Dans les Landes, 40 à 45% des asperges déjà récoltées
Moins précoce que l’année dernière, le ramassage des asperges bat sont plein. Tous les voyants sont au vert, mais l’ombre du Covid inquiète tout de même les producteurs landais.
Les premières asperges des sables des Landes ont pointé leur nez fin février. «On retombe sur une saison "normale" par rapport à l’année dernière qui avait été très précoce avec l’apparition des premiers légumes dès le 4 février», rappelle David Ducourneau, président de l’association Asperges des Landes.
Jusqu’à présent les conditions climatiques ont été idéales : du froid en hiver et pas de trop fortes chaleurs pendant la récolte, autant de facteurs déterminants pour la qualité des légumes. «Depuis quatre ou cinq ans, 80% de la production en IGP Sables des Landes se classe en catégorie 1. C’est le signe que les producteurs travaillent bien. Nous sommes très satisfaits.»
Les chantiers de récolte vont bon train. «Nous sommes un peu freinés par les gelées matinales ces derniers jours, mais nous avons pris de l’avance.» De 40 à 45% des volumes attendus ont déjà été ramassés. Si le même rythme se maintient dans les semaines à venir, la récolte pourrait se terminer vers la fin du mois de mai, voire tout début juin, en avance de près de deux semaines par rapport à une campagne moyenne.
La bonne nouvelle, c’est que la filière a eu des légumes à vendre pour la période de Pâques. «Les deux semaines avant cette fête sont primordiales pour nous.» Et cette année, les producteurs du Sud-Ouest étaient pratiquement seuls à proposer de la marchandise à cette période. «Les bassins de production du Nord, tant en France que dans les pays voisins, ont eu du froid et donc très peu d’asperges sur le début de saison. Ils commencent tout juste à arriver sur le marché.» L’équilibre entre l’offre et la demande a donc permis d’avoir de bons prix jusqu’à maintenant. Ils pourraient baisser dans les semaines à venir mais «ce qui est pris est déjà intéressant».
Marqués par la saison 2020
Un an après les difficultés liées au premier confinement, les producteurs se sentent mieux. À l’époque, la situation sanitaire avait totalement désorganisé la distribution de leurs produits. Avec la fermeture des marchés et des restaurants, et la ruée sur les produits en conserve au détriment des produits frais en grandes surfaces, la demande en asperges avait cruellement chuté.
Durant trois semaines, les producteurs avaient été contraints de ne ramasser que ce qu’ils pouvaient écouler. Ils avaient dû laisser 60% de leur production au champ et mettre des salariés au chômage technique. «La situation a beaucoup marqué la profession. D’ailleurs, avec une année de recul, on est plus confiants sans être tout à fait sereins.»
Les agriculteurs et les stations vivent avec la crainte constante de la découverte d’un cas de Covid et sa propagation au sein de leurs équipes. «Toutes les règles de sécurité sont mises en place pour ne pas que ça arrive, mais on appréhende toujours un peu.»
Les ramasseurs ne travaillent plus en équipe mais seulement en binôme. Les parcelles ont été jalonnées de façon à ce que les ramasseurs ne se croisent pas. Les laveurs doivent obligatoirement porter un masque. Les conditions sont encore plus drastiques en station. Port du masque obligatoire, mise en place de séparations et réduction des effectifs : seulement trois personnes par chaîne au lieu de cinq. «L’année dernière, ces adaptations nous avaient coûté 10 à 15% de frais supplémentaires. Mais nous estimons que ce sera moins important cette année.» Verdict en fin de saison.
Cécile Agusti