Bactérie du kiwi : les recommandations de lutte
Pour limiter, voire stopper la diffusion de la maladie, les recommandations sont
la coupe de toute branche ou arbre infecté et l'application en préventif du Sérénade Max.
La première mesure préconisée est tout simplement la coupe, le plus tôt possible, des parties atteintes, branche ou tronc. © Le Sillon
Les recherches sur les mesures prophylactiques ont démarré, mais les résultats ne sont pour le moment probants qu'en laboratoire. Dès repérage des premiers foyers d'infection, les organisations de producteurs se sont mobilisées, en collaboration avec le service régional de l'agriculture et de l'alimentation (SRAL, ex SRPV) pour établir un inventaire des parcelles touchées et diffuser l'information auprès des producteurs sur les mesures prophylactiques (pratiques culturales, produits de prévention).
La première mesure préconisée est tout simplement la coupe, le plus tôt possible, des parties atteintes, branche ou tronc. Ces déchets doivent ensuite être brûlés. Il est également nécessaire de désinfecter les outils de taille pour ne pas véhiculer la bactérie. « Ces mesures ont été bien mises en place par les producteurs des gros groupes » se réjouit Fabien Bec. L'espoir de la protection efficace du Serénade Max
Il faut dire que les techniciens ont mis beaucoup d'énergie à convaincre leurs adhérents. « Au début, nous, producteurs, on y croyait peu et nous n'avions pas envie de tailler ou même de couper nos arbres. C'est une perte de revenu ! Mais ils nous ont vite persuadés et heureusement. Sinon, la situation aurait été dramatique. Les producteurs qui ont coupé dès le début ont sauvé la production des autres en limitant voire stoppant la diffusion de la maladie ! » tient à souligner Jean-Marc Poigt, président de l'association du Kiwi de l'Adour. En effet, Le PSA n'étant pas réglementé en France, il est impossible d'obliger le producteur à couper dans ses vergers. Toutes les coupes ont donc été volontaires. Afin de détecter les arbres malades, l'inspection des vergers doit se faire régulièrement, toutes les semaines, rang par rang, branche par branche, surtout quand les températures sont en-dessous de 25 °C. « C'est un travail colossal à prendre au sérieux car l'évolution dans le verger est très rapide », souffle M. Poigt. Il faut ensuite protéger les parties saines et les repousses avec des applications de cuivre. Une demande de dérogation a par ailleurs été demandée pour l'utilisation d'un produit déjà utilisé sur la vigne, des cultures légumières et fruitières, le Sérénade Max, à base de bactéries bacillus subtilis qui a montré des résultats très encourageants en laboratoire en Nouvelle-Zélande. Cette bactérie est propagée dans les vergers pour couvrir le végétal et prendre la place de la bactérie pathogène, le PSA. « C'est donc un produit d'origine biologique totalement biodégradable, inoffensif pour l'applicateur, le consommateur et l'environnement, notamment sur les abeilles » explique Jérôme Fritsch du SRAL, coordinateur de la lutte contre la maladie. Le produit a reçu début mai une autorisation par dérogation pour 120 jours, donc jusqu'au 20 août. « Le produit n'était jusque-là pas homologué pour le kiwi, tout simplement car ce n'était pas nécessaire, poursuit M. Fritsch. Des essais ont démarré pour son homologation ». La profession attend beaucoup de ce produit biologique qui ne pourra cependant être utilisé qu'en préventif. « Il n'apporte rien en curatif, rappelle Franck Gilbert. Il n'existe d'ailleurs aucun produit en curatif ». Ce n'est que début août que les résultats des essais réalisés en verger seront connus pour la Nouvelle-Zélande. Il faudra attendre le printemps prochain pour la France. Les applications de Sérénade Max ont démarré dès homologation du produit, sur variétés précoces et devront être répétées régulièrement pour entretenir la population de la bactérie protectrice. La SRAL réalise par ailleurs sur deux vergers des expérimentations sur les dates d'application, les doses et les associations avec le cuivre. Le président de l'association iwi de l'Adour spécifie bien qu'il faut se tenir au protocole (en terme de conditions d'hygrométrie et de température) des techniciens pour avoir des résultats fiables. « Nous espérons que tous les producteurs feront l'effort de traiter, malgré un coût élevé de 1.500 euros/ha, confie Jérôme Fritsch. C'est important pour éviter de nouveaux foyers d'infection ». Un effort supplémentaire que devront consentir les producteurs et qui s'ajoute pour certains aux pertes de production quand le verger a été infecté. Les conseils généraux des Landes et Pyrénées-Atlantiques réfléchissent pour l'heure à l'aide éventuelle qu'ils pourraient apporter à la filière pour gérer la crise.
