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Des conflits d'usage anciens dans les Landes

Les conflits au sujet de l'occupation de l'espace landais ne sont pas nouveaux. Jean-Jacques Taillentou, directeur de la société de Borda, en a témoigné lors de cette conférence des territoires, au travers d'un historique de l'occupation exhaustif. Pour cela, il a pris un exemple de mutation sur chacun des trois grands territoires landais : le pays de l'Adour, la grande Lande et le littoral. Ainsi, le Pays de l'Adour est resté un pays de bocages jusqu'au milieu du XIXe siècle, avec une production tournée sur la polyculture élevage et le vin. Puis, progressivement, la culture du mais s'est développée au détriment de la vigne ravagée par les maladies. D'autre part, à  l'après guerre, avec la contestation du statut du métayage, les agriculteurs sont devenus fermiers ou propriétaires des terres qu'ils cultivaient. On est alors passé à  une agriculture plus productive. Les exploitations se sont agrandies, le bocage et la polyculture élevage ont disparu au profit du mais et de la filière gras. Des conflits entre bergers et sylviculteurs Autre territoire, la lande. Sa conquête s'est réalisée progressivement dès le XVIe siècle. « On présente souvent comme violent le passage de la misère de la lande à  la forêt de pins prospère, sur la volonté de Napoléon III », note l'historien. En réalité, là  où les vacants (lande propriété des communes) n'étaient pas trop inondés, dès le XVIe siècle, des paysans enrichis ont exercé au fil des ans leur « droit de perprise » et ont planté des pins. Cette coutume très ancienne permettait en effet, de prendre possession de portions de vacants que le « perprenant » s'engage à  planter dans un très court délai. De ce développement de la forêt au détriment de la lande naquirent des conflits entre les bergers qui exploitaient la lande et les sylviculteurs, mais aussi entre les personnes qui voulaient acquérir des terres auprès des communes qui vendaient. Le littoral fut quant à  lui une terre de conquête au XVIIIe et XIXe siècle. Propriété du roi, il fut pendant longtemps ignoré de ce dernier. Les dunes, poussées par le vent, se déplaçaient, ensevelissant villages et forêts. Elles provoquaient aussi l'occlusion des ruisseaux et la formation de marécages. C'est pourquoi, les Landais ont pendant longtemps tenté de stabiliser les dunes. Ce que finirent par réaliser au début du XIXe siècle, à  renfort de grands travaux, les services de l'État. Les courants ainsi stabilisés évacuaient mieux l'eau, limitant les risques d'inondation. « Ce territoire dunaire a donc d'abord été mis en valeur par les communes, puis par l'état. Et ce dernier a longtemps conservé l'essentiel de ce territoire, provoquant des conflits très importants avec les communes ». D. M. 
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