DFCI des Landes : encore du pin sur la planche
Depuis la tempête Klaus, les associations syndicales autorisées de défense de la forêt contre les incendies des Landes ont réalisé 3,4 M€ de travaux pour sécuriser le massif, mais le travail est loin d'être terminé.
La DFCI craint de ne pouvoir assumer la remise en état de toutes les pistes forestières, faute de moyens financiers... © C.A / Le Sillon
C'est à Rion-des-Landes que s'est tenue mardi 30 novembre, l'assemblée générale de l'Union landaise de Défense de la forêt contre les incendies. « Ce n'est pas un hasard si nous sommes là , a déclaré en préambule le président Jean Larrouy. Rion est l'une des communes qui a le plus souffert de Klaus, et nous ne sommes pas loin de l'endroit où 131 hectares sont partis en fumée le 12 avril dernier »
La tempête et ses conséquences occupent la DFCI depuis deux ans. Car s'il n'y a eu qu'une tempête, elle a entraîné « trois catastrophes », souligne le directeur Benoît Bodennec. « Quarante millions de mètres cubes de chablis, trois grands incendies qui ont brûlé 500 hectares de forêt et des attaques parasitaires sans précédent. »
Des parcelles difficiles d'accès
Depuis plus de soixante ans, gràce au travail de terrain des associations syndicales autorisées (ASA), le massif forestier landais était particulièrement bien préparé pour la lutte contre les incendies. L'entretien régulier des parcelles limitait la quantité de combustible disponible, tandis que les pistes permettaient un accès rapide des pompiers au plus près des feux. « Klaus a tout chamboulé en augmentant les risques et les conséquences des incendies. » Les chablis fournissent, en effet, du combustible en abondance, tout en rendant les parcelles difficilement accessibles.
Au lendemain de la tempête, l'Union landaise de DFCI s'est attelée à dégager les pistes coupées par la chute des arbres. Au 31 décembre 2009, 14360 km avaient ainsi été rouverts. Un chantier colossal représentant 3800 jours de travail pour les entreprises de travaux forestiers et un montant total de 2 M€. L'année 2010, elle, a été consacrée aux reconstructions nécessaires (points d'eau, ponts, fossés, pistes). Après un recensement de tous les points noirs du massif, les travaux de réparation d'urgence ont été lancés pour rendre la forêt accessible et défendable le plus rapidement possible. Des travaux d'un coût de 1,4 M€ qu'il a fallu mener en hàte, avant le 31 août dernier, pour pouvoir bénéficier de financements européens.
Ces réalisations sont considérables, mais loin d'être suffisantes. « Il reste encore des chablis et il nous faudra aussi réaliser l'enlèvement des bois scolytés », note Jacques Chastel, vice-président en charge de la commission travaux. En outre, le passage des engins de travaux forestiers dégrade l'état des pistes qu'il faudra réhabiliter, d'autant que les pluies abondantes de ces dernières semaines font également des dégàts. Pour remettre le massif au niveau d'avant tempête, l'Union landaise de DFCI estime qu'il faudra encore investir 15 M€.
Appel à l'aide
L'ampleur de la tàche n'effraie pas tant que son financement. Car pour chaque tranche de travaux réalisée, la DFCI doit assurer un autofinancement de 20 %. « Ce sont donc trois millions d'euros qu'il nous faudrait payer, reprend Benoît Bodennec. Cela représente trois ans et demi de cotisations, uniquement pour réparer les dégàts de la tempête, et sans faire d'autres travaux. » La DFCI en appelle donc à l'État.
« À évènement exceptionnel, il nous faut des moyens exceptionnels, martèle Bruno Lafon, président de la DFCI Aquitaine, ou nous ne pourrons pas assurer la remise en état des pistes. » Celui qui est également président du Syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest reste cependant très pessimiste sur les capacités et la volonté de l'État d'accompagner les forestiers dans ce dossier.
Cécile Agusti De gros incendies volontaires
Le colonel Olivier Bourdil, directeur du SDIS, a dressé un bilan de la saison 2010. Depuis le début de l'année, 418 feux de végétation, dont 224 feux de forêt, ont été recensés, brûlant 467 hectares. Dans 35 % des cas, l'origine des sinistres est inconnue. La foudre est en cause dans 20 % des cas. Les départs accidentels (41 %) sont souvent dus à des écobuages non déclarés et non maîtrisés.
Les incendies volontaires représentent 4 % des cas mais ce sont ces derniers qui ont provoqué le plus de dégàts. Le 12 avril près de Rion, 131 hectares sont partis en fumée. 70 % de la surface était en chablis et la zone très humide a rendu l'accès des secours difficiles. L'incendiaire a été arrêté. En revanche, celui qui a mis le feu à 171 hectares à Sanguinet le 3 septembre dernier, court toujours.
Pour être toujours meilleur dans la lutte contre les incendies, le SDIS explore plusieurs pistes. Il tente d'améliorer en permanence le système de vidéosurveillance Prodalis. « L'objectif est d'être toujours plus fins dans la détection des incendies, notamment la nuit pendant laquelle l'éclairage des villes et villages gêne le travail des machines. Nous allons également tester de nouvelles caméras » indique le colonel Bourdil.