Dominique Maurel
Il faut dire que les techniciens ont mis beaucoup d'énergie à convaincre leurs adhérents. « Au début, nous, producteurs, on y croyait peu et nous n'avions pas envie de tailler ou même de couper nos arbres. C'est une perte de revenu ! Mais ils nous ont vite persuadés et heureusement. Sinon, la situation aurait été dramatique. Les producteurs qui ont coupé dès le début ont sauvé la production des autres en limitant voire stoppant la diffusion de la maladie ! » tient à souligner Jean-Marc Poigt, président de l'association du Kiwi de l'Adour. En effet, Le PSA n'étant pas réglementé en France, il est impossible d'obliger le producteur à couper dans ses vergers. Toutes les coupes ont donc été volontaires. Afin de détecter les arbres malades, l'inspection des vergers doit se faire régulièrement, toutes les semaines, rang par rang, branche par branche, surtout quand les températures sont en-dessous de 25 °C. « C'est un travail colossal à prendre au sérieux car l'évolution dans le verger est très rapide », souffle M. Poigt. Il faut ensuite protéger les parties saines et les repousses avec des applications de cuivre. Une demande de dérogation a par ailleurs été demandée pour l'utilisation d'un produit déjà utilisé sur la vigne, des cultures légumières et fruitières, le Sérénade Max, à base de bactéries bacillus subtilis qui a montré des résultats très encourageants en laboratoire en Nouvelle-Zélande. Cette bactérie est propagée dans les vergers pour couvrir le végétal et prendre la place de la bactérie pathogène, le PSA. « C'est donc un produit d'origine biologique totalement biodégradable, inoffensif pour l'applicateur, le consommateur et l'environnement, notamment sur les abeilles » explique Jérôme Fritsch du SRAL, coordinateur de la lutte contre la maladie. Le produit a reçu début mai une autorisation par dérogation pour 120 jours, donc jusqu'au 20 août. « Le produit n'était jusque-là pas homologué pour le kiwi, tout simplement car ce n'était pas nécessaire, poursuit M. Fritsch. Des essais ont démarré pour son homologation ». La profession attend beaucoup de ce produit biologique qui ne pourra cependant être utilisé qu'en préventif. « Il n'apporte rien en curatif, rappelle Franck Gilbert. Il n'existe d'ailleurs aucun produit en curatif ». Ce n'est que début août que les résultats des essais réalisés en verger seront connus pour la Nouvelle-Zélande. Il faudra attendre le printemps prochain pour la France. Les applications de Sérénade Max ont démarré dès homologation du produit, sur variétés précoces et devront être répétées régulièrement pour entretenir la population de la bactérie protectrice. La SRAL réalise par ailleurs sur deux vergers des expérimentations sur les dates d'application, les doses et les associations avec le cuivre. Le président de l'association iwi de l'Adour spécifie bien qu'il faut se tenir au protocole (en terme de conditions d'hygrométrie et de température) des techniciens pour avoir des résultats fiables. « Nous espérons que tous les producteurs feront l'effort de traiter, malgré un coût élevé de 1.500 euros/ha, confie Jérôme Fritsch. C'est important pour éviter de nouveaux foyers d'infection ». Un effort supplémentaire que devront consentir les producteurs et qui s'ajoute pour certains aux pertes de production quand le verger a été infecté. Les conseils généraux des Landes et Pyrénées-Atlantiques réfléchissent pour l'heure à l'aide éventuelle qu'ils pourraient apporter à la filière pour gérer la crise.
Dominique Maurel