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Le ministre de l’Agriculture attendu ce samedi à Pau

Marc Fesneau doit inaugurer en fin de matinée le premier concours interrégional Prim’Holstein organisé au parc des expositions de Pau ce samedi 17 septembre dans le cadre de Pau Expo Élevage.

Auparavant, il sera reçu à la chambre d’agriculture pour une réunion de travail avec les organisations professionnelles agricoles sur la situation de l’agriculture locale.

Bernard Layre, vice-président de la chambre régionale de l’agriculture, croit au développement de la méthanisation.
© Le Sillon.info

Le président de la chambre d’agriculture des Pyrénées-Atlantiques, Bernard Layre, évoque les attentes professionnelles de cette visite et les messages qu’il fera passer au ministre.

Le ministre de l’Agriculture est à Pau aujourd’hui pour inaugurer le premier concours interrégional Prim’Holstein. C’est la première fois que Marc Fesneau vient dans le Sud-Ouest. Cette visite était-elle attendue ?

Bernard Layre - On avait demandé au ministre de venir inaugurer ce premier concours interregional lait. On peut remercier le président de l’agglomération de Pau, François Bayrou, d’avoir influé pour qu’on ait le ministre de l’Agriculture. Je pense que les différentes revendications que la profession porte depuis le 22 août mettent la pression à différents échelons et montrent le danger qui guette l’agriculture des Pyrénées-Atlantiques, et plus largement du bassin de l’Adour.

C’est un message fort pour vous que le ministre fasse ce déplacement ?

B. L. - C’est d’abord important que l’on puisse faire une fête de l’élevage au sein de la foire de Pau, qu’on mette en avant cette production laitière car elle est en danger. En 25 ans, nous sommes passés de 2 500 à 500 producteurs dans notre département. Il est primordial de conserver la génétique et le savoir-faire de nos élevages. Nous avons eu beaucoup d’éleveurs inscrits à ce concours, cela veut dire qu’il y avait une réelle attente des éleveurs de se réunir.

Quels messages allez-vous porter au ministre ?

B. L. - Le ministre nous accorde toute une journée, ce qui est assez rare. Je crois qu’il y a une prise de conscience des pouvoirs publics du danger qui guette notre agriculture et notre potentiel de production. On s’éloigne, jour après jour, de notre souveraineté alimentaire. Les différentes enveloppes et les différents plans qui ont été mis en œuvre ne correspondent pas, malheureusement, à nos problématiques.

Les agriculteurs ne peuvent pas bénéficier de ces enveloppes alors qu’ils doivent faire face à une explosion de leur charge et au drame climatique qui pénalise les rendements. Cet effet ciseaux mettra nombre d’agriculteurs en déficit.

On peut quand même saluer aussi le travail du ministre dans la négociation du PSN (N.D.L.R. : déclinaison française de la réforme de la PAC). Il a permis que nous conservions la dérogation à la rotation des cultures à la parcelle et les ratios existants des surfaces peu productives. Ce sont des points très positifs pour conserver de la valeur ajoutée sur nos territoires. Marc Fesneau a tenu bon face à Bruxelles et son administration pour défendre notre profession.

Que faudra-t-il pour passer ce cap difficile ?

B. L. - Il faut absolument un accompagnement digne de ce nom pour aboutir à la souveraineté alimentaire, qui est une arme géostratégique. J’irai même plus loin : il faut qu’on parle de sécurité alimentaire. Les personnes sous-alimentées dans le monde vont dépasser le milliard. L’État ne peut pas se permettre d’être absent de ce sujet.

Propos recueillis par Y. Allongue

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