Agriculture bio : Cherche producteurs motivés
Cette filière, bien qu'en forte progression, manque pourtant de producteurs. Quelques principes de base sont à connaître pour mûrir un projet de conversion vers le bio.
De 2008 à 2010, le nombre d'exploitations bio françaises a progressé de 55 % et le marché des produits alimentaires bio de 32 %, sans toutefois, répondre à l'énorme demande nationale couverte à 40 % par des importations de produits de base, tels que céréales, lait, fruits, légumes et viande (chiffres Agence Bio). Il y a donc de la place pour de nouveaux producteurs bio.
Un agriculteur bio doit s'engager à respecter des cahiers des charges relatifs à l'agriculture biologique (AB), se conformer au contrôle payant annuel et obligatoire par un organisme certificateur (prise en charge limitée à 700 euros pendant cinq ans par le conseil régional d'Aquitaine), se notifier chaque année auprès de l'Agence Bio et respecter les bonnes pratiques habituelles sur l'ensemble de son exploitation. L'agronomie, axe du système de production
Les grands principes en productions végétales bio sont les rotations des cultures plus longues et plus diversifiées (avec des cultures d'hiver et de printemps), en incluant des prairies et des légumineuses pour limiter et rompre le cycle des adventices, conserver et améliorer la fertilité du sol, réduire la pression des parasites et des maladies. La fertilisation organique est réalisée à base d'engrais verts et de légumineuses, puis de fumiers, composts, lisiers. Le recours à des engrais organiques ou minéraux est possible s'ils sont autorisés par le cahier des charges.
Le désherbage se pratique par faux semis ou paillage. Le désherbage mécanique s'effectue avec des herses étrilles, des bineuses, des sarcleuses ou des buteuses. Le guidage de précision par caméra ou satellite (RTK) constitue la meilleure solution pour des cultures propres. Pour mieux couvrir le sol, il faut adapter le choix des dates de semis et des faux semis ainsi que les densités, et associer les plantes (méteils). Pour la protection contre les maladies et les ravageurs, des espèces résistantes sont utilisées, ainsi que des produits de contact autorisés par la réglementation. Il est également indiqué de favoriser l'habitat des auxiliaires (coccinelles, oiseaux, hérissons).
En productions animales, les traitements de synthèse sont limités, au profit de la phytothérapie et de l'homéopathie. L'alimentation des animaux doit être bio. Des durées d'élevage longues doivent être respectées (des cahiers des charges spécifiques sont disponibles à la chambre d'agriculture). Le bien-être animal doit aussi être respecté (accès à des parcours, pas de concentration). Les effluents doivent être valorisés sur des terres bio. L'élevage, l'abattoir et l'atelier de découpe doivent être certifiés « agriculture biologique ». En élevage de bovins, le lien au sol reste obligatoire (voir règlement européen).
Pour démarrer une production biologique, une période de conversion est nécessaire. Pendant celle-ci, l'agriculteur suit toutes les règles de l'agriculture biologique et vend ses produits au prix conventionnel et en filière conventionnelle. Pour les végétaux destinés à l'alimentation animale, une valorisation produits en conversion vers l'AB est possible en deuxième année. Si les terres sont des friches ou du gel depuis plus de 3 ans, le passage en bio sera direct après accord de l'organisme de contrôle.
Pour les cultures annuelles, si les terres étaient auparavant cultivées conventionnellement, en général 2 ans sont nécessaires pour que la récolte soit bio. Il faut qu'elle soit semée et récoltée au moins 24 mois après le début de la conversion. Pour les cultures pérennes (arboriculture, vigne), la récolte est bio 36 mois entre le début de la conversion et la récolte.
En productions animales, la conversion simultanée des terres et des animaux nécessite 24 mois. La conversion non-simultanée demande 24 mois pour les cultures puis une durée supplémentaire pour l'entrée des animaux en élevage bio de 12 mois en bovins viande, de 6 mois en bovins lait, ovins, caprins, porcins et de 10 semaines en poules pondeuses et volailles de chair.
Par ailleurs, le système de production bio reposant sur l'agronomie, une production de fumier ou l'achat de matière organique sont indispensables. De même, l'extensification des élevages qu'il suppose, impose l'autonomie alimentaire car les aliments bio sont plus chers. Les bàtiments doivent être couplés à des parcours ou aires d'exercices. Les performances économiques sont basses durant les deux années de conversion, puis la remontée économique est souvent liée à la vente directe. Dans ce contexte, la conversion totale comporte plus de risques qu'une conversion progressive. Pierre Jouglain
L'AB, c'est quoi ?L'agriculture biologique (AB), est un des signes officiels d'identification de qualité et d'origine (comme le label rouge ou l'AOC). L'AB française est soumise au règlement européen RCE 834-2007 et le RCE 889-2008. Un nouveau logo bio, l'Eurofeuille, est obligatoire depuis 2010. Ce nouveau logo européen identifie les produits agricoles destinés à l'alimentation humaine ou animale, qui respectent la réglementation bio et le contrôle pour les exigences de traçabilité européennes.
