Une propagation du virus H5N8 difficile à contenir
Depuis l’apparition des premiers cas recensés dans le Sud-Ouest, le nombre de foyers d’influenza avaiaire a enregistré une hausse exponentielle dans le secteur concerné par les abattages préventifs à forte concentration d’élevages de palmipèdes.
La propagation du virus H5N8 — totalement différent du virus de l’hiver 2015 — s'est avérée extrêmement difficile à contenir. Dans le Sud-Ouest, le premier cas d’Almayrac (Tarn) a engendré une première phase de dispersion du fait du déplacement des canards prêts à gaver dans le Gers (Monlezun, Eauze et Beaumont sur l'Osse) et dans les Hautes-Pyrénées (Ibos). Puis, des élevages ont été contaminés par contact et via des déplacements d’animaux. À ce jour, environ 90 foyers hautement pathogènes ont été comptabilisés dans des élevages français en particulier dans le Sud-Ouest. Cinq cas ont également été enregistrés au niveau de la faune sauvage.
Une propagation vers l’ouest
Dans les Landes, les premiers foyers avaient été décelés mi-décembre sur les communes de Lussagnet et Eugénie-les-Bains. Depuis, une quinzaine de nouveaux cas sont venus se rajouter dans ce secteur limitrophe du département du Gers : Cazères-sur-l’Adour, Bourdalat, Saint Loubouer, Saint Agnet, Aire-sur-l’Adour, Duhort-Bachen. Les derniers foyers en date du 2 janvier étaient situés à Renung dans une exploitation de 7.000 canards et à Latrille sur un élevage de 8.000 canards. Dans les Pyrénées-Atlantiques, trois cas ont confirmé la présence du virus H5N8.
La décision d’un abattage préventif sur 150 communes du Gers (88), des Landes (53), des Pyrénées-Atlantiques (3) et des Hautes-Pyrénées (6) a donc été prise, par le ministère de l’agriculture, au regard de la constante dégradation de la situation dans ce territoire, alors que les quatre autres foyers du Sud-Ouest (Monbahus dans le Lot-et-Garonne, Ibos dans les Hautes-Pyrénées, Monsempuy dans le Gers et Almayrac dans le Tarn) sont en train d’être maîtrisés par le dispositif habituel de zonage autour des foyers.
Une grande partie de l’Europe touchée
L’épizootie qui sévit depuis mi-décembre dans le Sud-Ouest se révèle totalement indépendante de l’épisode de l’hiver 2015/2016. Le virus de souche H5N8 est présent dans l’avifaune. Celui-ci a été détecté dès le mois de juin en Mongolie avant de se propager vers l’Europe de l’Est. La Hongrie est désormais extrêmement touchée (4 millions de volailles abattues). Le virus s’est ensuite dirigé vers la Pologne, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Suisse, puis la France. Des cas ont aussi récemment été confirmés en Bulgarie.