Y aura-t-il assez d’engrais au printemps ?
Lors d’une conférence de presse le 20 septembre à Paris, Yara France, premier producteur d’engrais de l’Hexagone, n’a pas caché ses craintes quant à l’approvisionnement des exploitations en engrais dans les prochains mois et quant à la pérennité de la filière française.
Lors d’une conférence de presse le 20 septembre à Paris, Yara France, premier producteur d’engrais de l’Hexagone, n’a pas caché ses craintes quant à l’approvisionnement des exploitations en engrais dans les prochains mois et quant à la pérennité de la filière française.
«Il ne faut pas exclure des ruptures d’approvisionnement d’engrais», a expliqué Nicolas Broutin, président de Yara France, leader européen des engrais azotés. En effet, à ce jour, les presque deux tiers (65% exactement) de ses unités de production sont à l’arrêt en Europe. Il faut y voir la conséquence directe de l’augmentation du prix de l’énergie, notamment du gaz qui entre pour 90% dans le coût de production de cette matière fertilisante.
Or le prix du gaz a littéralement explosé en un an de +341%. «Avec les niveaux de prix actuels, l’Union européenne et la France ne sont plus compétitives. Fabriquer ce type de produit sur place, en combinant l’azote de l’air et l’hydrogène provenant du gaz naturel coûte deux fois plus cher que de l’acheter sur les marchés internationaux», a-t-il développé. Ainsi une tonne d’ammoniac coûte 2.500 dollars à produire sur le Vieux continent quand elle se vend 1.300 dollars sur les marchés européens.