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Et pourquoi pas du sorgho ?

Le sorgho ensilage peut représenter une solution pour sécuriser les stocks fourragers.

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En trois ans, les surfaces de sorgho ensilage sont passées de 5.000 à  25.000 hectares. « Dans un premier temps, en Europe, le sorgho sélectionné était de type grains : de petite taille avec un rapport grains sur plante trop fort, d'où des problèmes d'acidose. Aux États-Unis, la sélection portait sur un sorgho de haute taille avec une production limitée de grains. Il était donc utilisé pour sa plante et en ensilage. C'est en 1999 que l'on a commencé à  travailler sur ce modèle. Des efforts ont été entrepris sur la précocité associée au rendement, sur le gabarit, la résistance à  la verse, la qualité du fourrage et sur l'adaptation aux conditions limitantes », commente Jean-Louis Hubsch, vice-président de Pro Sorgho(1). Une forte résistance à  la sécheresse
Les sorghos fourragers et ensilage présentent de nombreux atouts agronomiques. Ils possèdent une bonne efficience vis-à -vis de l'eau. « Son besoin en irrigation est inférieur de 150 mm par rapport à  un mais, soit deux passages d'eau en sorgho contre 6 pour un mais. La capacité du sorgho à  extraire l'eau du sol est plus forte que celle des autres plantes. Il peut exploiter jusqu'à  45 % de la réserve utile, sans modifier sa production alors que la plupart des autres espèces voient leur rendement chuter dès que cette réserve est entamée à  plus de 30 %. Sa réussite est notablement visible sur sols argileux, du fait de sa pression d'aspiration plus importante. Il possède également une régulation de son évapotranspiration très efficace. C'est une culture adaptée au contexte du Sud-Ouest et du Centre-Ouest ».
D'autre part, les variétés de sorgho ensilages sont riches en sucres, permettant ainsi sa bonne conservation sous forme d'ensilage. Sa production de biomasse est équivalente à  celle d'un mais, de 15 à  25 tonnes de matières sèches (MS) et sa valeur alimentaire est intéressante. Par ailleurs, c'est une culture n'exigeant que peu de produits phytosanitaires (peu ou pas de problèmes de pyrale, pas besoin d'insecticides) et peu gourmande en azote (130 unités au maximum pour un potentiel de rendement de 22 à  26 t MS/ha) du fait de sa forte capacité à  extraire l'azote du sol.
Pour réussir son sorgho ensilage monocoupe, quatre points clés sont à  prendre en compte. Le premier concerne l'implantation. Le semis du sorgho doit être réalisé entre mai et juin dans un sol suffisamment réchauffé (12 °C minimum) et ressuyé. Le lit de semence doit être relativement fin pour une bonne germination des graines. La profondeur de semis ne doit pas se faire à  plus de 2 cm de profondeur. Second point à  considérer : le semis. La densité de celui-ci est de l'ordre de 200.000 à  220.000 grains par hectare, soit 6 kg par hectare. L'écartement doit correspondre à  celui du bec de coupe de l'ensileuse (mais), soit environ 60 à  80 cm. L'utilisation d'une ensileuse à  herbe est peu recommandée. « On peut semer au semoir à  mais avec des disques à  sorgho », explique Jean-Louis Hubsch. Concernant le désherbage, un seul passage suffit à  trois feuilles. Pas besoin de traitement de rattrapage car le sorgho recouvre le sol. La fumure est, quant à  elle, à  adapter au potentiel du sol.
Il existe par contre de nombreux types de sorgho : sorgho grain classique, sorgho fourrager multicoupes et le sorgho fourrager monocoupe qui se subdivise en deux sous catégories : avec grains ou peu de grains. Certains sont BMR (nervure principale brune), c'est-à -dire avec un taux de lignine très faible, ce qui augmente sa digestibilité de 10 à  15 % par rapport à  l'autre type, dit non BMR au taux de lignine de 5 %. Une dernière caractéristique, le sorgho peut être photosensible ou non. Le sorgho photosensible possède une valeur alimentaire stable quelle que soit la date de récolte. Cyrielle Delisle 1 - Pro Sorgho est une association regroupant sept sociétés semencières impliquées dans la sélection et/ou la commercialisation de variétés de sorgho.
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