L'AB garantit un mode de production respectueux de l'environnement et du bien-être animal.
Un agriculteur bio doit s'engager à respecter des cahiers des charges relatifs à l'agriculture biologique (AB), se conformer au contrôle payant annuel et obligatoire par un organisme certificateur (prise en charge limitée à 700 euros pendant cinq ans par le conseil régional d'Aquitaine), se notifier chaque année auprès de l'Agence Bio et respecter les bonnes pratiques habituelles sur l'ensemble de son exploitation. L'agronomie, axe du système de production
Les grands principes en productions végétales bio sont les rotations des cultures plus longues et plus diversifiées (avec des cultures d'hiver et de printemps), en incluant des prairies et des légumineuses pour limiter et rompre le cycle des adventices, conserver et améliorer la fertilité du sol, réduire la pression des parasites et des maladies. La fertilisation organique est réalisée à base d'engrais verts et de légumineuses, puis de fumiers, composts, lisiers. Le recours à des engrais organiques ou minéraux est possible s'ils sont autorisés par le cahier des charges.
Le désherbage se pratique par faux semis ou paillage. Le désherbage mécanique s'effectue avec des herses étrilles, des bineuses, des sarcleuses ou des buteuses. Le guidage de précision par caméra ou satellite (RTK) constitue la meilleure solution pour des cultures propres. Pour mieux couvrir le sol, il faut adapter le choix des dates de semis et des faux semis ainsi que les densités, et associer les plantes (méteils). Pour la protection contre les maladies et les ravageurs, des espèces résistantes sont utilisées, ainsi que des produits de contact autorisés par la réglementation. Il est également indiqué de favoriser l'habitat des auxiliaires (coccinelles, oiseaux, hérissons).
En productions animales, les traitements de synthèse sont limités, au profit de la phytothérapie et de l'homéopathie. L'alimentation des animaux doit être bio. Des durées d'élevage longues doivent être respectées (des cahiers des charges spécifiques sont disponibles à la chambre d'agriculture). Le bien-être animal doit aussi être respecté (accès à des parcours, pas de concentration). Les effluents doivent être valorisés sur des terres bio. L'élevage, l'abattoir et l'atelier de découpe doivent être certifiés « agriculture biologique ». En élevage de bovins, le lien au sol reste obligatoire (voir règlement européen).
Pour démarrer une production biologique, une période de conversion est nécessaire. Pendant celle-ci, l'agriculteur suit toutes les règles de l'agriculture biologique et vend ses produits au prix conventionnel et en filière conventionnelle. Pour les végétaux destinés à l'alimentation animale, une valorisation produits en conversion vers l'AB est possible en deuxième année. Si les terres sont des friches ou du gel depuis plus de 3 ans, le passage en bio sera direct après accord de l'organisme de contrôle.
Pour les cultures annuelles, si les terres étaient auparavant cultivées conventionnellement, en général 2 ans sont nécessaires pour que la récolte soit bio. Il faut qu'elle soit semée et récoltée au moins 24 mois après le début de la conversion. Pour les cultures pérennes (arboriculture, vigne), la récolte est bio 36 mois entre le début de la conversion et la récolte.
En productions animales, la conversion simultanée des terres et des animaux nécessite 24 mois. La conversion non-simultanée demande 24 mois pour les cultures puis une durée supplémentaire pour l'entrée des animaux en élevage bio de 12 mois en bovins viande, de 6 mois en bovins lait, ovins, caprins, porcins et de 10 semaines en poules pondeuses et volailles de chair.
Par ailleurs, le système de production bio reposant sur l'agronomie, une production de fumier ou l'achat de matière organique sont indispensables. De même, l'extensification des élevages qu'il suppose, impose l'autonomie alimentaire car les aliments bio sont plus chers. Les bàtiments doivent être couplés à des parcours ou aires d'exercices. Les performances économiques sont basses durant les deux années de conversion, puis la remontée économique est souvent liée à la vente directe. Dans ce contexte, la conversion totale comporte plus de risques qu'une conversion progressive. Pierre Jouglain
L'AB, c'est quoi ?L'agriculture biologique (AB), est un des signes officiels d'identification de qualité et d'origine (comme le label rouge ou l'AOC). L'AB française est soumise au règlement européen RCE 834-2007 et le RCE 889-2008. Un nouveau logo bio, l'Eurofeuille, est obligatoire depuis 2010. Ce nouveau logo européen identifie les produits agricoles destinés à l'alimentation humaine ou animale, qui respectent la réglementation bio et le contrôle pour les exigences de traçabilité européennes.
L'AB garantit un mode de production respectueux de l'environnement et du bien-être animal.