Fertilisation des prairies à la bonne date et à la bonne dose
Les premiers apports d'engrais de l'année, utiles pour le premier cycle de pousse d'herbe, sont à réaliser un peu avant le démarrage apparent de la végétation, qui a lieu ici entre fin février (pour les prairies les plus précoces) et mi-mars.
L'azote permettant de gagner en précocité de production et en volume d'herbe, une fumure azotée va avancer la date de mise à l'herbe ; une fertilisation précoce n'est ainsi pas souhaitable pour des prairies non portantes. Aussi, pour des parcelles saines, pouvant supporter un pàturage dans les semaines à venir, les dates des premières fertilisations sont ainsi recommandées comme suit :
- À 200 °C/j, soit dès fin janvier en zone de plaine et piémont, pour les prairies de RGA, RGI et PP précoces,
- À 250 à 300 °C/j (vers mi-février) pour les dactyles, fétuque élevée et PP tardives. De 40 à 80 uN d'azote Concernant les doses, pour une prairie, un premier apport d'azote de 40 à 60 uN/ha, voire 80 uN/ha selon les objectifs de rendement visés, est suffisant. Dans ce dernier cas, les apports seront à fractionner pour limiter le lessivage et préserver les légumineuses présentes. Si ces dernières représentent plus de 25 % de la végétation, cette fertilisation avec des formes rapidement assimilables n'est cependant pas forcément nécessaire. Apporter 30 uN/ha ou 15 m3 de lisier pourra toutefois donner à ces prairies un petit coup de fouet sans trop leur nuire, sauf s'il s'agit d'un jeune semis ou d'un regarnissage : dans ce cas, l'apport d'azote n'est pas souhaitable, pour favoriser l'implantation des légumineuses ou des espèces « sursemées ». À noter qu'utiliser des effluents de volailles sur prairies induit un risque important de botulisme pour le bétail. Ce type d'apports est plutôt à réserver à des cultures. Autres éléments nutritifs
Le PK (phosphore et potassium). En cas de fertilisation minérale, si l'apport de PK est nécessaire, il est souhaitable de le coupler à l'apport précoce d'azote. En cas par contre de fertilisation habituelle et régulière de la prairie avec des effluents, fumiers ou lisiers, un apport supplémentaire de PK sous forme minérale peut être superflu (résultats d'études INRA, où moins de 15 % des prairies d'élevage suivies étaient déficitaires en ces éléments). Tout apport de phosphore (P) au-delà de 60 uP/ha/an, et de potassium (K) au-delà de 120 uK/ha/an est inutile, car il n'amènera pas de production d'herbe supplémentaire, et ce quel que soit le niveau de fertilisation azotée, donc de production d'herbe, de la prairie. Le soufre (S) sous forme d'engrais minéral peut lui aussi être superflu, à moins d'être en situation à risque de carence (sol filtrant, peu profond, à faible teneur en matière organique ; hivers très pluvieux). Dans les prairies fertilisées régulièrement avec des effluents de ferme, la minéralisation, si les conditions s'y prêtent, peut fournir de 20 à 80 kg de soufre/ha (données INRA), ce qui est suffisant pour combler les besoins des plantes, même des légumineuses. Indice de nutrition azotée Dans le cas particulier d'un manque systématique de fourrages, il importe de déterminer l'indice de nutrition azotée. Cet indice permet en effet d'évaluer l'intérêt d'une augmentation de la fertilisation azotée ou/et de tester la réponse de la parcelle à un apport supplémentaire d'azote. Sa mesure impose donc la mise en place de 2 zones de la parcelle à fertilisation azotée différenciée. La bande surfertilisée, d'une taille minimum de 5 m sur 15 m, doit recevoir, au moment des premiers apports, l'équivalent de 100 unités/ha d'azote supplémentaire à ce qui est habituellement pratiqué (soit, pour une bande de 5 x 15 m2, 2,2 kg d'ammonitrate à apporter en plus). Au moment des échantillonnages d'herbe, en avril, il faudra alors évaluer le rendement, sur chacune des 2 zones de fertilisation : l'herbe devra être coupée sur une surface connue (50 cm x 50 cm par exemple), et séchée pour calculer la matière sèche, avant envoi des prélèvements en laboratoire.
