Abeilles et agriculture : des partenaires indispensables
Les abeilles sont une des clefs du maintien de la biodiversité dans les campagnes.
Nous sommes des agriculteurs à part entière. L'apiculture doit être reconnue par l'agriculture ». Le 8 juin dernier, brisant les clichés les plus criants, la rencontre avec des apiculteurs professionnels, à l'initiative de la FRSEA Aquitaine, sur l'exploitation de Fabrice Rathier, aux Ruchers de la Caussade à Saint-Michel-de-Fronsac (Gironde), a mis en lumière des apiculteurs professionnels véritables chefs d'entreprise.Petite filière aux grands enjeux
Avec ses 1.000 ruches, ses 30 à 35 tonnes de miel, sa tonne de cire d'abeille et ses emplois à plein-temps, les Ruchers de la Caussade sont une véritable structure agricole. Et comme elle, l'Aquitaine en compte plus d'une centaine. « Pendant longtemps, nous avons été considérés comme des marginaux. Certes, nous sommes une petite filière, mais une filière où les enjeux sont grands » explique Patrick Berque, apiculteur à Pontenx-les-Forges (Landes) et président de la section apicole à la FNSEA.
P. Berque est un passionné passionnant, ardent défenseur de la cause apicole. Il connaît son sujet sur le bout des doigts. C'est tant mieux car les messages à faire passer sont légions : affirmer le professionnalisme des apiculteurs et défendre la place de l'apiculture au sein de l'agriculture, rappeler l'apport des abeilles dans le maintien de la biodiversité, continuer à interpeller face à la mortalité du cheptel que nul n'arrive à endiguer et lutter contre la concurrence des miels venus d'ailleurs et la contrefaçon.
Depuis 25 ans, l'apiculture subit des crises à répétition. Les abeilles sont frappées par une cascade de maux. En plus des intoxications provoquées par une mauvaise gestion des traitements phytosanitaires, elles sont également décimées par diverses maladies, attaquées par le frelon asiatique et en plus de cela, elles perdent le sens de l'orientation et désertent les ruches. Ajouter à cela, l'homogénéisation des paysages ruraux et la destruction d'habitats — les haies notamment — représentent un réel frein au développement des pollinisateurs.
« Les abeilles et autres butineurs permettent la fécondation et la reproduction de plus de 80 % des espèces végétales nécessaires à la survie de nombreuses espèces animales. Elles ont un rôle majeur pour la préservation de la biodiversité » explique encore Patrick Berque. La mortalité des abeilles est donc à prendre très au sérieux. Une double peine
Mais ce n'est pas tout. La disparition du cheptel et l'énergie nécessaire mise par les apiculteurs à sa reconstruction ont eu sur la production de miel français une influence négative. En 7 ans, elle a chuté de plus de 20 % ! Alors qu'aujourd'hui, la consommation française avoisine les 40 000 tonnes, la production autochtone parvient à en couvrir seulement une petite moitié. Une porte ouverte pour l'approvisionnement extérieur. Mais aussi pour la fraude.
Ainsi, certains produits proposés à la vente sous l'estampille « miel » sont en réalité un mélange de miel et de sirops de sucre. D'autres sont le fruit d'une grossière contrefaçon commercialisée aux alentours de 1,70 à 2 euros le kilo alors qu'il est impossible de trouver de vrais miels français en dessous de 3 euros le kilo. « Nous subissons une double peine. Non seulement nous devons palier la disparition de nos cheptels mais en plus, et dans le même temps, nos productions sont victimes de concurrence déloyale » s'indigne Patrick Berque
Aussi, face à cette avalanche de problèmes, les apiculteurs professionnels ont décidé de s'organiser notamment sur le plan technique avec l'ISTAP (Institut technique et scientifique de l'apiculture et de la pollinisation) et syndical avec la création d'une section apicole au sein de la FNSEA. Une section se met actuellement en place en Aquitaine.
