Aquitanima, véritable tour de Babel de la génétique bovine
En prélude à la 20e édition du salon de l’agriculture de Bordeaux qui ouvre ses portes ce matin, samedi 14 mai, de nombreuses délégations étrangères ont été accueillies dès le milieu de la semaine pour les traditionnels et très prisés Aquitanima Tours. L’objectif de ces circuits thématiques par race est de faire découvrir aux éleveurs venant des cinq continents, l’excellence de la génétique des éleveurs du Sud-Ouest. Les concours d’Aquitanima en sont la plus belle des vitrines.
Reed Rigney et Nicholas Boyd appartiennent à l’association canadienne des éleveurs de Blonde d’Aquitaine qui réunit une centaine de membres outre-Atlantique. Le premier est installé à une heure de route d’Edmonton, dans la province d’Alberta, à l’ouest du pays. Il est à la tête d’un cheptel de 150 vaches, qu’il élève sur 400 hectares de pâturage. Le second dispose d’une petite exploitation dans l’est du pays, à une centaine de kilomètres de Toronto. Encore en phase d’installation, il possède pour l’heure une dizaine de vaches.
Ces deux éleveurs Nord-Américains réalisent en ce moment leur premier déplacement en France. Ce mercredi 11 mai, ils étaient en visite chez Sabine et Guillaume Baylocq, à Lauret, aux confins des Landes et du Béarn, avec une quinzaine d’autres professionnels étrangers venus d’Australie, de Côte d’Ivoire, d’Espagne, d’Algérie et de Tunisie.
Promotion de la génétique made in Sud-Ouest
Ensemble, ils participent aux circuits “Aquitanima Tours” dédiés à la race Blonde d’Aquitaine. Un dispositif imaginé au début des années 2000 pour faire la promotion du tissu de l’élevage régional et du travail des organismes de sélection auprès des éleveurs étrangers.
Reed et Nicholas sont friands d’informations sur la génétique Blonde. «Au quotidien, on a recours aux taureaux d’insémination français car il n’y a pas de programme de sélection en race à viande au Canada. Au-delà des éléments qui nous parviennent, on a la chance de venir voir de nos propres yeux des produits… Chez nous, la Blonde d’Aquitaine est notamment utilisée en croisement, pour apporter du muscle sur les races anglo-saxonnes comme l’Angus et l’Hereford».
Nouer des liens commerciaux
À l’inverse des Canadiens, Med-Lazhar Abidi et Kamel Bedouihech sont des habitués du rendez-vous de Bordeaux. Fers de lance de la race Blonde d’Aquitaine en Tunisie, les deux hommes sont de retour avec l’objectif de renforcer leurs relations commerciales avec leurs partenaires français.
Installé à Beja, dans le nord du pays, Kamel Bedouihech, a accueilli chez lui l’an dernier les dix premières génisses Blondes venues de France. Une démarche permise par la mise en œuvre d’un partenariat avec l’organisme de sélection de la race. «Le développement de ce type de partenariat est très important pour nous…», expliquent-ils.
Cartes de visite dans les mains, les représentants tunisiens sont à l’affût des nombreuses opportunités que leur offre la génétique du Sud-Ouest. Nourrissant de grandes ambitions pour la race, ils entendent développer dans leur pays une véritable plate-forme d’élevage qui rayonnerait sur l’Afrique du Nord.
Après leur arrêt dans l’impeccable stabulation de la famille Baylocq, le petit groupe a poursuivi son périple hier dans les Pyrénées-Atlantiques, s’arrêtant notamment sur le site de Midatest/Sorélis de Denguin, et dans deux exploitations béarnaises (EARL du Béarn et GAEC Lamarque). Ce vendredi 13 mai, leur programme les a conduits sur les élevages Arbelbide et Garat, avant un séminaire qui s’est tenu au conseil régional autour des atouts des races bovines d’Aquitaine.
Une présence étrangère toujours plus forte
Près de 170 professionnels étrangers y étaient réunis, contre une centaine lors des précédentes éditions. Tchèques, Norvégiens, Portugais, Vietnamiens, Mexicains, Iraniens, Chinois, Algériens, Canadiens… Une quinzaine de nationalités est représentée, parlant une douzaine de langages différents. À la vue de cette fréquentation étrangère en forte hausse, Aquitanima et ses Aquitanima Tours devraient permettre une nouvelle fois d’installer des bases précieuses en vue de futures relations commerciales et d’en consolider d’autres.
Il ne sera pas donc rare, au gré d’une déambulation dans les allées du salon bordelais qui ouvre ses portes ce samedi 14 mai, de surprendre quelques conversations en anglais, portugais ou tchèque. Sur le ring aussi, pendant un concours, il sera possible d’entendre des exposants s’apostropher dans la langue de Cervantes sur la manière de placer la patte de leur animal ou de régler son port de tête, puisque des éleveurs espagnols participent aussi au concours.
Fabien Brèthes
Suivez en direct du ring central, les concours d'Aquitanima
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