Faut-il couvrir les sols en zone vulnérable
À Eugénie-les-Bains (Landes), s'est tenue une réunion d'information sur la gestion de l'après récolte en zone vulnérable. Tour d'horizon des principales questions posées.
Les négociations avec l'administration sur le programme d'action ont permis d'en limiter les contraintes et la rigidité, en tenant compte des spécificités du département. © Le sillon
À l'initiative de Pascal Lafenètre, président des Jeunes Agriculteurs, de Michel Nalis et de François Brèthes respectivement présidents cantonaux d'Aire et de Geaune, la FDSEA a organisé lundi 18 octobre une réunion d'information afin d'éclaircir la réglementation relative au programme d'action à respecter en zone vulnérable. Afin d'animer cette réunion, étaient présents Jacques Dufrèchou et Christophe Barrailh, tous deux élus et en charge du dossier à la chambre d'agriculture. Dans un premier temps, ils ont déploré l'extension de la zone vulnérable en 2007.
Un arrêté landais négocié
À l'époque, la profession a très mal vécu ce nouveau classement car la faible teneur en taux de nitrate ne justifiait pas l'extension de la zone au sud de l'Adour. Or, par application du principe de précaution, l'administration a tenu à classer de nouvelles communes en zone vulnérable. Plutôt que de laisser l'État imposer un programme d'action, la profession a préféré négocier le contenu du programme afin d'en limiter les contraintes. « Les discussions et les négociations avec l'administration ont finalement abouti à l'arrêté du 9 novembre 2009. Finalement, le pire a été évité ! » s'exclame Christophe Barrailh. En France, le classement d'un territoire en zone vulnérable a pour impact immédiat la perte de 30 % du potentiel élevage de la zone. Une catastrophe quand on connaît l'ampleur de l'élevage en sud Adour.
« La position des Landais était simple. On souhaitait un programme d'action propre à notre département, prenant en compte nos contraintes d'élevage. Car au départ, l'administration voulait nous imposer le même arrêté que celui appliqué dans les Pyrénées Atlantiques. Nous avons refusé et négocié un arrêté spécifique à notre département, moins rigide et moins contraignant que celui de nos voisins » témoigne Christophe Barrailh.
Par exemple, pour les périodes d'interdiction d'épandage, dans les Landes, il est possible d'épandre du lisier sur des terres à mais après le 15 janvier alors que dans les Pyrénées Atlantiques, il faut attendre le 1er mars. « Nous avons pour habitude de travailler avec la météo et pas toujours avec un calendrier. C'est le bon sens qu'il l'a emporté ! » précise-t-il.
Autre sujet abordé, la gestion de l'après récolte en zone vulnérable. Jacques Dufréchou a tenu à rassurer les adhérents sur le contenu de l'arrêté et surtout sur son interprétation. Tout d'abord, l'obligation d'une couverture de sol après récolte concerne 80 % des surfaces cultivées en 2010. Après la récolte de mais, faute de pouvoir réaliser une culture à piège à nitrate (CIPAN), la profession a obtenu la possibilité de réaliser un mulching (broyage des cannes de mais suivi d'un enfouissement superficiel). Dans le cas de sols battants, l'enfouissement superficiel n'est pas obligatoire. Un simple broyage suffit. Sur des terres inondables, l'absence de broyage est même tolérée. « Globalement dans le sud Adour, on considère tous les sols battants, donc un simple broyage est possible. De toute manière, aujourd'hui, il n'existe pas de document de classement de zone terre battante » insiste Jacques Dufrèchou.
Toutefois, pour ceux qui le souhaitent, réaliser un mulching peut être intéressant agronomiquement. Cette technique favorise l'incorporation de la matière agronomique au sol et permet d'éviter un lessivage hivernal de l'azote. En revanche, après un ensilage de mais, l'implantation d'un couvert paraît incontournable du fait de l'insuffisance de résidus de récolte.
