Solnovo : le 4 pour 1.000 puissance 10
Le pôle de compétitivité Agri Sud-Ouest innovation a présenté sa feuille de route. Avec, entre autres, le premier accord-cadre français avec l’Inrae et un partenariat autour de l’agriculture régénérative.
Avec la pandémie et la guerre en Ukraine, réindustrialiser les territoires et assurer l’autonomie alimentaire ne sont plus des gros mots pour l’ensemble de la sphère politique en cette veille d’élection présidentielle. Des créneaux qui sont la raison d’être du pôle de compétitivité Agri Sud-Ouest innovation.
Mardi 22 mars, ses dirigeants organisaient un point presse en visioconférence pour faire le point sur une année chargée après les demi-teintes de la crise Covid-19. Solnovo, feuille de route biocontrôle et biosolutions, robotique au service de l’agriculture et de l’agroalimentaire, crowdfunding… Les projets et les réalisations du pôle de compétitivité ne manquent pas en ce printemps 2022.
Cédric Cabannes, président du pôle, présentait sa structure à ceux qui ne la connaissaient pas encore : une association qui «fédère plus de 420 organismes privés et publics agissant dans les filières de l’agriculture, de l’agroalimentaire et des agro-ressources en Nouvelle-Aquitaine et Occitanie.» L’objectif : faire se rencontrer acteurs de la recherche et dirigeants de petites et moyennes entreprises ou industrie (PME-PMI) en pointe dans ce domaine et leur apporter un soutien tout au long de leur projet de développement innovant.
Partenariat
Parmi les axes de développement, le président était heureux d’annoncer «le premier accord-cadre signé avec l’Inrae en novembre 2021. Cela répond à un besoin de transférer les résultats de la recherche vers le tissu des PME.» Olivier Lavialle, président du centre Inrae Nouvelle-Aquitaine Bordeaux, se félicitait de ce partenariat entre recherche et terrain. Et de développer en commun le «plus gros projet français de démonstration et d’expérimentation», Solnovo. Ce projet vise «à maintenir les capacités de production de l’agriculture française dans le contexte du changement climatique.»
Laurent Augier, le directeur du pôle de compétitivité, renchérissait : «Avec moins de 2% des sols en agriculture régénératrice, la France est en retard dans ce domaine.» Un retard que chercheurs et entrepreneurs des régions concernées par le pôle de compétitivité (de Poitiers à Montpellier) comptent bien combler au plus vite.
Ce programme de «recherche action» comptera une quinzaine de projets de transition réunissant chacun entre quinze et trente agriculteurs pour une surface de 15.000 à 30.000 ha. «Les projets couvriront toutes les filières de production avec des actions de formation, d’accompagnement et de financement.»
Le pôle d’innovation a lancé un appel à manifestation d’intérêt le 31 mars dernier car il «croit à une approche collective». Olivier Lavialle rappelait que Solnovo s’inscrit dans la continuité du programme 4 pour 1.000 lancé par Stéphane Le Foll lorsqu’il était ministre de l’Agriculture. «On connaît l’agriculture régénérative depuis les expérimentations du Cirad (Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) menées en Amérique du Sud dans les années 1970, explique Laurent Augier. Ce type d’agriculture permet de consommer moins d’intrants tout en produisant autant que l’agriculture conventionnelle. C’est économiquement intéressant pour les exploitations mais aussi écologiquement car cela permet notamment de stocker du carbone et d’économiser l’eau.»
Par ailleurs, Agri Sud-Ouest innovation s’est allié avec une plateforme de financement participatif Wiseed. Les adhérents de cette dernière cherchaient à investir dans des projets de filière porteurs de sens et les entreprises innovantes ont toujours besoin de fonds pour faire avancer les filières… Y a plus qu’à !
Myriam Robert