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Ressource en eau : un plan qui «manque d'ambition»

La problématique de l'eau revient sur le devant de la scène. Le Gouvernement a présenté le 16 novembre son plan d'adaptation de la gestion de l'eau en agriculture. Les professionnels ne sont pas d'accord et dénoncent un manque réel d'ambition.

file-Les organisations professionnelles agricoles sont très critiques face au plan de gestion de l'eau présenté par le gouvernement le 16 novembre 2011. © Réussir
Les organisations professionnelles agricoles sont très critiques face au plan de gestion de l'eau présenté par le gouvernement le 16 novembre 2011. © Réussir
Si sécheresse disparue, problème de l'eau disparu » : ainsi pourrait-on facilement ironiser sur l'attitude des pouvoirs publics vis-à -vis du problème de l'eau en agriculture. Sauf que le sujet est beaucoup plus sérieux et ne mérite pas tant de légèreté. Récemment, à  titre d'exemple, Arvalis-Institut du végétal rappelait que le « changement climatique et l'augmentation de l'évaporation de l'eau ont un impact sur les rendements de blé dur. Le déficit observé ces dernières années est de 15 % ». Suite au cruel manque d'eau du printemps 2011, le président de la République avait donc demandé au Gouvernement de travailler à  « un plan à  5 ans sur la gestion de l'eau en agriculture afin d'assurer l'équilibre entre besoins en eau et ressources disponibles ». Le 16 novembre, Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie, et Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture, ont présenté devant le Comité national du développement durable et du Grenelle de l'environnement le contenu de ce plan. Ce dernier comporte deux volets, indissociables selon les ministères concernés. Création de nouvelles retenues Le contexte est le suivant : « Dans la perspective du changement climatique, qui se traduira par un accroissement des besoins en eau et une tension plus forte sur les ressources, il importe de sécuriser l'irrigation pour assurer la pérennité de l'activité agricole et de réduire la pression sur la ressource en eau pour conserver, voire restaurer l'équilibre biologique des milieux aquatiques ». En conséquence, le premier volet concerne la création de retenues. Il prévoit des modifications législatives et réglementaires dont la publication est prévue pour le premier trimestre 2012 et qui favoriseront l'émergence et la réalisation de projets de retenues d'une part et des aides financières de l'Union européenne et des agences de l'eau, à  hauteur respectivement de 15 et 75 millions d'euros, qui permettront d'engager, dans les cinq ans, la création d'une capacité de stockage supplémentaire de l'ordre de 40 millions de m3 d'autre part. et réduction des volumes prélevés Quant au second volet, il porte sur une meilleure utilisation de l'eau. Cet objectif passe par la réduction des volumes d'eau prélevés sur 14.000 hectares, en implantant des cultures plus économes en eau (soja par exemple pour développer la production de protéines végétales, à  la place du mais). À cet effet, un montant d'aides européennes et nationales de 27 millions d'euros sera mobilisé sur le programme européen de développement rural et un appel à  projet est lancé auprès d'opérateurs économiques pour mettre en oeuvre ces mesures. Enfin, des actions visant à  améliorer l'efficience des systèmes d'irrigation seront également soutenues et l'effort de recherche sur la diversification des cultures pour l'économie d'eau sera poursuivi. La FNSEA dénonce une imposture La riposte des professionnels de l'agriculture concernés au premier rang par les problématiques d'utilisation de l'eau n'a pas tardé. Elle est ferme et claire : il s'agit d'une grande imposture pour la FNSEA, Irrigants de France, Jeunes Agriculteurs et Orama. Ils dénoncent le manque d'ambition de ce plan, notamment parce que la menace de sécheresse, apparue au printemps, s'est juste éloignée. De plus, les signataires dénoncent le fait que le projet présenté ne représente que 10 % des besoins en matière de réalisation de retenues pour le stockage. « D'évidence, en cas de nouvelle sécheresse, cette faible capacité de stockage n'aurait que peu d'effet alors que les modèles météo laissent présager des situations de sécheresse de plus en plus fréquentes pour l'avenir », constate, amère, la profession agricole. Le mais au ban des accusés Si l'on ajoute à  cela le fait que le plan présenté stigmatise, une fois de plus, la culture du mais sans présenter de véritable alternative ou solution pour faire mieux, c'est l'ensemble de la copie qui est à  revoir aux yeux des principales organisations professionnelles et syndicales. Et cette attitude du gouvernement est d'autant plus décevante, poursuivent les intéressés, qu'elle intervient quelques semaines après le G20, si ambitieux en matière d'afficher la volonté de produire suffisamment d'alimentation pour l'ensemble de la population mondiale à  l'horizon 2050. Les professionnels agricoles rappellent enfin qu'au mois de juin 2010, ils avaient organisé un colloque - « Sécheresse : arrêtons de gaspiller l'eau » qui était force de propositions. « Le plan présenté aujourd'hui n'est ni fait ni à  faire et à  180 ° à  l'opposé des demandes exprimées » à  cette époque constatent-ils, amers. Thierry Michel
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