Cette section compte travailler avec les apiculteurs mais aussi avec les agriculteurs afin de réfléchir à des solutions innovantes pour lutter contre les crises que la filière subit. Elle compte également mener une action pour la mise en place de contrôles sanitaires dans tous les pays et demander des étiquetages plus clairs afin que les consommateurs soient avertis de l'origine des produits. La toute nouvelle commission apicole a bien du pain sur la planche !
Geneviève Marcusse-Artigue
Avec ses 1.000 ruches, ses 30 à 35 tonnes de miel, sa tonne de cire d'abeille et ses emplois à plein-temps, les Ruchers de la Caussade sont une véritable structure agricole. Et comme elle, l'Aquitaine en compte plus d'une centaine. « Pendant longtemps, nous avons été considérés comme des marginaux. Certes, nous sommes une petite filière, mais une filière où les enjeux sont grands » explique Patrick Berque, apiculteur à Pontenx-les-Forges (Landes) et président de la section apicole à la FNSEA.
P. Berque est un passionné passionnant, ardent défenseur de la cause apicole. Il connaît son sujet sur le bout des doigts. C'est tant mieux car les messages à faire passer sont légions : affirmer le professionnalisme des apiculteurs et défendre la place de l'apiculture au sein de l'agriculture, rappeler l'apport des abeilles dans le maintien de la biodiversité, continuer à interpeller face à la mortalité du cheptel que nul n'arrive à endiguer et lutter contre la concurrence des miels venus d'ailleurs et la contrefaçon.
Depuis 25 ans, l'apiculture subit des crises à répétition. Les abeilles sont frappées par une cascade de maux. En plus des intoxications provoquées par une mauvaise gestion des traitements phytosanitaires, elles sont également décimées par diverses maladies, attaquées par le frelon asiatique et en plus de cela, elles perdent le sens de l'orientation et désertent les ruches. Ajouter à cela, l'homogénéisation des paysages ruraux et la destruction d'habitats — les haies notamment — représentent un réel frein au développement des pollinisateurs.
« Les abeilles et autres butineurs permettent la fécondation et la reproduction de plus de 80 % des espèces végétales nécessaires à la survie de nombreuses espèces animales. Elles ont un rôle majeur pour la préservation de la biodiversité » explique encore Patrick Berque. La mortalité des abeilles est donc à prendre très au sérieux. Une double peine
Mais ce n'est pas tout. La disparition du cheptel et l'énergie nécessaire mise par les apiculteurs à sa reconstruction ont eu sur la production de miel français une influence négative. En 7 ans, elle a chuté de plus de 20 % ! Alors qu'aujourd'hui, la consommation française avoisine les 40 000 tonnes, la production autochtone parvient à en couvrir seulement une petite moitié. Une porte ouverte pour l'approvisionnement extérieur. Mais aussi pour la fraude.
Ainsi, certains produits proposés à la vente sous l'estampille « miel » sont en réalité un mélange de miel et de sirops de sucre. D'autres sont le fruit d'une grossière contrefaçon commercialisée aux alentours de 1,70 à 2 euros le kilo alors qu'il est impossible de trouver de vrais miels français en dessous de 3 euros le kilo. « Nous subissons une double peine. Non seulement nous devons palier la disparition de nos cheptels mais en plus, et dans le même temps, nos productions sont victimes de concurrence déloyale » s'indigne Patrick Berque
Aussi, face à cette avalanche de problèmes, les apiculteurs professionnels ont décidé de s'organiser notamment sur le plan technique avec l'ISTAP (Institut technique et scientifique de l'apiculture et de la pollinisation) et syndical avec la création d'une section apicole au sein de la FNSEA. Une section se met actuellement en place en Aquitaine.
Cette section compte travailler avec les apiculteurs mais aussi avec les agriculteurs afin de réfléchir à des solutions innovantes pour lutter contre les crises que la filière subit. Elle compte également mener une action pour la mise en place de contrôles sanitaires dans tous les pays et demander des étiquetages plus clairs afin que les consommateurs soient avertis de l'origine des produits. La toute nouvelle commission apicole a bien du pain sur la planche !
Geneviève Marcusse-Artigue