Les fermes basco-béarnaises résistent
Au terme de la décennie 2000-2010, le département des Pyrénées-Atlantiques compte 12.000 exploitations qui valorisent 330.200 hectares de surface agricole et utilisent 99.000 hectares d'estives.
Élus de la chambre d'agriculture et représentants de l'administration ont commenté, mercredi 7 décembre à Pau, les chiffres récemment publiés du recensement agricole pour la période 2000-2010. Animée par Guy Estrade, président du comité d'orientation économie et conseil en productions, entouré du président de la chambre Jean-Michel Anxolabéhère et du directeur départemental des territoires et de la mer François Gousset, cette rencontre a confirmé le dynamisme de l'agriculture basco-béarnaise.
M. Bonoteau, de la DRAF, faisait ainsi observer que, comparée à la moyenne nationale et régionale et même si elle n'a pas été épargnée par les crises, la Ferme 64 compte encore un important nombre d'exploitations : 12.000 au total. Et elle figure aux avant-postes pour l'installation des jeunes agriculteurs. Le département concentre en effet 39 % des nouveaux installés aquitains. Conséquence logique, c'est ici que les chefs d'exploitation de moins de 40 ans sont les plus nombreux (notamment en Pays basque). M. Bonoteau soulignait au passage l'importance des formules sociétaires (GAEC et surtout EARL) ainsi que le fermage dans le choix des installés.Agriculture nombreuse, jeune et plurielle Ceci dit, le département n'a pas échappé au phénomène général de baisse du nombre d'exploitations. Mais avec 18 % de perte, l'érosion est ici moins sensible qu'ailleurs, y compris en Aquitaine. Quant au foncier, il se compose de 330.200 hectares de terres agricoles (26.200 hectares de moins qu'en 2000) auxquels il convient d'ajouter les 99.000 hectares d'estives, essentiels à l'agriculture montagnarde.
Les Pyrénées-Atlantiques font aussi partie des départements aquitains ayant le mieux résisté à la baisse d'activité agricole : 23 % d'UTA (unité de travail annuel) en moins, dans les moyennes et grandes exploitations, contre 32 % pour le reste de l'Aquitaine. L'emploi familial prédomine largement (88 %). Le nombre d'actifs familiaux a certes diminué du fait de la baisse du nombre des fermes mais aussi pour cause d'activité extérieure : 39 % des chefs et coexploitants et 29 % des autres actifs familiaux sont pluriactifs. Toujours en matière d'emploi, M. Bonoteau mettait l'accent sur une diminution de la main-d'oeuvre permanente au profit d'un accroissement de l'emploi saisonnier.
Au chapitre productions, le recensement fait apparaître une bonne tenue du secteur végétal, avec un maintien des vignes et vergers et des grandes cultures qui représentent trois exploitations sur dix en 2010, (contre deux en 2000), soit le premier secteur en nombre d'exploitations en 2010.
Pour ce qui est des filières animales, la décennie a confirmé le recul des secteurs bovins lait, ovins et porcins qui voient disparaître en moyenne entre le cinquième et la moitié de leurs unités. Seul, le secteur avicole se maintient : à noter à cet égard l'importance des signes officiels de qualité (labels, IGP).
Ce recensement confirme par ailleurs la place grandissante de la diversification : la contribution du tourisme vert ou de la vente fermière se révèle vitale pour de nombreuses petites exploitations du Béarn et du Pays basque. Pour deux unités sur trois, elles assurent plus de la moitié du chiffre d'affaires. Les circuits courts (essentiellement la vente à la ferme) concernent plus de 1.700 exploitations souvent spécialisées en production ovine. La vente au panier (AMAP) reste en revanche très marginale.
Suite à ce bilan de la décennie 2000-2010, les élus de la chambre d'agriculture examinaient l'état de chacune des productions en 2 011. Michel Marque revenait sur les rendements records et la bonne tenue des cours du mais.
Guy Estrade rappelait l'importance des productions végétales sous contrat (7.500 hectares de semences et 7.500 de cultures légumières). Il rappelait aussi les spécificités de la forêt départementale, confrontée à un morcellement et un relief qui rendent difficile son exploitation. Et il notait aussi le développement du bio (notamment dans les cantines scolaires), avec toutefois une demande qui progresse davantage que la production locale.
Éric Labat évoquait les excellentes conditions climatiques printanières et automnales qui ont contribué à faire de 2011 un grand cru pour les appellations viticoles basco-béarnaises.Filières fragiles Pour le bovin viande, Alain Cazaux notait avec satisfaction la reprise des cours liée à l'ouverture de nouveaux marchés à l'export. Mais les éleveurs de notre région avec leurs productions de viande haut de gamme et les ventes de maigres n'ont pas autant profité de l'embellie. Une embellie qui doit perdurer pour effacer les effets de plusieurs années de crise.
Cette situation est assez comparable en porc : la récente remontée des cours ne gomme pas totalement les effets de la forte hausse des coûts de production. Idem pour l'aviculture (poulet et foie gras) pour laquelle le coût des matières premières est un poste majeur de dépense. Ceci dit, « Noël 2010 fut très bon » se souvient Évelyne Revel, qui espère qu'il en sera de même cette année : l'essentiel des ventes s'effectue en effet en fin d'année. Autre fait marquant de la filière, plus de 30 dossiers ont été instruits entre août et octobre dans le cadre du plan d'aide à la mise aux normes des installations de gavage.
