Forexpo confirme la bonne dynamique du secteur forestier
La réussite du salon qui s’est tenu à Mimizan du 22 au 24 septembre traduit la qualité des expositions mais aussi les perspectives favorables dont bénéficie la filière.
Avec près de 25.000 visiteurs et 23 pays représentés (le bilan officiel n’avait pas encore été détaillé ce milieu de semaine), le 26e salon Forexpo a enregistré une affluence à peu près similaire à celle des précédentes éditions. À coup sûr, ce chiffre doit être vu comme une réussite, si l’on tient compte du climat et des contraintes suscitées par la situation sanitaire. Pour mémoire, cette édition aurait dû se tenir initialement en juin 2020.
Durant les trois journées sur lesquelles s’est étalé l’événement (du mercredi 22 au vendredi 24 septembre), le site de l’aérodrome de Mimizan n’a pas désempli. Surtout, le rendez-vous, créé il y a près de 50 ans et désormais reconnu comme le plus grand salon forestier du sud de l’Europe, n’a peut-être jamais rencontré un tel écho dans le milieu professionnel.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce succès. La qualité des expositions tout d’abord. Une nouvelle fois, les organisateurs avaient mis les petits plats dans les grands, avec un site exceptionnel organisé autour d’une boucle de trois kilomètres où se succédaient six zones thématiques, ainsi que des arènes de démonstration.
L’engouement autour du salon reflète ensuite, sans doute, la dynamique actuelle dans le secteur forestier, et au sein du massif des Landes de Gascogne en particulier. La forêt — source de matériaux renouvelables, ressource économique créatrice d’emplois, et solution contre le changement climatique par le stockage et la fixation du CO2 notamment — a le vent dans le dos. Cette période est également marquée par le plan de relance, déployé par l’État, et qui prévoit notamment d’épauler et dynamiser ce secteur.
«Début 2020, lorsque nous avons ouvert les inscriptions pour le salon qui était alors encore programmé en juin suivant, nous avions commercialisé en moins de deux mois l’équivalent des espaces des éditions précédentes, précisait le commissaire du salon, Cyril Monneyron. Finalement, nous avons eu à peine deux exposants de moins que lors de l’édition 2016 et une surface de stands identique».
379 exposants étaient donc répartis sur les 36.500 m2 d’exposition. Un nouveau pôle “travaux publics” (TP) regroupait du matériel de terrassement, voirie et manutention. «C’est sans doute une des plus grosses expositions de TP en France, peut être la plus grande, avec toutes les marques représentées», glissait le commissaire.
Un secteur qui recrute
Dans ce domaine, on notait la présence importante de machines «zéro émission», fonctionnant sur batteries électriques, ou de machines hybrides, qui traduisent une évolution importante du secteur. Il était possible d’apercevoir également une pelle amphibie, ainsi que pour la première fois en Europe des démonstrations d’utilisation de matériels radiocommandés. La société Loca64 faisait démonstration d’un tombereau sur chenilles et avec une pelle, guidés à distance par des chauffeurs déportés (avec télécommande et vison par écran). Une deuxième génération de ce matériel inédit est en cours de développement (avec caméras 3D notamment).
Parmi les cinq autres zones traditionnelles (travail du sol et reboisement, exploitation forestière, transport et logistique, bois énergie, services), la plupart des marques, concessionnaires ou opérateurs majeurs étaient présents. Sur le stand de l’entreprise Stihl, les visiteurs ont pu découvrir pour la première fois en Europe la nouvelle tronçonneuse électrique de la marque. Ce modèle NSA300, équivalent à la traditionnelle MS261, ne sera commercialisé qu’en février prochain. Un peu plus loin, l’arène de démonstration des abatteuses et porteurs a une nouvelle fois attiré les foules. La société Ponsse y présentait notamment son nouveau porteur, doté d’un système de transmission innovant.
Cette édition de Forexpo souhaitait également mettre en exergue les métiers du bois. Car la forêt est un secteur qui recrute selon les professionnels. Il offre de nombreuses opportunités aux jeunes, quel que soit le niveau d’études. Les possibilités sont vastes, depuis l’exploitation forestière jusqu’aux bureaux d’études, en passant par les scieries et les ateliers du bois. Cette dimension a été largement évoquée par les représentants professionnels et les élus. Lors de la visite officielle du jeudi matin, ceux-ci se sont félicités de la bonne santé du secteur et son avenir.
Cependant, une ombre s’invite dans ce tableau. Depuis peu, le secteur de sylviculture ainsi que celui des travaux forestiers font l’objet de diverses attaques. Gérard Napias, président du syndicat Entrepreneurs des territoires (EDT), a évoqué la nécessité de travailler à l’acceptabilité des métiers qu’il représente, et mieux communiquer. Ce sujet faisait également écho à la dernière assemblée générale du Syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest, durant laquelle la question de la légitimité des coupes rases avait été largement développée.
F. Brèthes