Marie-Claude Mareaux, Chambre d'agriculture 64
mc.mareaux@pa.chambagri.fr, 05 59 80 69 92
Article réalisé avec le concours du fonds européen Feader
- À 200 °C/j, soit dès fin janvier en zone de plaine et piémont, pour les prairies de RGA, RGI et PP précoces,
- À 250 à 300 °C/j (vers mi-février) pour les dactyles, fétuque élevée et PP tardives. De 40 à 80 uN d'azote Concernant les doses, pour une prairie, un premier apport d'azote de 40 à 60 uN/ha, voire 80 uN/ha selon les objectifs de rendement visés, est suffisant. Dans ce dernier cas, les apports seront à fractionner pour limiter le lessivage et préserver les légumineuses présentes. Si ces dernières représentent plus de 25 % de la végétation, cette fertilisation avec des formes rapidement assimilables n'est cependant pas forcément nécessaire. Apporter 30 uN/ha ou 15 m3 de lisier pourra toutefois donner à ces prairies un petit coup de fouet sans trop leur nuire, sauf s'il s'agit d'un jeune semis ou d'un regarnissage : dans ce cas, l'apport d'azote n'est pas souhaitable, pour favoriser l'implantation des légumineuses ou des espèces « sursemées ». À noter qu'utiliser des effluents de volailles sur prairies induit un risque important de botulisme pour le bétail. Ce type d'apports est plutôt à réserver à des cultures. Autres éléments nutritifs
Le PK (phosphore et potassium). En cas de fertilisation minérale, si l'apport de PK est nécessaire, il est souhaitable de le coupler à l'apport précoce d'azote. En cas par contre de fertilisation habituelle et régulière de la prairie avec des effluents, fumiers ou lisiers, un apport supplémentaire de PK sous forme minérale peut être superflu (résultats d'études INRA, où moins de 15 % des prairies d'élevage suivies étaient déficitaires en ces éléments). Tout apport de phosphore (P) au-delà de 60 uP/ha/an, et de potassium (K) au-delà de 120 uK/ha/an est inutile, car il n'amènera pas de production d'herbe supplémentaire, et ce quel que soit le niveau de fertilisation azotée, donc de production d'herbe, de la prairie. Le soufre (S) sous forme d'engrais minéral peut lui aussi être superflu, à moins d'être en situation à risque de carence (sol filtrant, peu profond, à faible teneur en matière organique ; hivers très pluvieux). Dans les prairies fertilisées régulièrement avec des effluents de ferme, la minéralisation, si les conditions s'y prêtent, peut fournir de 20 à 80 kg de soufre/ha (données INRA), ce qui est suffisant pour combler les besoins des plantes, même des légumineuses. Indice de nutrition azotée Dans le cas particulier d'un manque systématique de fourrages, il importe de déterminer l'indice de nutrition azotée. Cet indice permet en effet d'évaluer l'intérêt d'une augmentation de la fertilisation azotée ou/et de tester la réponse de la parcelle à un apport supplémentaire d'azote. Sa mesure impose donc la mise en place de 2 zones de la parcelle à fertilisation azotée différenciée. La bande surfertilisée, d'une taille minimum de 5 m sur 15 m, doit recevoir, au moment des premiers apports, l'équivalent de 100 unités/ha d'azote supplémentaire à ce qui est habituellement pratiqué (soit, pour une bande de 5 x 15 m2, 2,2 kg d'ammonitrate à apporter en plus). Au moment des échantillonnages d'herbe, en avril, il faudra alors évaluer le rendement, sur chacune des 2 zones de fertilisation : l'herbe devra être coupée sur une surface connue (50 cm x 50 cm par exemple), et séchée pour calculer la matière sèche, avant envoi des prélèvements en laboratoire.
Marie-Claude Mareaux, Chambre d'agriculture 64
mc.mareaux@pa.chambagri.fr, 05 59 80 69 92
Article réalisé avec le concours du fonds européen Feader