Un nouveau tandem à la tête de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine
Encore marquée par la disparition brutale de son leader national Xavier Beulin, la FNSEA Nouvelle-Aquitaine a tenu son assemblée générale, le lundi 6 mars à Artigues-près-Bordeaux. Elle s’est dotée d’un nouveau président, Philippe Moinard des Deux-Sèvres, qui succède à Henri Bies-Péré. Et le Béarnais Bernard Layre a été élu secrétaire général.

Parmi les dossiers prioritaires de la nouvelle équipe, le revenu des exploitants est au centre des préoccupations. «L’agriculteur doit pouvoir gagner sa vie par son travail» explique Philippe Moinard, rappelant «qu’au niveau national, 30% des agriculteurs touchent moins de 350 euros par mois».
Il sera également très vigilant pour éviter un alourdissement des réglementations et des contraintes environnementales actuelles et une application trop restrictive de celles-ci sur le terrain.
Le bon sens n’exclut pas la modernité
«Nous devons retrouver le bon sens paysan et surtout faire confiance aux agriculteurs» ajoute Bernard Layre, qui insiste aussi sur la nécessité de renforcer l’organisation des filières, de s’appuyer sur la loi Sapin 2 qui définit de nouvelles relations commerciales, mais aussi de relever les défis de la communication notamment sur les réseaux sociaux. «Il faut savoir dire ce que l’on fait!».
Deux dossiers focalisent actuellement la mobilisation du réseau: le paiement des aides PAC et MAE et les zones défavorisées simples (ZDS). Le projet de révision du zonage, s’il était adopté en l’état, exclurait aujourd’hui près de 2000 exploitations, principalement dans la Dordogne, les Landes, les Pyrénées-Atlantiques et les Deux-Sèvres.
Pour les éleveurs, cela représenterait une perte entre 5.000 et 7.000 euros. «Incompréhensible, quand on sait que ces aides sont légitimes et viennent compenser des handicaps naturels. Plus qu’un dossier agricole, il s’agit d’un sujet d’aménagement du territoire et il n’y aura pas que les agriculteurs qui seront impactés» prévient le nouveau président.
Politique régionale de soutien
Par ailleurs, le syndicat régional avait invité Jean-Pierre Raynaud, vice-président du conseil régional en charge de l’agriculture, à «échanger» sur la politique agricole mise en œuvre par la collectivité régionale. «Le travail est mené, certes avec la profession agricole, mais pas forcément avec le réseau FNSEA» a rappelé dans ses propos introductifs Bernard Layre.
Pour Jean-Pierre Raynaud, «l’agriculture est en phase de mutation mais la vision de la Région en matière d’agriculture est avant tout économique. C’est l’activité professionnelle qui fait le revenu des agriculteurs» a-t-il déclaré. Le vice-président de la Région a rappelé le travail important, «pas toujours facile», qui a abouti à une harmonisation régionale des politiques de soutien, et la finalisation du dossier PCAE, avec un objectif de 1.000 dossiers par an.
Compétitivité et budget
La Région souhaite aussi continuer à accompagnement l’aval et les entreprises de l’agroalimentaire. Sur le dossier de la ressource en eau, la situation n’est pas au même stade, indiquant le lancement d’une large concertation pour construire une politique régionale de l’eau.
Thierry Mazet, directeur de l’agriculture/agroalimentaire/forêt du conseil régional, a précisé que le budget de l’agriculture en 2017 s’élève à 65 millions d’euros, en augmentation, avec une volonté de «mettre le paquet» sur le plan de compétitivité.
Au cours des échanges, les responsables professionnels ont réitéré leur demande de mise en paiement des soldes des MAE et MAE bio 2015 et 2016, car encore trop d’agriculteurs sont toujours dans l’attente de leurs versements, et cela uniquement pour des raisons informatiques: inacceptable pour la FNSEA.
Le réseau est donc désormais en ordre de marche avec en ligne de mire, les prochaines élections aux chambres d’agriculture en 2019.
Alain Monget