Bordeaux inaugure sa Cité du vin, navire amiral de l’œnotourisme français
Le Président de la République, François Hollande, a inauguré la Cité du Vin le 30 mai. Véritable passerelle entre les vins de Bordeaux et les vignobles du monde, l’éclat de ce pôle d’excellence de l’œnotourisme, ancré sur les berges de la Garonne, jaillira sur toute la France a estimé le Président de la République.
«Je suis heureuse et émue». Le 30 mai dernier pour l’inauguration de la Cité du Vin, Sylvie Cazes, présidente et cheville ouvrière de ce projet, ne cachait pas sa satisfaction de voir — enfin — le fruit de huit années de travail et d’obstination aboutir. Un aboutissement et une naissance car, maintenant, tout reste à écrire. «C’est une très belle journée pour Bordeaux et pour ses vins», soulignait Bernard Farges, président du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB).
Ce dernier est revenu lui aussi sur l’engagement de la profession viticole pour cette nouvelle aventure. Il veut voir au travers de la présence du Président de la République une reconnaissance pour une production «atout majeur pour la France».
Pour Alain Rousset, président de la région Aquitaine Limousin Poitou-Charente, «c’est une évidence». Et il profite de la présence du chef de l’État pour rappeler que la viticulture est le premier pourvoyeur d’emplois de la région ALPC. Il salue aussi la ténacité et la permanence de volonté du maire de Bordeaux.
Mais en ce jour particulier, le président de la Région ne veut pas faire l’impasse sur les préoccupations du moment et notamment les défis que la viticulture va devoir relever en matière de lutte contre les maladies de la vigne. «Je salue le courage du président du CIVB dans son engagement à rompre avec les phytos, il nous faut offrir d’autres perspectives». Pour Alain Rousset, la recherche doit mener une lutte forcenée pour offrir des perspectives historiques. Quant à la Cité du Vin, elle doit être un «portail, une ouverture sur le monde de la vigne et du vin».
«Un succès pour la France»
Ce jour inaugural fut surtout le jour du maire de Bordeaux. D’ailleurs, à l’applaudimètre, il n’y a pas photo. Le premier magistrat de la capitale girondine a recueilli les fruits de son obstination à vouloir donner à sa ville sa cité du vin. «Il a fallu beaucoup d’efforts», note Alain Juppé. Et il salue au passage la profession qui s’est impliquée à hauteur de 20 millions d’euros, sur un total de 81 millions. «La profession a montré son sens de la responsabilité». Conscient «qu’aujourd’hui une nouvelle aventure commence», Alain Juppé souhaite que la Cité du Vin soit un nouveau phare, un navire amiral pour des activités œnotouristiques «atout économique majeur de notre territoire».
Puis vient le tour de François Hollande… Un Président de la République visiblement épris de la ville de Bordeaux puisque voilà trois fois durant son mandat qu’il participe à une inauguration. Pour le dernier Vinexpo et avant cela, pour le nouveau pont Chaban-Delmas. «Je veux souligner la place de la viticulture en France». Et il ajoute: «Cette cité est unique en son genre et est très originale car elle unit le vin et le numérique».
Un modèle hexagonal à préserver
François Hollande parle également de son rôle pédagogique pour faire «évoluer l’image du vin dans l’opinion publique» sans omettre l’environnement et l’attachement de la viticulture «à la préservation des paysages». Lui aussi abordera le problème des pesticides. «Je sais qu’il y a une démarche engagée pour réduire les pesticides, je vous appelle à accélérer le rythme car c’est notre intérêt pour promouvoir nos productions».
Concernant l’œnotourisme et ses retombées économiques, il précise qu’«un tiers des touristes met en avant la gastronomie et le vin». Le Président de la République évoquera aussi les AOC et l’engagement de la France à les défendre, notamment face aux États-Unis, mais aussi dans la bataille engagée pour la reconnaissance en Chine des 47 appellations des vins de Bordeaux.
Pour la nouvelle PAC qui entrera en vigueur dès 2020, le chef de l’État s’engage «à défendre le modèle agricole français». Enfin, revenant à la Cité du Vin, il apporte son satisfecit «Ce que vous avez fait, c’est pour vous ouvrir au monde, le faire venir à Bordeaux. Chaque maillon participe à cette réussite. La Cité du Vin est emblème d’excellence et elle est un symbole de rassemblement. C’est un succès pour la France».
Geneviève Marcusse-Artigue