilection hors du grand Sud-Ouest et s’expatrie même à l’étranger, en Angleterre, Belgique, Amérique du Sud et Australie.
«Aujourd’hui, le cheptel compte 3.800 femelles alors qu’à la fin des années quatre-vingt, on en dénombrait à peine un millier» recense Joël Sillac, qui précise qu’une délégation d’éleveurs australiens sera accueillie à Barcelonne-du-Gers. Éleveur à Perquie, près de Villeneuve-de-Marsan, le président d’Excellence Bazadaise est un habitué des concours, avec, entre autres, la célébrissime Cerise (morte fin juillet 2016, à l’âge de neuf ans, en mettant bas).
Les jeunes éleveurs s’y intéressent
Avec sa robe grise, son mufle clair, sa bonne tête aux cornes bicolores, Cerise avait fait l’affiche du Salon international de l’agriculture de 2016. Si l’égérie du SIA a bien aidé à faire connaître la race, Joël Sillac souligne surtout le travail acharné et intransigeant des éleveurs pour améliorer la qualité des animaux et redonner une image forte à la Bazadaise.
«J’ai 47 ans aujourd’hui et quand j’ai commencé à développer ce type d’élevage, il y a une trentaine d’années, j’étais bien seul au milieu des têtes grises. Aujourd’hui, c’est moi la tête grise et, autour de moi, il y a beaucoup de jeunes qui s’intéressent à la Bazadaise. Ce n’est plus une race pour anciens comme jadis, et les gens qui viendront à Barcelone seront surpris par la moyenne d’âge. Et ça, c’est aussi un des beaux défis qu’on a relevés.»
Gilbert Delahaye
Au programme» Vendredi 9 février
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