Au SIA, plaidoyer pour une agriculture “made in France”
Cette 54e édition du Salon international de l
Ce samedi 25 février, le Salon international de l’agriculture ouvre ses portes jusqu’au 5 mars, au Parc des expos de Paris, avec pour thème : «L’agriculture : une passion, des ambitions !» Ce message, positif malgré la crise, a été volontairement choisi pour montrer aux politiques qui viendront sans doute en nombre que l’agriculture française innove et a de l’avenir.
«Il faut balayer l’idée d’une rupture entre l’agriculture et la société car aujourd’hui, les agriculteurs portent des enjeux forts : alimentaires, sanitaires, préservation des terres…», souligne le sociologue François Purseigle. Et si les agriculteurs occupent en nombre une place en recul dans la société, «la profession est toujours autant structurée», ajoute-t-il. Une structuration nécessaire pour faire face aux défis actuels.
Une agriculture qui se transforme
Pour le sociologue, l’agriculture se transforme, et il va falloir répondre au besoin croissant de conseil et de formation. Avec un atout : «aujourd’hui, l’agriculture attire, ce n’est plus un métier subi». Un forum de l’emploi sera organisé et un focus sera fait sur l’ambition numérique du secteur, un levier de compétitivité important pour l’agriculture (agriculture de précision, réduction de la pénibilité, services en lignes…). Comme l’an dernier, les start-up agricoles se retrouveront sur le stand de la Ferme digitale, avec six membres de plus qu’en 2016. À noter que pour 30.000 visiteurs qui viennent chercher des informations, des clients, de nouveaux produits,… le salon est avant tout un événement professionnel.
Preuve de ces évolutions, le site de financement participatif Miimosa, son fondateur Florian Breton et toute son équipe seront présents pour discuter ces nouveaux enjeux : reconversions professionnelles, renouvellement des générations, agriculture urbaine, agriculture et alimentation durable : les étudiants s’engagent…
Terre d'élection
Cette année, à l’approche de l’élection présidentielle, il a fort à parier que le rendez-vous de la Porte de Versailles soit encore plus prisé par les politiques. Si le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, semble vouloir n’y porter qu’un œil distant, il a néanmoins défendu sa vision : «il n’y a pas que les charges environnementales ou sociales à réguler, il y a aussi les charges opérationnelles. Nous devons mettre le moins de capital possible pour avoir une meilleure compétitivité et miser sur l’espace, car on a de la place en France contrairement à nos concurrents que l’on dit compétitifs. C’était ça, ma stratégie, et ça doit rester une stratégie pour la France, j’en suis persuadé». Son successeur aura, quoi qu’il en soit, du travail pour soutenir le secteur et la diversité de ses ambitions.
Certains acteurs ont déjà annoncé la couleur. Pour la filière sucrière, place aux régions cette année. Le Grand-Est (avec “Les instants sucrés”), les Hauts de France (association fromage-confiture) et l’Eure (avec la journée des confitures) organiseront tous des animations pour expliquer et réexpliquer le sucre aux quelque 620.000 visiteurs attendus.
Réalité virtuelle
La filière céréales proposera, à partir d’un casque à vision 360 °, de participer à une moisson comme si on y était. Elle présentera également un fournil avec des boulangers qui expliqueront la fabrication du pain.
La coopérative InVivo proposera de découvrir le projet des 1.000 fermes numériques et Coop de France démontrera la présence quotidienne des produits issus de la coopération agricole dans les assiettes des Français.
La filière oléoprotéagineuse s’attachera à montrer l’importance des protéines végétales en termes d’alimentation humaine.
Les spécialistes de la semence seront aussi présents pour expliquer les principes de la multiplication, des plantes porte-graines cultivées et de la diversité variétale avec une surface plantée d’un grand nombre de salades différentes.
Le stand de l’INRA sera consacré à la découverte des microbes qui peuplent nos sols ou notre intestin et qui jouent un rôle essentiel dans notre alimentation, notre santé, notre environnement et notre agriculture.
Thierry Michel