Coupe double pour le chanvre
Pour la deuxième année consécutive, Euralis expérimente la double récolte du chanvre — graine et paille — en un seul passage avec, cette fois-ci, un prototype allemand.
Dans le chanvre, tout est bon », résume de façon lapidaire Simon Saffores, responsable du pôle fibre à Euralis. De fait, cette culture industrielle a plus d'un atout dans ses fibres Agronomique, environnemental et même économique, jusqu'à ses débouchés dans les éco-matériaux, le chanvre a tout pour plaire. Pour autant, Jean-Nicolas Simon, directeur marketing du pôle agricole du groupe coopératif palois, s'empresse de préciser qu'il n'est pas question de bouleverser l'assolement régional et que le développement de cette culture correspond à un marché de niche.
Tout d'abord, le chanvre est une plante rustique, « ce qui veut dire qu'elle s'adapte à quasiment tous les types de sols : boulbènes, filtrants, sables fauves » précise Simon Saffores, « et non qu'elle n'ait pas besoin d'un minimum d'attention ». « Une bonne implantation, c'est 80 % du résultat final » assure Daniel Chantereau qui en a cultivé 9 ha cette année sur son exploitation d'Aurions-Idernes (Pyrénées-Atlantiques). Ce que confirme Simon Saffores : « la qualité du semis est primordiale ». Le technicien préconise, au préalable, un travail profond du sol pour favoriser l'enracinement, un lit de semis fin et suffisamment humide, un enfouissement des graines de 2 à 3 cm et un rappuyage.
Peu d'intrants et pas de désherbage
Le chanvre industriel offre une alternative pour les terrains pauvres et une diversification dans l'assolement, que ce soit, par exemple pour isoler des parcelles de mais semence ou pour respecter les obligations agro-environnementales, notamment dans les zones vulnérables. En effet, gràce à sa croissance rapide, il étouffe les autres plantes. De ce fait, il n'est pas nécessaire de désherber, ce qui est autant d'économisé. Du côté des intrants, le chanvre n'est pas du tout gourmand. « Il faut compter moitié moins d'azote et d'engrais de fond, que pour le mais » assure Édouard Péré, agriculteur à Portet (Pyrénées-Atlantiques). Pour compléter le tableau des atouts agronomiques, le nombre limité de passages évite le tassement des sols et sa récolte arrive à un bon timing pour permettre l'implantation d'une céréale à paille dans la foulée. D'un point de vue économique, cette culture ne manque pas, non plus, d'intérêt. « On est à l'équivalent d'une céréale à paille » précise Simon Saffores. Mais l'objectif est « d'accrocher le revenu du mais » ajoute Jean-Nicolas Simon. Pour y parvenir, Euralis développe à la fois les débouchés et expérimente la double récolte, paille et graine, en un seul passage, contre deux antérieurement.
L'an dernier, Euralis a donc mis en test, dans la région toulousaine, un type de matériel développé spécifiquement par une coopérative vendéenne. Cette année, la coop a renouvelé l'expérience et l'a doublée, dans le bassin de l'Adour, avec un engin directement venu d'Allemagne. À la base, il s'agit d'une moissonneuse-batteuse classique dont le cueilleur a été adapté. La partie basse du cueilleur est une barre de coupe de type Quimper qu'on retrouve sur les ensileuses à mais. La partie haute, spécifique à la récolte des graines des céréales à paille, a été maintenue et adaptée. Selon Jean-Nicolas Simon, « le surcoût de la double récolte est largement compensé par la valorisation de la graine ». L'an dernier, celle-ci s'est vendue 700 €/tonne et le rendement moyen, sur la zone d'Euralis, s'échelonnait de 500 à 700 kg/ha, mais « avec de très fortes amplitudes allant de 200 à 1 200 kg/ha » précise Simon Saffores. Quand à la paille, elle est vendue 120 €/tonne avec un rendement moyen de 6 tonnes/hectare. Benoît Lalanne Valorisation
Pour améliorer l'intérêt économique du chanvre, Euralis mise sur la valorisation de la graine (chènevis) dont le débouché se trouve, à 90 %, dans les oiselleries.
Par ailleurs, Euralis cherche de nouveaux marchés pour les différents composants de la tige. Ainsi, les poussières, qui en représentent 25 % du volume, sont compactées en pellets pour alimenter des appareils de chauffage ou incorporées dans des amendements. Pour la fibre (25 % du volume de la plante), des expérimentations de transformation en textile et en plasturgie sont menées. Quant à la chènevotte (tissus intérieurs de la tige), l'incorporation dans des matériaux de construction complète son débouché traditionnel de paillage.
Le chanvre industriel offre une alternative pour les terrains pauvres et une diversification dans l'assolement, que ce soit, par exemple pour isoler des parcelles de mais semence ou pour respecter les obligations agro-environnementales, notamment dans les zones vulnérables. En effet, gràce à sa croissance rapide, il étouffe les autres plantes. De ce fait, il n'est pas nécessaire de désherber, ce qui est autant d'économisé. Du côté des intrants, le chanvre n'est pas du tout gourmand. « Il faut compter moitié moins d'azote et d'engrais de fond, que pour le mais » assure Édouard Péré, agriculteur à Portet (Pyrénées-Atlantiques). Pour compléter le tableau des atouts agronomiques, le nombre limité de passages évite le tassement des sols et sa récolte arrive à un bon timing pour permettre l'implantation d'une céréale à paille dans la foulée. D'un point de vue économique, cette culture ne manque pas, non plus, d'intérêt. « On est à l'équivalent d'une céréale à paille » précise Simon Saffores. Mais l'objectif est « d'accrocher le revenu du mais » ajoute Jean-Nicolas Simon. Pour y parvenir, Euralis développe à la fois les débouchés et expérimente la double récolte, paille et graine, en un seul passage, contre deux antérieurement.
L'an dernier, Euralis a donc mis en test, dans la région toulousaine, un type de matériel développé spécifiquement par une coopérative vendéenne. Cette année, la coop a renouvelé l'expérience et l'a doublée, dans le bassin de l'Adour, avec un engin directement venu d'Allemagne. À la base, il s'agit d'une moissonneuse-batteuse classique dont le cueilleur a été adapté. La partie basse du cueilleur est une barre de coupe de type Quimper qu'on retrouve sur les ensileuses à mais. La partie haute, spécifique à la récolte des graines des céréales à paille, a été maintenue et adaptée. Selon Jean-Nicolas Simon, « le surcoût de la double récolte est largement compensé par la valorisation de la graine ». L'an dernier, celle-ci s'est vendue 700 €/tonne et le rendement moyen, sur la zone d'Euralis, s'échelonnait de 500 à 700 kg/ha, mais « avec de très fortes amplitudes allant de 200 à 1 200 kg/ha » précise Simon Saffores. Quand à la paille, elle est vendue 120 €/tonne avec un rendement moyen de 6 tonnes/hectare. Benoît Lalanne Valorisation
Pour améliorer l'intérêt économique du chanvre, Euralis mise sur la valorisation de la graine (chènevis) dont le débouché se trouve, à 90 %, dans les oiselleries.
Par ailleurs, Euralis cherche de nouveaux marchés pour les différents composants de la tige. Ainsi, les poussières, qui en représentent 25 % du volume, sont compactées en pellets pour alimenter des appareils de chauffage ou incorporées dans des amendements. Pour la fibre (25 % du volume de la plante), des expérimentations de transformation en textile et en plasturgie sont menées. Quant à la chènevotte (tissus intérieurs de la tige), l'incorporation dans des matériaux de construction complète son débouché traditionnel de paillage.