Avec Sylv’Adour, une relance forestière au sud des Landes autour du bois énergie
En août, le ministère de l’environnement a désigné les lauréats de l’édition 2016 de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) “Dynamic Bois” qui vise à accélérer l’utilisation du bois dans les chaufferies. Dix-neuf projets ont été sélectionnés dans toute la France pour un financement global de 20 millions d’euros dans le cadre du fonds chaleur, géré par l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie). L’un d’eux est landais: le projet Sylv’Adour.
Le 16 septembre, dans le cadre de l’assemblée générale du groupement de productivité forestière Sud Adour, Henri Husson, directeur adjoint du centre régional de la propriété forestière (CRPF) d’Aquitaine a présenté les grandes lignes de Sylv’Adour, une opération autour du bois énergie visant à améliorer la production forestière en Sud Adour. «Ce projet vise à satisfaire une partie de la demande des chaudières du sud du département des Landes mais aussi la filière bois d’œuvre et bois d’industrie, indique-t-il. C’est une opération mixte de remise en production de parcelles forestières, de valorisation des peuplements existants et de récolte de bois».
Sept partenaires se sont associés pour assurer la réussite du projet: l’Alliance forêt bois, l’association des entrepreneurs de travaux forestiers d’Aquitaine, le CRPF, la chambre d’agriculture des Landes, le conseil départemental, l’ONF et l’ONF Énergie. Le CRPF coordonnera l’opération qui devrait être lancée pour trois ans à partir du 1er janvier prochain.
Valorisation des petites parcelles sous-exploitées
Le projet Sylv’Adour concerne 189 communes situées dans un périmètre allant d’Aire-sur-l’Adour à Tarnos et Orthez. Sur ces quelque 250.000 hectares, 80.000 sont à vocation forestière, mais ils se caractérisent par une forêt paysanne très morcelée et un manque de culture forestière des petits propriétaires. Des initiatives de regroupement de propriétés ont déjà vu le jour pour améliorer la gestion forestière, notamment en forêts communales depuis 1980 et en forêts privées depuis 2010.
Mais les fonds mobilisés pour l’opération — 1,85 M€ dont 270.000€ du Département des Landes et 619.000€ de l’Ademe — devraient permettre d’aller plus loin. «L’objectif est de valoriser les petites parcelles sous-exploitées à des fins énergétiques et industrielles, précise Paul Laussucq, conseiller forestier à la chambre d’agriculture des Landes. Il s’agira de redynamiser les peuplements dépérissants, de replanter les vieux peuplements et de rattraper les éclaircies en retard. Toutes ces opérations permettront de produire de la plaquette forestière pour alimenter les chaudières du sud des Landes. Mais un tri qualitatif sera bien sûr effectué afin de valoriser le bois au mieux. Il n’est pas question de transformer du bois d’œuvre en plaquettes!».
Valorisation des petites parcelles sous-exploitées
Le projet se caractérisera aussi par la création d’aires de dépôt et d’aires de retournement en forêt qui font actuellement défaut sur ce territoire et freinent l’exploitation forestière.
Au cours des trois ans du programme, les partenaires économiques s’engagent à améliorer 545 hectares de forêt, ce qui mobilisera 70.280 tonnes de bois dans une démarche de gestion durable des forêts certifiée (PEFC). Pour mener leur tâche à bien, ils pourront s’inspirer de l’expérience “Forêt d’avenir”, un dispositif similaire mis en place en Gironde depuis un an.
Cécile Agusti