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Paris ceinturé par la colère paysanne

Le 8 octobre, la FNSEA et Jeunes Agriculteurs avaient prévenu que la pression monterait d’un cran s’ils n’étaient pas entendus. Mercredi 27 novembre, plus de 1.000 tracteurs ont convergé vers la Capitale, perturbant fortement la circulation sur le périphérique. La FNSEA et les JA ont reçu des garanties du gouvernement sur une partie de leurs revendications et doivent rencontrer le Premier Ministre le 3 décembre.

file-Attendus sur l’avenue Foch dans le très chic quartier du 16e arrondissement parisien, un millier de tracteurs ont investi les boulevards périphériques et quelques-uns ont réussi à s’engager sur l’avenue des Champs-Élysées.
Attendus sur l’avenue Foch dans le très chic quartier du 16e arrondissement parisien, un millier de tracteurs ont investi les boulevards périphériques et quelques-uns ont réussi à s’engager sur l’avenue des Champs-Élysées.

«Selon le comptage du ministère de l’intérieur, 1.086 tracteurs sont sur Paris. C’est un très haut chiffre, une très grosse mobilisation», a reconnu le ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, devant le Sénat dans l’après-midi du 27 novembre. En effet, depuis le petit matin du mercredi 27 novembre, des centaines d’agriculteurs venus de six régions entourant la capitale ont convergé vers Paris à l’appel des syndicats FNSEA et Jeunes Agriculteurs, où ils ont bloqué le périphérique durant toute la journée.

Diversion imprévue

Initialement, il était prévu qu’ils se rassemblent dans la matinée sur l’avenue Foch, quartier cossu du XVIe arrondissement de la capitale où les forces de l’ordre les attendaient. Mais, finalement les agriculteurs ont choisi de mener des opérations escargot sur le périphérique jusqu’à 17h00, créant de très fortes perturbations de la circulation. Parallèlement, environ 200 agriculteurs, venus à pied ou en voiture, se sont installés en milieu de matinée sur les Champs-Élysées avant d’être repoussés par les CRS sur l’avenue Gorges V, adjacente.

Sur tout le territoire, des actions ont été menées par la FNSEA et Jeunes Agriculteurs. Des tracteurs ont ainsi convergé aux alentours de Lyon ; un péage a été bloqué à côté de Clermont-Ferrand ; la FDSEA de l’Ardèche a investi une partie de l’autoroute A7 afin de ralentir la circulation ; à Toulouse, une soixantaine d’agriculteurs se sont rassemblés devant le MIN.

Lors de la journée d’actions du 8 octobre, le syndicalisme majoritaire avait prévenu qu’il en remettrait une couche s’il n’obtenait pas de réponses. Les raisons de ces blocages routiers sont toujours les mêmes: non-retour de prix rémunérateurs en dépit de la loi Egalim, agribashing, zones de non-traitement, accords de libre-échange du Ceta et avec le Mercosur qui ouvrent la porte à des distorsions de concurrence et des pratiques environnementales contraires aux normes françaises et européennes…

Face à ces blocages fortement relayés par les médias, la FNSEA et Jeunes Agriculteurs obtenaient un rendez-vous, dans l’après-midi, au ministère de l’Agriculture en présence de la secrétaire générale adjointe de l’Élysée et du conseiller à l’agriculture de Matignon. À noter, qu’au cours de la journée, le ministre a plusieurs fois apporté son soutien au mouvement, sur les thèmes de l’agribashing et du revenu. À l’issue de cette rencontre, Christiane Lambert a estimé avoir obtenu satisfaction sur une partie des revendications, notamment concernant les zones de non-traitement, alors qu’un décret et un arrêté doivent paraître prochainement sur ce dossier.

Matignon en relais

Par ailleurs, le gouvernement aurait offert des gages sur la possibilité de distance nulle en cas d’avis en ce sens de l’Anses pour certaines pratiques (ex. buses anti-dérive). «La position du gouvernement est de s’appuyer sur la science, rien que la science, toute la science, et nous sommes tombés d’accord avec JA et FNSEA pour dire la science, rien que la science, toute la science», a déclaré Didier Guillaume à la sortie de la réunion.

L’Élysée et le ministère de l’agriculture auraient également donné des gages concernant le niveau de contrôle et de sanction concernant le respect de la loi Egalim durant les négociations commerciales. Si les syndicats n’ont pas obtenu le rendez-vous demandé avec le Président de la République, ils rencontreront le Premier ministre le mardi 3 décembre. Les discussions devraient essentiellement porter sur les accords de libre-échange.

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