Après toutes cultures récoltées en juillet et août, les CIPAN doivent être implantées au plus tard au 10 septembre. Elles ne peuvent être détruites avant 2,5 mois après leur implantation. La destruction mécanique sera privilégiée. Quant aux sols argileux (pourcentage d'argile supérieur à 25 %), les responsables landais ont négocié la possibilité d'absence de couverture des sols. Les exploitants concernés devront déclarer à la DDTM, les surfaces concernées (il est encore temps de le faire) et devront réaliser un bilan azoté en fin de saison.
Patrice Degos
Un arrêté landais négocié
À l'époque, la profession a très mal vécu ce nouveau classement car la faible teneur en taux de nitrate ne justifiait pas l'extension de la zone au sud de l'Adour. Or, par application du principe de précaution, l'administration a tenu à classer de nouvelles communes en zone vulnérable. Plutôt que de laisser l'État imposer un programme d'action, la profession a préféré négocier le contenu du programme afin d'en limiter les contraintes. « Les discussions et les négociations avec l'administration ont finalement abouti à l'arrêté du 9 novembre 2009. Finalement, le pire a été évité ! » s'exclame Christophe Barrailh. En France, le classement d'un territoire en zone vulnérable a pour impact immédiat la perte de 30 % du potentiel élevage de la zone. Une catastrophe quand on connaît l'ampleur de l'élevage en sud Adour.
« La position des Landais était simple. On souhaitait un programme d'action propre à notre département, prenant en compte nos contraintes d'élevage. Car au départ, l'administration voulait nous imposer le même arrêté que celui appliqué dans les Pyrénées Atlantiques. Nous avons refusé et négocié un arrêté spécifique à notre département, moins rigide et moins contraignant que celui de nos voisins » témoigne Christophe Barrailh.
Par exemple, pour les périodes d'interdiction d'épandage, dans les Landes, il est possible d'épandre du lisier sur des terres à mais après le 15 janvier alors que dans les Pyrénées Atlantiques, il faut attendre le 1er mars. « Nous avons pour habitude de travailler avec la météo et pas toujours avec un calendrier. C'est le bon sens qu'il l'a emporté ! » précise-t-il.
Autre sujet abordé, la gestion de l'après récolte en zone vulnérable. Jacques Dufréchou a tenu à rassurer les adhérents sur le contenu de l'arrêté et surtout sur son interprétation. Tout d'abord, l'obligation d'une couverture de sol après récolte concerne 80 % des surfaces cultivées en 2010. Après la récolte de mais, faute de pouvoir réaliser une culture à piège à nitrate (CIPAN), la profession a obtenu la possibilité de réaliser un mulching (broyage des cannes de mais suivi d'un enfouissement superficiel). Dans le cas de sols battants, l'enfouissement superficiel n'est pas obligatoire. Un simple broyage suffit. Sur des terres inondables, l'absence de broyage est même tolérée. « Globalement dans le sud Adour, on considère tous les sols battants, donc un simple broyage est possible. De toute manière, aujourd'hui, il n'existe pas de document de classement de zone terre battante » insiste Jacques Dufrèchou.
Toutefois, pour ceux qui le souhaitent, réaliser un mulching peut être intéressant agronomiquement. Cette technique favorise l'incorporation de la matière agronomique au sol et permet d'éviter un lessivage hivernal de l'azote. En revanche, après un ensilage de mais, l'implantation d'un couvert paraît incontournable du fait de l'insuffisance de résidus de récolte.
Après toutes cultures récoltées en juillet et août, les CIPAN doivent être implantées au plus tard au 10 septembre. Elles ne peuvent être détruites avant 2,5 mois après leur implantation. La destruction mécanique sera privilégiée. Quant aux sols argileux (pourcentage d'argile supérieur à 25 %), les responsables landais ont négocié la possibilité d'absence de couverture des sols. Les exploitants concernés devront déclarer à la DDTM, les surfaces concernées (il est encore temps de le faire) et devront réaliser un bilan azoté en fin de saison.
Patrice Degos