Jean-Michel Anxolabéhère soulignait ensuite le redressement des exploitations laitières mais, contrecoup des très difficiles années antérieures, leur trésorerie reste encore très fragile.
Le président de la chambre d'agriculture parachevait ce tour d'horizon en évoquant « le désarroi des producteurs de lait de brebis ». La situation ovine suscite en lui une « vraie inquiétude »
Guy Mimbielle
M. Bonoteau, de la DRAF, faisait ainsi observer que, comparée à la moyenne nationale et régionale et même si elle n'a pas été épargnée par les crises, la Ferme 64 compte encore un important nombre d'exploitations : 12.000 au total. Et elle figure aux avant-postes pour l'installation des jeunes agriculteurs. Le département concentre en effet 39 % des nouveaux installés aquitains. Conséquence logique, c'est ici que les chefs d'exploitation de moins de 40 ans sont les plus nombreux (notamment en Pays basque). M. Bonoteau soulignait au passage l'importance des formules sociétaires (GAEC et surtout EARL) ainsi que le fermage dans le choix des installés.Agriculture nombreuse, jeune et plurielle Ceci dit, le département n'a pas échappé au phénomène général de baisse du nombre d'exploitations. Mais avec 18 % de perte, l'érosion est ici moins sensible qu'ailleurs, y compris en Aquitaine. Quant au foncier, il se compose de 330.200 hectares de terres agricoles (26.200 hectares de moins qu'en 2000) auxquels il convient d'ajouter les 99.000 hectares d'estives, essentiels à l'agriculture montagnarde.
Les Pyrénées-Atlantiques font aussi partie des départements aquitains ayant le mieux résisté à la baisse d'activité agricole : 23 % d'UTA (unité de travail annuel) en moins, dans les moyennes et grandes exploitations, contre 32 % pour le reste de l'Aquitaine. L'emploi familial prédomine largement (88 %). Le nombre d'actifs familiaux a certes diminué du fait de la baisse du nombre des fermes mais aussi pour cause d'activité extérieure : 39 % des chefs et coexploitants et 29 % des autres actifs familiaux sont pluriactifs. Toujours en matière d'emploi, M. Bonoteau mettait l'accent sur une diminution de la main-d'oeuvre permanente au profit d'un accroissement de l'emploi saisonnier.
Au chapitre productions, le recensement fait apparaître une bonne tenue du secteur végétal, avec un maintien des vignes et vergers et des grandes cultures qui représentent trois exploitations sur dix en 2010, (contre deux en 2000), soit le premier secteur en nombre d'exploitations en 2010.
Pour ce qui est des filières animales, la décennie a confirmé le recul des secteurs bovins lait, ovins et porcins qui voient disparaître en moyenne entre le cinquième et la moitié de leurs unités. Seul, le secteur avicole se maintient : à noter à cet égard l'importance des signes officiels de qualité (labels, IGP).
Ce recensement confirme par ailleurs la place grandissante de la diversification : la contribution du tourisme vert ou de la vente fermière se révèle vitale pour de nombreuses petites exploitations du Béarn et du Pays basque. Pour deux unités sur trois, elles assurent plus de la moitié du chiffre d'affaires. Les circuits courts (essentiellement la vente à la ferme) concernent plus de 1.700 exploitations souvent spécialisées en production ovine. La vente au panier (AMAP) reste en revanche très marginale.
Suite à ce bilan de la décennie 2000-2010, les élus de la chambre d'agriculture examinaient l'état de chacune des productions en 2 011. Michel Marque revenait sur les rendements records et la bonne tenue des cours du mais.
Guy Estrade rappelait l'importance des productions végétales sous contrat (7.500 hectares de semences et 7.500 de cultures légumières). Il rappelait aussi les spécificités de la forêt départementale, confrontée à un morcellement et un relief qui rendent difficile son exploitation. Et il notait aussi le développement du bio (notamment dans les cantines scolaires), avec toutefois une demande qui progresse davantage que la production locale.
Éric Labat évoquait les excellentes conditions climatiques printanières et automnales qui ont contribué à faire de 2011 un grand cru pour les appellations viticoles basco-béarnaises.Filières fragiles Pour le bovin viande, Alain Cazaux notait avec satisfaction la reprise des cours liée à l'ouverture de nouveaux marchés à l'export. Mais les éleveurs de notre région avec leurs productions de viande haut de gamme et les ventes de maigres n'ont pas autant profité de l'embellie. Une embellie qui doit perdurer pour effacer les effets de plusieurs années de crise.
Cette situation est assez comparable en porc : la récente remontée des cours ne gomme pas totalement les effets de la forte hausse des coûts de production. Idem pour l'aviculture (poulet et foie gras) pour laquelle le coût des matières premières est un poste majeur de dépense. Ceci dit, « Noël 2010 fut très bon » se souvient Évelyne Revel, qui espère qu'il en sera de même cette année : l'essentiel des ventes s'effectue en effet en fin d'année. Autre fait marquant de la filière, plus de 30 dossiers ont été instruits entre août et octobre dans le cadre du plan d'aide à la mise aux normes des installations de gavage.
Jean-Michel Anxolabéhère soulignait ensuite le redressement des exploitations laitières mais, contrecoup des très difficiles années antérieures, leur trésorerie reste encore très fragile.
Le président de la chambre d'agriculture parachevait ce tour d'horizon en évoquant « le désarroi des producteurs de lait de brebis ». La situation ovine suscite en lui une « vraie inquiétude »
Guy Mimbielle