L’ultime adieu à Jean-Michel Anxolabéhère
Décédé brutalement à l’âge de 46 ans, le président de la chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques a été inhumé le 30 avril dans le cimetière de son village de Saint-Etienne-de-Baïgorry.
Samedi 30 avril en début d’après-midi, chacun, en silence et l’âme en peine, quitte son véhicule garé à l’entrée du petit village basque et arpente les ruelles étroites, vers la belle l’église Saint-Étienne. Proches voisins baïgorritars ou responsables agricoles de départements les plus lointains, amis proches ou collaborateurs de tous les instants, élus de diverses sensibilités politiques ainsi que représentants de l’État et de collectivités territoriales… tous avaient à cœur d’accompagner Jean-Michel Anxolabéhère pour son ultime voyage.
Accompagner aussi sa maman, Marie, ainsi que Cécile, sa compagne et leurs deux petites pépites, Julia et Elaia, dans cette douloureuse épreuve… Même s’il était illusoire de penser pouvoir conjurer le chagrin, chants basques, ferveur et recueillement ont au moins eu le mérite de témoigner, de la plus belle des manières, l’attachement et le profond respect envers celui qui, de l’avis de tous, est vraiment parti trop tôt.
Attaché à sa terre, son quartier…
Du camarade de classe jusqu’au préfet des Pyrénées-Atlantiques, chacun, avec ses mots, rendait un hommage empreint de gratitude et de solennité. «Qu’est-ce que tu as pu nous épater par ton parcours!» avouait Dominique. Ainsi, l’ami de la plus tendre enfance se souviendra-t-il à jamais de ce copain «gentil, serviable, taquin, attaché à sa terre…». Un attachement «viscéral» au pays et à sa maison Katalina, précisait Jean-Pierre Goïty. Le vice-président de la chambre d’agriculture insistait aussi sur l’humilité et la modestie de Jean-Michel dans son engagement professionnel. Des qualités humaines qui n’occultaient pas pour autant sa conviction, sa capacité de travail et sa robustesse.
«Aguerri, pugnace, stratège dans les négociations», autant de qualificatifs pour décrire ce responsable qui aura gravi tous les échelons pour accéder — et être reconduit — à la présidence de la chambre: un responsable «au service des agriculteurs du Béarn et du Pays basque», assurait Jean-Pierre Goïty. L’abbé Noblia saluait aussi ce «passionné de sa terre, de son quartier de Belechi, travailleur et adroit pour maîtriser la pente». C’était «un tempérament, un meneur» mais aussi un «fidèle en amitié», assurait le curé de la paroisse Bon Pasteur.
Et pour le maire, c’est avant tout «l’enfant du pays qui est parti». Prenant l’assemblée à témoin pour constater «combien le Pays basque est beau», Jean-Michel Coscarat rappelait qu’y vivre et y travailler nécessite «courage et énergie». Deux «qualités de leader» dont «Anxo» a fait preuve durant son parcours professionnel: Bernard Layre, président de la FDSEA, se souvenait ainsi du membre actif de la section ovine, et de l’intersyndicale de la fromagerie de Larceveau, puis du conseil d’administration et du bureau de la FDSEA, jusqu’à à la présidence de la chambre d’agriculture. À chacune de ces étapes, il aura toujours été «très investi dans la filière ovine et la défense de l’agriculture de montagne». Mais, au-delà de cet engagement, Bernard Layre voyait dans sa disparition brutale le départ prématuré «d’un fils, d’un conjoint, d’un père et d’un ami».
Personnalité lumineuse
Parachevant cet hommage, le préfet des Pyrénées-Atlantiques, Pierre-André Durand, reprenait à son compte bien des qualificatifs cités pour décrire cet homme qui «de par sa stature et son tempérament, nous paraissait indestructible». Le représentant de l’État se disait très sensible «aux valeurs qu’il portait». Il appréciait «son contact facile, sa franchise et sa sincérité». Doté d’une «impressionnante puissance de travail» et «d’une personnalité lumineuse», Jean-Michel Anxolabéhère aura été, sans aucun doute, «un grand président de chambre d’agriculture et un interlocuteur d’une grande qualité».
Au nom de l’État et du Gouvernement, Pierre-André Durand adressait ses très sincères condoléances à sa mère, sa compagne et ses deux filles. «La République s’incline devant un homme de bien qui nous a quittés», assurait-il avant de conclure par un ultime mot d’adieu en euskara.
Guy Mimbielle