Le SDIS expérimente aussi le système de GPS Evadeo qui apportera un « appui cartographique sur les feux ». En déterminant le contour des sinistres, il permet d'avoir « une vision précise de la qualité de la végétation et des parcelles ». Enfin, durant la saison 2011, le SDIS testera les drones d'une entreprise de Mérignac (Gironde). « Il s'agira d'un emploi tactique pour disposer d'une vue aérienne sur un feu en évolution, afin de mieux évaluer sa progression. »
Des parcelles difficiles d'accès
Depuis plus de soixante ans, gràce au travail de terrain des associations syndicales autorisées (ASA), le massif forestier landais était particulièrement bien préparé pour la lutte contre les incendies. L'entretien régulier des parcelles limitait la quantité de combustible disponible, tandis que les pistes permettaient un accès rapide des pompiers au plus près des feux. « Klaus a tout chamboulé en augmentant les risques et les conséquences des incendies. » Les chablis fournissent, en effet, du combustible en abondance, tout en rendant les parcelles difficilement accessibles.
Au lendemain de la tempête, l'Union landaise de DFCI s'est attelée à dégager les pistes coupées par la chute des arbres. Au 31 décembre 2009, 14360 km avaient ainsi été rouverts. Un chantier colossal représentant 3800 jours de travail pour les entreprises de travaux forestiers et un montant total de 2 M€. L'année 2010, elle, a été consacrée aux reconstructions nécessaires (points d'eau, ponts, fossés, pistes). Après un recensement de tous les points noirs du massif, les travaux de réparation d'urgence ont été lancés pour rendre la forêt accessible et défendable le plus rapidement possible. Des travaux d'un coût de 1,4 M€ qu'il a fallu mener en hàte, avant le 31 août dernier, pour pouvoir bénéficier de financements européens.
Ces réalisations sont considérables, mais loin d'être suffisantes. « Il reste encore des chablis et il nous faudra aussi réaliser l'enlèvement des bois scolytés », note Jacques Chastel, vice-président en charge de la commission travaux. En outre, le passage des engins de travaux forestiers dégrade l'état des pistes qu'il faudra réhabiliter, d'autant que les pluies abondantes de ces dernières semaines font également des dégàts. Pour remettre le massif au niveau d'avant tempête, l'Union landaise de DFCI estime qu'il faudra encore investir 15 M€.
Appel à l'aide
L'ampleur de la tàche n'effraie pas tant que son financement. Car pour chaque tranche de travaux réalisée, la DFCI doit assurer un autofinancement de 20 %. « Ce sont donc trois millions d'euros qu'il nous faudrait payer, reprend Benoît Bodennec. Cela représente trois ans et demi de cotisations, uniquement pour réparer les dégàts de la tempête, et sans faire d'autres travaux. » La DFCI en appelle donc à l'État.
« À évènement exceptionnel, il nous faut des moyens exceptionnels, martèle Bruno Lafon, président de la DFCI Aquitaine, ou nous ne pourrons pas assurer la remise en état des pistes. » Celui qui est également président du Syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest reste cependant très pessimiste sur les capacités et la volonté de l'État d'accompagner les forestiers dans ce dossier.
Cécile Agusti De gros incendies volontaires
Le colonel Olivier Bourdil, directeur du SDIS, a dressé un bilan de la saison 2010. Depuis le début de l'année, 418 feux de végétation, dont 224 feux de forêt, ont été recensés, brûlant 467 hectares. Dans 35 % des cas, l'origine des sinistres est inconnue. La foudre est en cause dans 20 % des cas. Les départs accidentels (41 %) sont souvent dus à des écobuages non déclarés et non maîtrisés.
Les incendies volontaires représentent 4 % des cas mais ce sont ces derniers qui ont provoqué le plus de dégàts. Le 12 avril près de Rion, 131 hectares sont partis en fumée. 70 % de la surface était en chablis et la zone très humide a rendu l'accès des secours difficiles. L'incendiaire a été arrêté. En revanche, celui qui a mis le feu à 171 hectares à Sanguinet le 3 septembre dernier, court toujours.
Pour être toujours meilleur dans la lutte contre les incendies, le SDIS explore plusieurs pistes. Il tente d'améliorer en permanence le système de vidéosurveillance Prodalis. « L'objectif est d'être toujours plus fins dans la détection des incendies, notamment la nuit pendant laquelle l'éclairage des villes et villages gêne le travail des machines. Nous allons également tester de nouvelles caméras » indique le colonel Bourdil.
Le SDIS expérimente aussi le système de GPS Evadeo qui apportera un « appui cartographique sur les feux ». En déterminant le contour des sinistres, il permet d'avoir « une vision précise de la qualité de la végétation et des parcelles ». Enfin, durant la saison 2011, le SDIS testera les drones d'une entreprise de Mérignac (Gironde). « Il s'agira d'un emploi tactique pour disposer d'une vue aérienne sur un feu en évolution, afin de mieux évaluer sa progression. »